Le Stade malien aurait sans doute aimé aborder ce premier classique avec moins de pression. Défaits 2-0 la semaine dernière par la J. A., le capitaine Mamoudou Simpara et ses coéquipiers n’auront droit à aucune erreur cet après-midi face au grand rival djolibiste au risque de perdre le contact avec la tête du classement.
Autrement dit, la victoire est impérative pour l’équipe de Sotuba qui compte déjà trois longueurs de retard sur le leader du classement, le Djoliba (16 points contre 13 en faveur des Rouges). Jusqu’à la sixième journée tout allait plutôt bien pour le team du technicien ghanéen, Abdul Razak. Non seulement l’équipe était en tête du championnat avec en prime la meilleure attaque de la compétition (11 buts), mais en plus elle n’avait concédé aucune défaite. C’est donc le moral gonflé à bloc que les Blancs s’étaient présentés face à la Vieille Dame et tous les ingrédients semblaient réunis pour voir Mamoudou Simpara et ses coéquipiers poursuivre sur leur lancée. Mais contre toute attente, les champions du Mali en titre ont plié l’échine devant la J. A., ne parvenant jamais à justifier leur statut de favoris.
Après cette contreperformance, deux questions se posent. Les Blancs avaient-ils déjà la tête au classique de cet après-midi ou étaient-ils simplement inférieurs à la J. A. ? La deuxième hypothèse semble la plus plausible quand on sait que le coach Abdul Razak lui-même a reconnu la supériorité de la Vieille Dame, affirmant que l’équipe du président Seydina Oumar Sow a eu la maîtrise du jeu, surtout en première mi-temps et s’est montrée plus réaliste. Si ces propos du technicien ghanéen résument parfaitement le sentiment général des supporters de Sotuba, il faut admettre aussi que le revers subi par les champions du Mali en titre ne constitue pas une grosse surprise. Et pour cause, déjà lors de la cinquième journée, les Blancs avaient peiné pour battre le COB et les lacunes étalées ce jour par l’équipe en attaque et sur le plan collectif n’avaient guère rassuré les supporters.
En fait, ce n’est pas le potentiel technique qui manque au Stade malien et Abdul Razak reste un fin stratège. Mais pour le moment le groupe manque de cohésion ce qui fait qu’il n’arrive pas à traduire sur la pelouse tout le bien qu’on attend d’eux. Dans ces conditions, la confrontation avec le Djoliba apparaît comme une finale à ne pas perdre pour le capitaine Mamoudou Simpara et ses coéquipiers et pour qui connaît la rivalité sportive entre les deux équipes, on peut s’attendre à voir les pensionnaires de Sotuba vendre chèrement leur peau. Dans tous les cas, les Blancs n’ont pas le choix car une nouvelle contreperformance les repousserait à six longueurs et compliquerait sérieusement leur mission pour la suite des événements.
Dans le camp adverse, ce n’est pas non plus la grande sérénité mais tout va bien pour le moment pour l’équipe. Non seulement les pensionnaires de Hérémakono occupent la tête du classement avec trois longueurs d’avance sur leur poursuivant immédiat la J. A. mais en plus, l’équipe est invaincue depuis le début du championnat. Mieux, les Rouges n’ont encaissé aucun but en six journées de compétition, soit 540 minutes d’invincibilité pour le keeper, Aly Yirango. Certes, le football produit par le Djoliba version Alou Badra Diallo est de loin de rassurer les supporters notamment sur le plan offensif où le capitaine Issa Traoré et ses coéquipiers tournent avec une moyenne d’un but par match. Mais jusque-là ce service minimum fait l’affaire des pensionnaires de Hérémakono qui ont ainsi totalisé 16 points sur 18 possibles.
Seule l’ASOM (également invaincue en championnat, mais qui a déjà encaissé 4 buts) a réussi à tenir tête aux Rouges (0-0 lors de la quatrième journée). Sur le plan psychologique, le Djoliba abordera donc le match d’aujourd’hui avec les faveurs du pronostic et c’est déjà un atout non négligeable pour le capitaine Issa Traoré et ses coéquipiers quand on sait que les confrontations entre les deux équipes se jouent souvent au mental. L’autre facteur qui plaide en faveur des Rouges est l’homogénéité du groupe qui n’a pas connu un grand changement par rapport à l’effectif de l’année dernière. Car exceptés le milieu de terrain Lamine Diawara et l’attaquant Ousmane Cissé passés à l’inter saison au… Stade malien, presque tous les cadres de l’équipe sont là et devraient participer au choc de cet après-midi.
Entre autres on peut citer les deux défenseurs centraux Salif Coulibaly et Mohamed O. Konaté, le meneur Idrissa N. L. Traoré, le milieu récupérateur Drissa Traoré, le canonnier Alou Bagayoko et les deux internationaux juniors Seydou Diallo et Mahamane Cissé. On s’en souvient, l’année dernière, c’est le jeune milieu offensif, Amadou Karembé qui avait marqué l’unique but de la phase aller à quelques minutes seulement de la fin de la rencontre. Au match retour disputé quelques mois plus tard, Souleymane Dembélé répliquera à Amadou Karembé, marquant lui aussi en toute fin de partie alors que les deux équipes étaient à égalité 0-0. Cette victoire des Blancs a été décisive dans la conquête du titre de champion du Mali face au Djoliba qui se consolera avec la deuxième place synonyme de qualification pour la Ligue des champions d’Afrique. L’explication entre le Djoliba et le Stade malien fera sans doute ombrage au deuxième match du jour qui met aux prises les Onze Créateurs et l’ASKO. Lors de la précédente journée, les Créateurs et les Oranges avaient concédé le nul face, respectivement au Nianan (1-1 au stade Mamadou Diarra H. de Koulikoro) et au CSD (2-2 au stade Modibo Keïta).
LE PROGRAMME
Aujourd’hui au stade Modibo Keïta
16h 30 : Djoliba-Stade malien
18h 30 : Onze Créateurs-ASKO
A Ségou
Bakaridjan-Réal
Dimanche 15 janvier au stade Modibo Keïta
16h : AS Police-ASB
18h : COB-ASOM
A Kayes
Sigui-CSK
A Koulikoro
CSD-Nianan
A Sikasso
Stade malien Sikasso-J. A.
Souleymane Bobo Tounkara