Can Gabon 2017 : Aigles du Mali : L’échec !

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Pour la deuxième fois consécutive, les Aigles du Mali ont été éliminés dès le premier tour de la phase finale de la CAN. Cette sortie prématurée des nôtres a fait l’objet de beaucoup de commentaires. Pour l’une des rares fois, l’unanimité a été faite autour de la responsabilité de l’encadrement technique dirigé par le Français Alain Giresse. Mais au-delà de cette élimination, ne devrons-nous pas tirer des enseignements nécessaires afin de nous éviter un éternel pilotage à vue ?

Dans une compétition de ce genre, il est  normal de situer les responsabilités de l’échec pour tirer tous les enseignements et poser les jalons d’un bel avenir ; c’est à  dire sanctionner les faux types et projeter de nouvelles ambitions avec de nouvelles têtes. Pour parler de l’élimination prématurée des Aigles, le problème se situe depuis la préparation. L’équipe nationale  n’a pas bénéficié d’une mise au vert digne de ce nom. Le séjour marocain a été insuffisant, avec à la clef seulement deux  matches amicaux.

Cependant, au lendemain de ces échecs répétés de notre équipe nationale, nous avons retenu les déclarations de l’entraîneur Alain Giresse quand il dit que venir à la CAN avec cette équipe malienne et la présenter comme une équipe mature, relèvent du manque de lucidité. Soutiendrait-il que les Aigles n’ont pas  le niveau de la CAN. Plus révoltant, le Français martèle  que sa démission n’est pas à l’ordre du jour. Quelle inconséquence ! Quelle insouciance? Quel manque de considération à l’égard du peuple malien ?

Pour cette CAN, Alain Giresse ne peut bénéficier d’aucune circonstance atténuante. Le constat amer et général  est que le Mali a pêché par mauvais coaching du technicien français. Depuis le premier match, ses différents changements ont démontré que les jeunes Yves Bissouma et Moussa Doumbia n’ont pas leur place sur le banc de touche. Parce qu’à chaque fois qu’ils sont montés, le jeu malien s’est métamorphosé. Et pour preuve, nous avons dominé successivement l’Egypte et le Ghana après leur entrée. Il aurait dû se ressaisir, mais Alain Giresse a brillé par sa cécité intellectuelle et technique. En un mot, les Aigles ont payé cash l’entêtement et  le mauvais coaching de leur entraîneur. Et dire que sa démission n’est pas à l’ordre du jour.

L’entraîneur des Fennecs d’Algérie a tiré tous les enseignements de son échec, en rendant le tablier. Au même moment, Giresse se mue dans l’insouciance.  Avant la CAN, l’entraîneur ne devrait-il pas tiré la sonnette d’alarme par rapport à la qualité de son groupe, au manque de préparation ? Et conclure que nous partons à la Can, pas pour gagner, mais limiter  les dégâts. Ce qui confirme que les entraîneurs étrangers viennent en Afrique pour se faire de l’argent. Ils sont dépourvus de toute  conscience en venant en Afrique.

Sinon aujourd’hui,  nous savons tous que le manque de leader dans le groupe, et de dépositaire dans le jeu constitue un handicap majeur pour les Aigles. Il faut reconnaitre aussi  que les joueurs maliens ne disposent pas de temps maximum de jeu dans leurs clubs respectifs. Contrairement aux Sénégalais, aux Camerounais et Ghanéens. Dans ce cas, il nous sera difficile d’avoir une équipe homogène et compétitive. Les quelques rares bons joueurs sur pieds ne sont pas sélectionnés ou sont mal utilisés. Par rapport au choix des hommes, une certaine opinion conclut carrément au mercantilisme. Autrement dit,  les places de sélection et de titularisation sont négociées, ou influées par une main extérieure. Il y a de la complaisance.

Commettre son erreur n’est pas grave, mais persister dans la même erreur est incompréhensible. Il n’est pas de notre devoir de décider du sort  du technicien français Alain Giresse. Mais l’échec des Aigles pose un certain nombre de problématiques. A la lumière de tout ce qui s’est passé, les faits sont patents et la Fédération malienne de football est interpellée.

O. Roger Sissoko

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