CAN 2013 : La réconciliation nationale au bout des chaussures des Aigles

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Une place sur le podium en Afrique Sud peut favoriser une  réconciliation  nationale autour de notre équipe nationale de football. Seul symbole de l’unité nationale, non affecté jusque-là. À condition qu’elle reste pour le Mali. Qu’on n’y trouve pas des joueurs de Kati, ceux du Fdr, du Copam, de la CSM, du MP22, de la Fédération, du Ministère des Sports, de Sadi, Copp…

siège Femafoot

Le plat de haricot perd ses vertus au Mali. Cela avait commencé sous ATT. Le plat de haricot, aux vertus de paix et de pardon,  a été transformé par ATT à un intofodio. De l’insensé. Si bien que les Coulibaly et autres   Maïga regrettaient à peine d’avoir comme cousin à plaisanterie  un Touré président qui se moquait d’eux à chaque fois qu’il a une boutade aux mauvais goûts sociaux à faire passer. Je cherche du boulot pour mes enfants, tout comme mon voisin Coulibaly. Même avec une tartine de haricot dans sa bouche, il est difficile pour un Coulibaly de gommer la plaisanterie.  Autre exemple, il est dit que la famille Traoré du président Dioucounda Traoré, aura fêté le départ forcé de Cheick Modibo Diarra de la Primature. Il en serait de même lors de  la prochaine rencontre des Diarra. Toutefois, il n’est pas bon ton au Mali de penser à de tels comportements à travers le cousinage. Quand dans un pays aux valeurs socio-culturelles ancrées, le cousinage constitue un des ciments mis à mal. Le pire n’est pas derrière, mais bien devant. C’est peut-être la seule explication à la guerre fratricide que se sont livrés les Diallo et les Sangaré à Niéna, région de Sikasso. Et le phénomène s’observe à un autre niveau.  Ainsi, avec sa langue  fourchue, mon  ami  me conseille  toujours de  donner du crédit à ses jeunes filles, portant des numéros de téléphone à leurs postérieurs. Elles sont dans les secrets et sont capables de donner la nomination du Conseil des ministres de chaque mercredi, m’avertit-il. Evidemment, mon ami n’a pas tort. Son délit de sale gueule traduit tout simplement le sérieux des secrets d’Etat. La force de l’administration est sur la place publique. Son pouvoir ne fait peur à personne. Pourtant, l’administration dans un pays, assure sécurité, quiétude aux citoyens. Elle est de ces symboles qui unissent la Nation. La crainte venant de l’évocation du nom de Baba Commandant n’est plus une donnée au sein de l’administration. Son autorité est bafouée par l’expression, il a l’oreille de Koulouba. Quid de ce salut militaire ? Quand le Capitaine Sanogo, devant le peuple, fait le salut militaire au président de la République et s’évertue ensuite à montrer qu’il est l’homme fort du pays. Au Mali d’aujourd’hui, l’autorité du président n’a aucun sens. Mieux, vaut avoir une entrée à Kati que de posséder le numéro personnel de Koulouba. Le président de la République est parmi ces symboles qui unissent la nation. Il divise de nos jours.

 Les Aigles  au service de la réconciliation, loin du spectre de la division !

Le pire de la perte des vertus du plat de haricot est ailleurs. La privatisation de l’Armée et des forces de défense et de sécurité. Ainsi,  avec le coup d’Etat du 22 mars, l’Armée aura cessé d’être nationale. Avec la bénédiction de l’homme fort de Kati, elle a été privatisée. Elle n’appartient désormais pas au Mali, mais aux organisations politiques telles  que  la Copam, le MP22 et à certaines associations de la société civile.

Dès lors, rien d’étonnant qu’elle ne soit plus soucieuse de l’unité nationale. L’armée est dans tout le pays, le garant de l’unité nationale, qui unit la nation. Que reste-t-il alors de ces symboles qui unissent la Nation ? Peut-être  l’équipe nationale à  condition qu’elle soit éloignée du spectre de la privation du Mali. Ainsi, unique symbole de l’unité nationale, l’équipe nationale peut bien favoriser la réconciliation. Elle avait déjà inscrit sa participation à la dernière CAN dans cette logique. Une place sur le podium en Afrique Sud peut favoriser une  réconciliation  nationale autour de l’équipe nationale. Seul symbole de l’unité nationale, non affecté jusque-là. À condition qu’elle reste pour le Mali. Qu’on n’y trouve pas des joueurs de Kati, ceux du Fdr, du Copam, de la CSM, du MP22, de la Fédération, du Ministère des Sports, de Sadi et Copp…

Doter l’équipe nationale d’un tel environnement national, loin du spectre de la division actuelle du pays, est déjà un succès pour les Aigles. Accéder à une marche sur le podium en Afrique, transformera ce succès à un fort déterminant pour la réconciliation nationale.

Bekaye DEMBELE

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