CAN 2012 : Mali-Côte D’ivoire, David contre Goliath ?

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Les Eléphants sont invaincus depuis le début du tournoi et n’ont encaissé aucun but en quatre matches. Les Aigles sont au pied de l’Everest, mais décidés à escalader la montagne. Un sacré défi pour le capitaine Cédric Kanté et ses coéquipiers !

Déjà avant le coup d’envoi de cette 28è édition de la CAN, la Côte d’Ivoire était considérée, avec le Ghana, comme l’un des grandissimes favoris de la compétition. Si les Black stars se sont qualifiés pour le dernier carré sans véritablement convaincre (quatre matches, trois victoires et un nul) les Eléphants eux, n’ont pas encore trouvé à qui parler. C’est le moins que l’on puisse dire quand on sait que le capitaine Didier Drogba et ses coéquipiers restent sur quatre victoires en autant de matches et mieux, les Ivoiriens n’ont pas encaissé le moindre but depuis le début de la CAN. Après une entrée en matière plutôt timide contre les Crocodiles du Soudan (1-0) les Eléphants ont haussé le ton dès leur deuxième sortie contre le Burkina Faso facilement dominé 2-0. Ce deuxième succès a propulsé la sélection ivoirienne en quarts de finale, mais lors de la troisième et dernière journée des matches de poule, celle-ci mettra un point d’honneur à terminer la phase initiale, s’imposant 2-0 face aux Palancas Negras d’Angola. Malgré le soutien des 40.000 supporters du stade de Malabo et la prime de 100 millions de Fcfa par joueur promise par le président Teodoro Obiang Nguema, le Nzalang nacional ne pèsera pas lourd face au rouleau compresseur des Eléphants en quart de finale (0-3). Le capitaine Didier Drogba (doublé) et le Ballon d’or africain 2012, Yaya Touré sont passés par là. Ainsi, en quatre matches, la sélection ivoirienne a marqué 8 buts sans en prendre un seul. C’est impressionnant et il faut remonter plusieurs années en arrière pour retrouver trace d’une telle performance dans une phase finale de CAN.

Considérés comme l’un des outsiders de la compétition, les Aigles ont connu un parcours moins élogieux que les Eléphants, mais le capitaine Cédric Kanté et ses coéquipiers ont toutes les raisons d’être fiers de leur prestation. Car s’il est vrai que Maliens et Guinéens partaient à chances égales pour la qualification en quarts de finale derrière le Ghana, personne ne s’attendait, exceptés les Aigles eux-mêmes, à voir le Mali franchir le cap des quarts de finale contre le Gabon. A l’image de ce confrère français qui a présenté des excuses publiques à la délégation malienne pour avoir dit, avant les quarts de finale, que le Mali ne pouvait en aucun cas être considéré comme favori face aux Panthères version Gernot Rohr, presque toute la presse de la CAN avait voté pour le Gabon et s’était déjà préparée au choc Côte d’Ivoire-Gabon. Mais comme le dit l’adage, à quelque chose malheur est bon. Ce désintérêt de la presse et des observateurs pour les Aigles a servi le capitaine Cédric Kanté et ses coéquipiers qui se sont préparés dans le calme et la sérénité, au moment où tous les regards étaient braqués sur les Panthères. On connaît la suite…Les Aigles ont créé la sensation en éliminant le Gabon aux tirs au but (5-4, 1-1 à l’issue du temps réglementaire et des prolongations). Mais pour se hisser en quarts de finale, la sélection nationale avait dû batailler pour battre le Botswana lors de la troisième journée (2-1) après son échec face au Ghana (0-2, deuxième journée).

En ouverture, les nôtres avaient assuré le service minimum face au Sily national de Guinée (1-0). Cet après-midi au stade de l’Amitié de Libreville, les rôles seront encore les mêmes pour les Aigles que lors des quarts de finale. D’un côté, il y a la Côte d’Ivoire et sa pléiade de stars (Drogba, Yaya Touré, Gervinho, Kalou…) et de l’autre, l’invité surprise des demi-finales, le Mali. Sur le papier, il n y a pas photos entre les deux sélections et les Eléphants aborderont la rencontre avec les faveurs du pronostic. Mais c’est la seule certitude de cette rencontre. Car pour le reste, et avec tout le respect dû à cette sélection ivoirienne, c’est la vérité du terrain qui départagera les deux équipes. A ce propos, le message de Seydou Keïta est un peu plus clair : le Mali n’a rien à perdre dans cette demi-finale et les Aigles joueront leurs chances à fond. « La pression sera de leur côté (les Eléphants, ndlr). Si on gagne, on aura réalisé un exploit, mais si on perd aussi, on dira que l’équipe a fait de son mieux », a martelé le meneur des Aigles après le match Gabon-Mali. En tant qu’ancien du groupe, Seydou Keïta connaît bien les Eléphants et sait de quoi il parle. En 2008 au Ghana, il faisait partie de l’équipe qui avait été battue 3-0 en match de poule par la Côte d’Ivoire et de sa première CAN en 2002 à cette année, le milieu de terrain des Aigles n’a pratiquement raté aucune explication avec les Eléphants.

Aussi, Seydoublen sait que la Côte d’Ivoire fait partie des bêtes noires du Mali, l’un des rares, sinon le seul pays qui n’a jamais plié l’échine contre nous à ce niveau de compétition. C’est dire que cette demi-finale, la 5è des Aigles après 1972, 1994, 2002 et 2004, sera le combat du petit David contre le grand Goliath. Un combat qui s’annonce d’autant plus difficile pour les nôtres que les supporters gabonais ont déjà choisi le camp adverse et promis de venir au stade de l’Amitié pour « se venger d’Alain Giresse » selon l’expression d’un journal local. Mais rien de tout cela n’entamera le moral de la sélection nationale et notre confrère semble avoir oublié que le technicien français et les Aigles avaient déjà connu la même épreuve contre les Panthères. Ce combat est donc perdu d’avance et il va falloir inventer autre chose pour espérer perturber le capitaine Cédric Kanté et ses coéquipiers. « On jouera sans se soucier du public. On va se battre jusqu’au bout. Une chose est sûre, si le Mali doit tomber, il tombera les armes à la main », promet le capitaine Cédric Kanté.

Envoyés spéciaux

S. B. TOUNKARA

H. KOUYATE

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