Dix jours après la prise de fonction du nouvel entraîneur du Mali, le Français Jean-Fraçois Jodar, les débats sur ses compétences à pouvoir redresser le football malien, qui traverse actuellement une passe difficile, animent tous les «grins» et même les salons feutrés de Bamako. Nous avons voulu nous enquérir de la teneur de ces discussions en tendant notre micro à plusieurs personnes issues de différents milieux. Le sentiment général qui ressort de ces entretiens est clair : "Jean-françois Jodar ne connaît pas le football malien, voire africain et n’est pas l’homme de la situation". Certains vont plus loin en affirmant que Malamine Koné a jeté son argent par la fenêtre.
Jean-François Jodar, le nouvel entraîneur du Mali a signé, le samedi 8 juillet, un contrat de deux ans avec la Fédération malienne de football (FEMAFOOT).
Il occupe désormais les fonctions d’entraîneur et Directeur technique de l’équipe nationale, poste qu’ il est le premier à occuper à la fois. Il aura surtout la lourde mission de qualifier les Aigles du Mali pour la Coupe d’Afrique des Nations qui aura lieu au Ghana en 2008.
Le nouvel entraîneur des Aigles, au regard du temps qui lui est imparti, a assurement du pain sur la planche. Car il doit former une équipe compétitive d’ici le 2 septembre. Date à laquelle le Mali doit disputer son premier match des éliminatoires face à la Sierra Leone. Avant de croiser le fer avec le Togo le 10 octobre.
Mais, la plus grande préoccupation des Maliens, qui connaissent très peu l’homme, est de savoir si Jean- François Jodar est celui qui pourra redonner l’espoir au public sportif malien, comme l’a affirmé Mlle Armells Descamps, la représentante de Malamine Koné. Car il vient à un moment où le football malien traverse une grande crise. Aussi bien entre les joueurs eux-mêmes qu’entre les instances dirigeantes du football malien, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports et la FEMAFOOT qui, malgré "le mariage forcé" contracté lors du Congrès extraordinaire de Ségou, continuent à se regarder en chiens de faïence.
Une autre question est de savoir comment Jean François Jodar pourra faire face aux différentes divergences entre les dirigeants du football malien et des acteurs en vue de bâtir une équipe solide.
"Jean François Jodar doit être un entraîneur psychologue, capable de donner les leçons de morale aux joueurs afin qu’ils comprennent qu’ils doivent former un groupe. Car il y a deux ou trois clans au sein de cette équipe malienne. C’est là que réside le problème" a affirmé Ousmane Traoré dit "Man" journaliste sportif à la Radio Klédu.
Selon lui, "pour que le nouveau coach puisse former une équipe consistante en vue des éliminatoires pour la Can 2008, il doit faire le choix des joueurs au niveau du milieux de terrain entre Djribril Sidibé, Momo, Djilla, Sidi Yaya Kéïta et Seydou Kéïta ". Car "on ne peut pas prendre cinq milieu de terrain défensif pour former une équipe" a-t-il conclu.
Même son de cloche chez Amadou Diakité, taximan de son état en face de la BNDA : "Le nouvel entraîneur du Mali doit tout d’abord regrouper les joueurs, qui sont répartis en clan au sein d’une même équipe". A le croire "l’entraîneur doit prendre ses responsabilités pour faire face aux missions qui lui sont confiées, tout en laissant de côtés certaines influences de la Fédération et du ministère de la Jeunesse et des Sports".
Dramé Malamine, commerçant, renchérit: "nous attendons beaucoup de Jean-François Jodar pour qu’il instaure la sérénité et la cohésion au sein de cette équipe malienne qui a tent souffert des divisions claniques. Il doit construire une ossature formée de joueurs expatriés et locaux ".
Si les précédents intervenants pensent qu’il y a bel et bien plusieurs clans au sein de cette équipe malienne, Alou Bâh, agent de maintenance à Graphique Industrie, soutient plutôt que "c’est une situation créée par les supporters eux-mêmes". Il ajoute que "ce sont les fans clubs des joueurs qui créent cette division."
Alou Bâh estime plutôt que "Jean François Jodar doit miser essentiellement sur les joueurs du championnat national. Ce sont des joueurs qui se connaissent très bien". Sidiki Kéïta, commerçant, aimerait aussi qu’il "focalise plutôt son choix sur les joueurs locaux et renforce l’effectif avec les joueurs expatriées". M. Kéïta d’ajouter que "Jodar ne connaît pas grand chose du football africain mais, dans la mesure où son contrat est signé, on ne peut que lui souhaiter bonne chance".
On retrouve cette critique de méconnaissance du football africain et malien chez Hamèye Dicko, un informaticien : "Jodar ne connaît pas grand chose du football malien voire africain. A mon avis Malamine Koné, qui payera l’intégralité du salaire de Jean François Jodar, risque de jeter son argent par la fenêtre. J’aurais préféré un entraîneur local bien formé, qui pourra faire face à la situation délétère qui prévaut entre la Fédération, le ministère de la Jeunesse et des Sports et les joueurs eux-mêmes qui sont répartis en clans. Ma grande inquiétude est de savoir s’il est même au courant de cette situation clanique entre les acteurs du football malien. C’est pour vous dire qu’il n’est pas réellement l’homme de la situation pour le football malien".
Plus modéré, Namory Camara, ancien footballeur du Stade malien de Bamako et de Al Arabi du Qatar, propose "qu’il serait mieux de voir Jean François Jodar à l’œuvre avant de le juger. Le problème du football malien n’est pas une question d’entraîneur. Il faut reconnaître qu’à part Fagneri Diarra, nos entraîneurs locaux ne sont pas en mesure de prendre en charge l’équipe nationale du Mali. Donc j’attends de voir ses matches avant de dire quoi que ce soit".
Cheick Oumar Guindo, un commerçant, souhaite, quant à lui, "qu’après la signature du contrat de Jean François Jodar, il faut un forum". Et de conclure : "Jodar à un bon parcours. Mais il ne pourra pas porter cette équipe là ou nous voulons, tant qu’on n’organise pas un forum entre tous les acteurs du football malien. Il faudra même y associer le président de la République, le ministère, la fédération, en mettant tous ceux-ci en demeure et en déterminant les compétences du Français. Car, ce que j’ai constaté, c’est que la plupart de nos entraîneurs ne font pas la sélection de l’équipe. Ils sont plutôt soumis aux pressions des uns et des autres. Avec ce forum, les points seront mis sur les i. Il est temps aussi qu’on nous révèle à combien il sera payé"
Kassoum THERA
Transfert: Djimi Traoré entre Bolton et Charlton
Les clubs anglais de Bolton et Charlton convoitent conjointement le défenseur franco-malien Djimi Traoré, dont les jours à Liverpool sont apparemment comptés. Le club de la Mersey est prêt à étudier toute offre concernant son arrière gauche vu qu’il ne ferait visiblement pas partie des plans du manager Rafael Benitez pour la saison prochaine.
Traoré, qui peut aussi bien évoluer au centre que sur le côté de la défense, souhaite bénéficier d’une place de titulaire dans une équipe de Premier League la saison prochaine. Les formations de Charlton et Bolton seraient prêtes à lui offrir cette garantie.
L’agent de l’ancien lensois, Willie McKay, l’a d’ailleurs confirmé : " Charlton et Bolton m’ont contacté à son sujet. Djimi veut avoir plus de temps de jeu. Benitez lui a dit que s’il y a une offre concrète alors il ne s’opposerait pas à son départ ".
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