Le Sénégal, qui monte en puissance, dispute la troisième finale de CAN de son histoire ce dimanche 6 février 2022 face à l’Egypte émoussée par trois prolongations. Les Lions qui semblent avoir les faveurs des pronostics ont tout intérêt à se méfier des Pharaons, tombeurs du Cameroun en demi-finale, et jamais aussi forts que quand tout semble jouer contre eux.
« Nous ne vous demandons pas la lune, juste une étoile ». La phrase est devenue un cri de ralliement sur les réseaux sociaux sénégalais avec des supporters qui rêvent d’une première victoire en CAN du Sénégal dimanche face à l’Égypte. Mais pour décrocher cette étoile tant convoitée, il faudra gravir la montagne pharaonique, enracinée par 7 titres de champions d’Afrique, un record et une culture de la victoire incomparable sur le continent. Pour espérer monter sur le toit de l’Afrique, les Lions devront écarter une équipe rompue à la pression, qui sait mieux que quiconque comment gagner.
Le Covid, un mal pour un bien ?
Les Lions se retrouvent pour la troisième fois en finale de CAN et après deux échecs (2002, 2019), espèrent enfin ramener la Coupe à Dakar. Les planètes semblent alignées cette fois pour le Sénégal, invaincu depuis le début du tournoi, dont la montée en puissance est réelle et visible depuis les huitièmes de finale. Les cas de Covid dans la tanière en début de tournoi, qui avaient mis sur le côté des piliers comme Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Nampalys Mendy ou Gana Gueye, semblent avoir été un mal pour un bien pour un groupe qui atteint sa vitesse de croisière plus tard que les autres. Le Sénégal arrive en finale sans avoir disputé la moindre prolongation au contraire de son adversaire qui en a cumulé trois, l’équivalent d’un match entier en plus et un jour de repos en moins.…
Mais c’est l’Égypte en face. Une équipe capable d’être ballotée lors de la première journée par le Nigeria (1-0) et de ressusciter après le premier tour. On n’élimine pas la Côte d’Ivoire, le Maroc et surtout le Cameroun par hasard ou par chance. Cela dénote d’un savoir-faire et/ou d’une conscience de ses limites et de ses qualités. Cette Égypte, crayonnée à la baguette de Carlos Quieroz entraîneur réputé défensif, est redoutable pour faire déjouer les équipes, les pousser à bout ou aux tirs au but.
Cissé : « Gérer les émotions »
Le Sénégal aura deux atouts pour mettre fin au rêve de conquête d’un huitième titre des Égyptiens. Sadio Mané, d’abord. L’attaquant de Liverpool qui dispute sa quatrième CAN semble être en mission pour remporter cette Coupe d’Afrique. Avec trois buts et deux passes décisives, sans compter une influence majeure sur le terrain, le numéro 10 des Lions assume son rôle de leader et de guide.
Ensuite, Aliou Cissé, après avoir perdu deux finales, en tant que joueur et capitaine (2002) et sélectionneur (2019), a certainement une idée de ce qu’il faudrait faire pour éviter la passe de trois. « C’est un match qu’on ne doit pas jouer avec les émotions parce que c’est très important. Depuis six ans, on est ensemble donc l’expérience est là pour pouvoir gérer ce match. »
Les Pharaons, certainement émoussés, compteront encore sur leur discipline collective et leur maître à jouer Mo Salah dont il va falloir « limiter l’influence », dixit Kalidou Koulibaly.
Dimanche à 19 h TU, tout le Sénégal attendra un succès de ses Lions et toute l’Afrique verra si la détermination et l’envie auront raison de la force de l’habitude.
Par rfi.fr