Les indécrottables supporters se surprendront alors à rêver d’une bonne CAN pour les Aigles et même d’étrenner, pourquoi pas, le trophée continental tant convoité. C’était compter sans les aléas des compétions de haut niveau. Aléas au propre comme au figuré, car les poulains de Kasperzack ont été éliminés des quarts de finale sur un coup de dé et non sur des critères purement sportifs.
Un tirage au sort qui, pour être rare, n’est pas inédit, puisque déjà, en 1972, le Congo s’était qualifié après un tirage face au Maroc, tandis que, en 1988, l’Algérie avait obtenu de la même manière une place en demi-finale au détriment de la Côte d’Ivoire.
La CAF serait bien inspirée de tirer leçon de ces épisodes pour trouver une formule plus sportive d’élimination, afin de ne pas frustrer inutilement les équipes, leurs pays et leurs supporters avec. Décidément, le tapis vert aura été synonyme pour les Maliens de «tapis noir», couleur de deuil.
Après cette élimination des Aigles, les commentaires iront certainement bon train, chacun y mettant son grain de sel et sa petite analyse. Il serait cependant bon que les dirigeants sportifs et les autorités en charge du sport-roi saisissent l’occasion pour établir un diagnostic sans complaisance de la situation pour proposer une thérapeutique idoine.
A notre avis, il ne servira à rien d’allumer un bûcher pour y sacrifier d’éventuels boucs émissaires. Certes, le coaching d’Henry Kasperzack est loin d’être irréprochable. Il est tout aussi évident que le porte-étendard des Aigles, le capitaine Seydou Kéïta, censé être une tour de contrôle, n’était pas au mieux de sa forme. On pourrait même rappeler qu’un malheur ne vient jamais seul. La blessure de Soumaïla Diakité, gardien titulaire, et l’arbitrage approximatif sont là pour attester de ce vieil aphorisme.
D’aucuns, superstitieux sur les bords, évoqueront volontiers la «malédiction du Père Bouvier». Ce bon prélat, qui a tout donné au football malien à l’époque du Soudan français. Parrain de la Jeanne d’Arc, ancêtre du Stade Malien, il sera à la base de la réussite sociale de nombre de jeunes de l’époque, offrant lots et maisons par-ci, voitures par-là. Il serait même mort noyé en voulant sauver un enfant lors d’une sortie de boy-scouts. En reconnaissance de son dévouement au football, les autorités d’alors lui dédièrent l’actuel Stade Mamadou Konaté, qui portait son nom.
Avec l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, ce stade sera débaptisé pour porter le nom de l’un des Pères de l’indépendance, Mamadou Konaté. A cause cette «ingratitude », les tenants de cette légende soutiennent mordicus qu’une malédiction tenace ne cesse de poursuivre le football malien. A croire que l’ectoplasme du saint homme s’ingénierait à mettre un grain de sable aux moments les plus décisifs, contrariant ainsi nos ambitions de remporter une Coupe d’Afrique des Nations.
Comme ce fut le cas lors de l’édition de Yaoundé 1972 où le Mali termina Vice-champion, derrière le Congo Brazzaville. Beaucoup de Maliens, toutes générations confondues, ont encore en mémoire cet épisode historique. Faut-il ajouter foi à cette thèse? Faut-il rebaptiser encore le Stade Mamadou Konaté et rendre au Père Bouvier ce qui lui appartient? Comment ne pas se laisser tenter par la thèse en question devant le paradoxe de ce pays, berceau de grands champions de football, à l’image de Salif Kéïta, Bakoroba Touré, Kindian Diallo et plus près de nous Fréderic Oumar Kanouté et Seydou Keïta, qui font ou qui ont fait le bonheur des plus grands clubs du monde, comme le Barça, et l’incapacité du football malien à offrir un seul trophée continental au pays?
On peut se consoler, s’agissant de la présente édition, à l’idée que les Aigles soient sortis de la compétition invaincus – même les Eléphants ne les ont pas battus cette fois-ci – que nos jeunes ont fait preuve d’un engagement remarquable, que des grands pays de football, à l’image de l’Egypte et du champion en titre, le Nigeria, n’aient pas pu franchir le cap des éliminatoires, que le Vice-champion, le Burkina Faso, a fait un tournoi plutôt terne et que le Cameroun et le Sénégal, pourtant donnés favoris, ont plié leurs bagages de façon prématurée.
L’on peut se réjouir aussi à l’idée que la relève est quasiment assurée, avec un foisonnement de jeunes talentueux, qui en veulent énormément et dont le potentiel ne demande qu’à être exploité judicieusement pour les compétions à venir. II n‘y a qu’à souhaiter, en toute sportivité, bonne chance au Ghana, à la Guinée et à la Côte d’Ivoire, les dignes représentants de l’Afrique de l’Ouest encore présents dans cette CAN, dont l’une des caractéristiques aura été le nivellement des valeurs.
Yaya Sidibé
walaye je comprends pas le CAF il aurait plus juste une prolongation de match que de tirage de n’importe quoi la chance n’a jamais face a nous comment ça.
Soyons un peu responsables oohh !!!
Pourquoi Nous voulons touours parler de chance ou malchance, ou Dieu n’est pas pour le MAli, des conneries de la sorte. Certe oui mais ne nous cachons pas derriere ce rideau. Soit on gange ou on perd quelque soit la methode normale. 😉 .
La Guinee a ete choisie et puis quoi. Si nous avions gangne dans les temps reglementaires il n’y aurait pas de si ou de ca.
Soyons des responsables un peu.
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