L’atteinte des résultats positifs d’une équipe de football passe nécessairement par plusieurs facteurs interdépendants. Il s’agit notamment de l’environnement sain et propice, la qualité de l’effectif des joueurs, l’engagement des responsables, l’organisation des supporteurs du club, des infrastructures sportives adéquates...
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Mais face à l’importance du football dans le monde, l’entraîneur est aujourd’hui un maillon essentiel dans le dispositif actuel. Le management et les dispositions tactiques contribuent beaucoup pour une réussite totale.
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Au Mali, le cas des entraîneurs locaux est tout simplement désastreux. D’abord, la plupart d’entre eux sont des anciens joueurs qui manquent criardement de formation. Ce qui explique peut être que ces entraîneurs sont à la merci des présidents de clubs. Rare de ces entraîneurs locaux qui sont sous contrat dûment signé. Certains font 5 à 6 mois sans salaire. Des salaires qui varient entre 100 000 F FFA et 150 000 F CFA.
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La plupart de ces contrats se limitent uniquement au verbal. Les uns acceptent cet état de fait, sous peine de se voir virés et de rester sans emploi. Par contre, d’autres exigent un contrat dûment signé, même si les arriérés de salaire s’accumulent au cours de la saison.
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Au Mali, il ressort qu’il y a 4 catégories d’entraîneurs : ceux qui ont joué et continuent de chômer, ceux qui ont étudié la profession d’entraîneur, ceux qui ont joué et étudié la profession d’entraîneur, et enfin… ceux qui n’ont pas joué, ni étudié, mais ont l’amour du football. Voilà ce qui explique les divergences de vision de ces entraîneurs locaux. Ce qui, du coup, se répercute sur le niveau du football malien, surtout qu’au Mali, le football est au stade de l’amateurisme.
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Le manque de salaire conséquent va alors se sentir sur les résultats des équipes, sur le plan international et même national. Ce qui explique que depuis 1987 -c’est à dire depuis 20 ans-, le titre de champion se partage entre le Stade malien de Bamako et le Djoliba AC .
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Chaque année, on assiste à un limogeage intempestif d’entraîneurs locaux. Pour de tels limogeages, il suffit, pour les uns, de deux ou trois défaites. Pour les autres -comme le cas du Djoliba et du Stade malien-, il suffit que l’un soit battu deux fois de suite par l’autre.
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Pourtant les conditions posées par les entraîneurs ne sont jamais prises en compte par les différents responsables. Pour eux, l’essentiel, c’est de faire venir uniquement des joueurs, sans demander l’avis de l’entraîneur. Or en pareil cas, l’avis de l’entraîneur compte beaucoup.
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Combien d’entraîneurs ont obtenu la totalité de leurs salaires, au cours de la saison 2006-2007? C’est pourquoi, pour cette nouvelle saison, l’entraîneur de l’Asko, Djibril Dramé, a refusé de reprendre les entraînements pour non paiement de 5 mois d’arriérés de salaire. Mais aux dernières nouvelles, une entente favorable serait en voie, pour que le coach Dramé reprenne l’aventure avec l’ASKO.
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Malgré son limogeage en pleine saison, l’entraîneur du Stade malien de Bamako, Mohamed Magassouba, a continué a bénéficier de son salaire et des frais de loyer, jusqu’à la fin de la saison. Et pour cause: il a exigé un contrat signé, avec des clauses.
rn En l’absence de ce document juridique, les entraîneurs de Bakaridjan, Amadou Kouma, du CS Duguwolofila, Boubacar Coulibaly, du Sigui de Kayes, Guysaha, ont été limogés… sans droit. Et le coach de l’ASB, Djofolo Traoré, a été contraint de partir, pour ne pas supporter les ingérences de son président. Mais le paradoxe, c’est que, pour les mêmes résultats, les responsables du club sont prêts à débourser cher des entraîneurs étrangers.
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Les cas des entraîneurs de l’intérieur sont pires. Tels ceux de André Uti, Aka Kwané Basile, Monguehi Guehi, Michel Kingoma, Guy Saha, Lama Bamba… Si les uns ont réussi, pour tomber finalement dans la disgrâce, les autres ont par contre par contre complètement passé “à côté de la plaque” , provoquant souvent des crises intérieures au sein de leurs clubs.
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Les salaires varient entre 400 000 F CFA et 800 000 F CFA, contre 100 000 et 150 000 F CFA pour les entraîneurs locaux. Pour finalement donner les mêmes résultats : les deux titres nationaux, c’est-à-dire la Coupe du Mali et le championnat national.
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Les autres équipes se contentent uniquement du maintien. En effet depuis le début du championnat en 1981, trois équipes seulement ont pu décrocher les titres : le Stade malien de Bamako avec 12 titres; le Djoliba, 10 fois et le Réal, 3 fois.
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Quant à la Coupe du Mali, le Djoliba l’a décrochée 16 fois, le Stade : 17 fois, l’AS Réal : 9 fois, le COB : 2 fois, l’ASB : 1 fois et le Sigui : 1 fois.
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Il est temps que les entraîneurs locaux puissent se concerter, afin de se faire respecter par les responsables de clubs. C’est la seule manière, pour eux, de se faire une personnalité, au-delà même des frontières maliennes.
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