CAN-cadet, déroute des Aiglonnets : les prémices étaient là

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La lourde défaite de l’E. N.. face au Burkina Faso apparaît comme la suite logique d’une multitude d’erreurs commises par le staff technique et la fédération

Après la défaite retentissante des Aiglonnets 1-6 à domicile face aux Étalons burkinabés

en match aller du dernier tour éliminatoire du championnat d’Afrique des Cadets, il y a de nouveau le feu dans la maison des sélections nationales de catégories d’âge. Tout le monde attendait une réaction des autorités sportives après cette débâcle historique et la sanction est tombée. Dans un communiqué daté du 28 novembre, le Bureau fédéral a mis fin au contrat de l’ensemble de l’encadrement technique de la sélection nationale. Ibrahim Diallo l’entraîneur principal et son adjoint Boubacar Sissoko dit "Poussé" ont été limogés et remplacés par Aliou Badra Diallo et Nouhoum Diané qui dirigent, respectivement le COB et le CSK. Le choix de ces deux techniciens, confie un responsable fédéral, s’explique par leur bonne performance lors de la saison écoulée. À priori, le choix porté sur Aliou Badra Diallo et Nouhoum Diané est raisonnable, mais on peut se demander pourquoi la fédération n’a pas commencé par là au lieu d’attendre cette déculottée pour réagir. Sur quels critères Ibrahim Diallo et son adjoint Boubacar Sissoko dit "Poussé" ont-ils été choisis et comment la présélection a été faite ?

Personne n’arrive vraiment à comprendre ce qui s’est passé dans cette équipe avant et après le match contre le Burkina Faso. Un manque de concentration, des problèmes internes ou une incapacité à gérer les moments chauds de la rencontre ?

Au regard des résultats produits par cette équipe depuis le début de la campagne africaine, il est difficile voire impossible d’expliquer ce qui est arrivé le 26 novembre dernier. Cette génération des Aiglonnets restait sur un parcours flatteur de 7 matches sans défaite et zéro but encaissé avant la dernière rencontre amicale contre la Côte d’Ivoire perdue 2-4. Malgré cette déconvenue, l’équipe pouvait se prévaloir d’un bilan plutôt satisfaisant : 8 matches, 7 victoires, 1 défaite, 19 buts marqués contre 4 encaissés. Il n y avait donc aucune raison pour l’encadrement de faire des changements et c’est pour cette raison que le coach Ibrahim Diallo a reconduit la même équipe à une exception près : Moussa Guindo, un jeune compatriote sociétaire de l’académie de l’Assec, et l’un des meilleurs Maliens de la rencontre contre les Étalons.

Mais les Aiglonnets, emmenés par leur trio d’animateurs, Sanoussi Dembélé, Boubacar Bangoura et Adama Touré étaient capables d’enflammer une partie en quelques minutes, comme l’ont fait les burkinabés en seconde période. Nous avons suivi l’équipe durant la dernière semaine de préparation, les garçons manquaient certes de concentration, mais ils n’ont pas été soumis à une charge physique intense. En revanche, il faut reconnaître que le staff technique s’est trop focalisé sur les questions d’intendance et qu’il n’a pas tiré tous les enseignements de la lourde défaite d’Abidjan contre la sélection ivoirienne. Autre détail troublant, l’entraîneur principal Ibrahim Diallo n’était pas présent, vendredi soir, lors de la dernière séance d’entraînement. Raison invoquée par le technicien : il était parti espionner les adversaires burkinabés qui ne se sont malheureusement pas entraînés à cause de leur arrivée tardive à Bamako.

On peut enfin remarquer qu’à la veille de chaque match, le staff technique des Aiglonnets procédait toujours à des présélections, mettant ainsi des pressions inutiles sur les cadres du groupe et laissant la voie à toute sorte de rumeurs. Ibrahim Diallo et son adjoint Boubacar Sissoko dit "Poussé" ont donc commis des erreurs de management, mais ont également été victimes d’une mauvaise inspiration de la Fédération malienne de football (FMF) qui manque de rigueur dans sa politique de détection des jeunes talents. Les staffs techniques des différentes sélections de catégorie d’âge (Espoirs, Aiglons et Aiglonnets) ont été désignés par la commission jeune qui est présidée par les présidents du CSK et de l’ASB Sékouba Keita et Hamala Nimaga, avec comme membres, Mory Goïta, Moussa Ba et Mamadou Coulibaly.

Photo L'Essor Une victoire à Ouagadougou lors du match retour ne sera pas suffisant pour laver l’affront subi par notre football mais elle ferait du baume au coeur de nos compatriotes encore sous le choc du désastre du 26 novembre. Le duo Aliou Badara Diallo et Nouhoum Diané est donc chargé de l’exécution de cette lourde mission. "Nous avons rencontré des jeunes démoralisés et désarçonnés. Eux-mêmes n’ont pas compris ce qui leur est arrivés. Nous avons essayé de remonter leur moral en leur expliquant que c’est quelque chose qui peut arriver à toutes les grandes équipes", a confié Aliou Badara Diallo dit "Conti".

Le nouveau staff technique des Aiglonnets mesure la complexité de sa mission et Aliou Badra Diallo pense que le défi n’est pas insurmontable. "On vient de nous confier une tâche délicate. Nouhoum et moi essayerons de nous mettre à la hauteur de cette confiance. Il nous faut rebâtir une autre équipe pour le match de Ouagadougou. Nous avons procédé à une présélection de 22 joueurs qui sont déjà à l’internat. Au regard de la rencontre de l’aller, nous allons essayer de corriger les insuffisances de l’équipe. Nous allons garder les meilleurs éléments et apporter quelques changements pour l’opération commando de Ouaga".

M. N. TRAORÉ

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