Les Aiglonnets sont complètement passés à côté du sujet face à la sélection du Faso
L’humiliation subie dimanche au stade Modibo Keïta contre le Burkina Faso, (1-6) est sans précédent dans l’histoire de notre football. Jamais une sélection nationale n’a connu une telle déroute au Mali et notre football de catégorie d’âge plonge du coup dans le doute. Désormais, on n’est sûr de rien surtout quand on sait que les Aiglons (Équipe nationale junior) ont également été éliminés de la CAN par la Gambie. Considérés comme notre dernier espoir après l’échec de leurs aînés, les Aiglonnets sont complètement passés à côté du sujet face au Burkina Faso et la lourde défaite de dimanche restera à jamais comme l’une des pages les plus sombres de notre football.
-FAILLITE DES CADRES-
En quittant donc, dimanche soir le stade Modibo Keïta avec une valise pleine de buts, Ibrahim Diallo et ses poulains pouvaient toujours s’interroger sur la nature de leur déroute. Aussi, ils pouvaient se demander comment ils ont encaissé autant de buts en 45 minutes. Les nôtres sont tombés de haut par ce tour de magie burkinabé qui les a transformés en marionnette. Entre une armada offensive (19 buts marqués en 8 matches), qui n’est pas parvenue à "tuer la partie" comme elle en avait les moyens, une défense coriace (seulement 4 buts encaissés avant la rencontre de dimanche), qui a plongé le nez dans le gazon au fur et à mesure que le match avançait et un milieu de terrain qui n’est jamais parvenu à tenir le ballon, surtout en seconde mi-temps : les Aiglonnets ont été tout simplement méconnaissables.
Difficile aujourd’hui de situer les responsabilités de cette déculottée, surtout quand on sait que l’entraîneur a maintenu sa confiance au même groupe, exception faite de Moussa Guindo qui a d’ailleurs réalisé un bon match. Mais il faut reconnaître que l’encadrement s’est trop focalisé sur des petits détails d’avant match comme le regroupement des joueurs au lieu de se concentrer sur le sujet proprement dit. Les garçons ont été pratiquement livrés à eux mêmes et ont été les boucs émissaires du différend entre la direction nationale des sports et les entraîneurs nationaux. Mais rien de tout cela ne saurait justifier la noyade collective de dimanche face au Burkina Faso.
La mauvaise surprise est venue des cadres de l’équipe dont le portier Madou Traoré, Bassirou Dembélé, Amara Morikè Kallé, Jules Julien Keita, Boubacar Bangoura et Adama Touré tous méconnaissables en deuxième période. Si Souleymane Diabaté, Boubacar Bangoura, Madou Traoré, Sanoussi Dembélé-qui a ratissé beaucoup de ballons dans l’entre jeu-et Adama Touré ont longtemps donné l’impression de maîtriser les événements et de déjouer les pièges des jeunes cendrillons ouagalais, ils n’ont pas pu tenir physiquement la route et le navire malien a inexorablement pris l’eau en seconde période.
-45 MINUTES D’ENFER-
D’ordinaire, les Aiglonnets attendent toujours, la deuxième mi-temps pour faire la différence comme ce fut le cas contre les Malawites, les Marocains mais aussi les Ivoiriens qu’ils ont rencontrés en amicale il y a quelques semaines. Mais avec ce but contre son camp de Amara dit Morikè Kallé dès le retour des vestiaires et cette hantise de revenir au score, les choses se compliquèrent pour les joueurs de Ibrahim Diallo. Sur un centre de Mahamadi Bandé sur le flanc gauche, le stoppeur malien dévie mollement de la tête et le portier Madou Traoré qui avait déserté sa cage ne put que constater les dégâts (47è). Les Aiglonnets, sous la houlette de Sanoussi Dembélé et Moussa Guindo, montent furieusement à l’assaut des buts adverses et se découvrent derrière. Et sur un contre, Tasseré D. Zampaligré réalise le break pour les visiteurs (51è). Poursuivant sur leur bonne lancée collective, Issoufi S. Zougrana ajoute deux autres buts,(54è et 60è). Bousculés, éparpillés, les Aiglonnets tentent de sortir leur tête de l’eau, mais Mahamadi Bandé, le meilleur joueur de la partie, enfonce encore l’équipe malienne en inscrivant un cinquième but à la 71è. Pourtant Bassirou Dembélé; Boubacar Bangoura et Moussa Guindo ne renoncent pas à leur désire de porter la réplique aux Burkinabés et leurs efforts seront récompensés à la 79è avec ce but sur penalty du sociétaire de l’ASSEC Moussa Guindo. Mais les jeunes Étalons n’avaient pas fini de faire souffrir le public du stade Modibo Keïta puisqu’ils inscriront un sixième but dans les dernières secondes de la partie par Issa Zanga.
Rien à dire donc pour cette défaite historique essuyée par Ibrahim Diallo et ses poulains. Une défaite à domicile qu’on ne trouve nulle part dans les archives de notre football et qui marque un coup d’arrêt pour nos deux sélections de catégorie d’âge (Juniors et Cadets) après plus d’une décennie de présence dans l’élite africaine.
M. N. TRAORÉ
Dimanche 26 novembre au stade Modibo Keïta
Mali-Burkina Faso : 1-6
Buts de: Moussa Guindo (79è s.p) pour le Mali ; Amara Moriké Kallé (47è csc), Tasséré D Zampaligré (51è), Issouf Zoungrana (54è et 60è), Mahamadi Bandé (71è) et Issa Zanga (90è) pour le Burkina Faso.
Bon arbitrage du trio sénégalais : Cheick Tidiane Seck; Mamadou Doye et Mahamadou Bobo Ba.
Mali : Madou Traoré, Boubacar Sylla (cap), Simbo Diakité, Amara dit Motikè Kallé (Lamine Sangaré), Moussa Guindo, Jules Julien Keïta, Bassirou Dembélé, Adama Touré (Aboubacar Tandia), Souleymane Daibaté (Salifou Dembélé), Boubacar Bangoura et Adama N Sissoko. Entraîneur : Ibrahim Diallo
Burkina Faso : Rasmane Ouédraogo, Mamadou Thiombiano (cap), Armand Zongo, Moussa Zera (Ousseyni Dao), Mamadou Koné, Ishola Wasiyou, Oumar Sidibé, Mahamadi Bandé, Tasséré D. Zampaligré (Jean Zerbo), Issouf Lingané, Issouf S Zougrana (Issa Zanga).
Entraîneur : Pihouri Webonga
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