CAN 2012 : Botswana-Mali, les aigles retrouvent leur orgueil

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Menés au score par des Zèbres qui ont joué pendant 90 minutes dans leur camp, Cédric Kanté et ses coéquipiers ont trouvé les ressources morales et physiques suffisantes pour aller chercher la qualification pour les quarts de finale.

Stade de l’Amitié de Libreville 20h 50, mardi : l’arbitre soudanais Abdelrhaman Khaled vient de siffler la fin du match Botswana-Mali. Le haut parleur du stade annonce : fin du match, le Mali s’impose par le score de 2-1 face au Botswana. Mais au lieu de laisser exploser leur joie, tous les joueurs se tournent spontanément vers l’écran géant du stade pour suivre les dernières minutes du match Ghana-Guinée qui avait débuté avec cinq minutes de retard. Torse nue les deux mains à la hanche le capitaine Cédric Kanté regarde l’écran avec anxiété. Seydou Keïta prie le ciel pour que la Guinée ne marque pas et que le match se termine sur le résultat affiché au tableau du stade (1-1). Pendant ce temps, le Sily national lançait ses dernières forces dans la bataille et à chaque attaque guinéenne, tout le stade de l’Amitié tremble. La pression est terrible, tout le monde est débout dans le camp malien. A 20h 55 c’est la délivrance : le coup de sifflet final retentit au stade de la Rénovation de Franceville. Le Ghana et la Guinée se séparent dos à dos et c’est le Mali qui se qualifie pour les quarts de finale. Dès le coup de sifflet final, tous les joueurs maliens se ruent vers les supporters et entrainent dans leur sillage une meute de photographes. La fête va durer plusieurs minutes et certains supporters n’hésitent pas à descendre sur la pelouse pour serrer la main des joueurs. Après avoir échoué deux fois d’affilée aux portes des quarts de finale (2008 au Ghana et 2010 en Angola), les Aigles ont enfin vaincu le signe indien. Ils disputeront les quarts de finale de la 28è édition de la CAN et figurent désormais parmi les huit meilleures nations du continent. Après 1972, 1994, 2002 et 2004, c’est la cinquième fois que le Mali se hisse à ce stade de compétition. Et chaque fois, les Aigles ont franchi le cap des quarts de finale pour se hisser dans le dernier carré. En 1972, le capitaine Kidian Diallo et ses coéquipiers avaient même atteint la finale, avant de tomber les armes à la main face au Congo (2-3). Les Aigles version Alain Giresse vont-ils perpétuer cette tradition face au Gabon qu’ils affrontent dimanche en quart de finale ? La suite des événements nous le dira, mais après la belle prestation de Cédric Kanté et ses coéquipiers contre le Botswana, on peut se risquer à dire que tous les espoirs sont désormais permis pour notre pays.

MISSION ACCOMPLIE. Mercredi au stade de l’Amitié de Libreville, les Aigles ont livré l’un de leurs matches les plus difficiles de cette 28è CAN. Menés au score par une sélection botswanaise outrageusement dominée qui a joué pendant 90 minutes dans son camp, les joueurs d’Alain Giresse ont dû se battre jusqu’au bout pour se sortir du piège des Zèbres. Gara Dembélé (56è min) a d’abord répliqué à Mogakolodi Ngele qui avait ouvert le score pour le Botswana contre le cours du jeu (50è min). Puis dans le dernier quart d’heure, Seydou Keïta a marqué le but de la victoire d’un tir enroulé dans le petit filet (76è min). Auparavant, Ousmane Coulibaly avait trouvé la transversale du keeper Modiri Marumo (65è min). En fait, les Aigles n’ont été inquiétés que deux fois par les Zèbres du Botswana. D’abord en première période avec cette incursion de Lemponye Tshireletso ponctuée d’un tir dans le petit filet (20è min) puis au retour des vestiaires et ce contre rapide conclu victorieusement par Mogakolodi Ngele (50è min). Après l’ouverture du score, les Zèbres feront tout pour préserver leur avance ou obtenir au moins le partage des points. Car comme l’avait annoncé le sélectionneur botswanais, Stanley Tshosane, l’objectif des Zèbres était de quitter la CAN sur une note positive, après les deux défaites concédées face, respectivement au Ghana (0-1) et à la Guinée (1-6). Mais c’était compter sans les Aigles, blessés dans leur orgueil par la défaite face au Ghana et décidés à gagner ce troisième match pour ne pas avoir de regrets par la suite. Pour le capitaine Cédric Kanté et ses coéquipiers, il n y avait donc qu’un seul mot d’ordre : gagner d’abord contre le Botswana avant de songer au résultat du match Ghana-Guinée. « Si on doit quitter la CAN, il faut le faire la tête haute. On doit compter d’abord sur nous mêmes et éviter de penser au match Ghana-Guinée », avait dit le capitaine des Aigles la veille du match. Mission accomplie donc pour Cédric Kanté et ses coéquipiers qui peuvent désormais se regarder dans la glace en attendant le choc de dimanche face aux Panthères du Gabon.

Envoyés spéciaux

S. B. TOUNKARA

H. KOUYATE

Mercredi 1er février au stade de l’Amitié de Libreville Botswana-Mali : 1-2 But de Mogakolodi Ngele (50è min) pour le Botswana ; Gara Dembélé (56è min) et Seydou Keïta (76è min) pour le Mali. Arbitrage d’Abdelrhaman Khaled (Soudan) assisté de Moffat Champiti (Malawi) et Balkrishna Bootun (Île Maurice). Commissaire : Hima Djibrilla (Niger).

Coordinateur général : Souleymane Magassouba (Mali).

Botswana : Modiri Marumo, Ndiyapo Letsholathebe, Mmusa Ohilwe, Mompati Thuma (cap), Jerome Ramatlhakwana (Onalethata Tshekiso), Moemedi Moatlhaping, Boitumelo Mafoko, Mogogi Gabonamong, Mogakolodi Ngele (Dipsy Selolwane), Lemponye Tshireletso (Phenyo Mongala) et Tshepo M. Motlhabankwe. Entraîneur : Tshosane Stanley.

Mali : Oumar Sissoko, Cédric Kanté (cap), Ousmane Berthé, Drissa Diakité (Ousmane Coulibaly), Adama Tamboura, Bakaye Traoré, Samba Sow, Abou Traoré (Moustaph Yattabaré), Seydou Keïta, Modibo Maïga et Gara Dembélé (Cheick Tidiane Diabaté). Entraîneur : Alain Giresse.

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QUE DE SURPRISES !

Le premier tour de la CAN s’est achevé mercredi avec les rencontres Botswana-Mali (1-2) et Ghana-Guinée (1-1). Le premier constat qu’on peut faire est que le tour initial a été marqué par quelques surprises et pas des moindres. Le Sénégal et le Maroc qui faisaient partis des favoris ont été éliminés sans gloire. Et si les Lions de l’Atlas ont réussi à sauver l’honneur en remportant leur dernier match de poule contre le Niger (1-0), la sélection sénégalaise elle, est retournée bredouille au bercail : trois défaites en autant de matches. Qui aurait imaginé que les Lions de la Teranga allaient quitter cette 28è édition de la CAN dès le premier tour, surtout après la belle prestation des Demba Ba, Moussa Sow, Mamadou Niang et Souleymane Diawara lors des éliminatoires ? A l’instar du Sénégal et du Maroc, le Burkina Faso est également passé à côté du sujet, ne parvenant pas à engranger le moindre point en trois matches. Certes les Etalons se sont retrouvés dans une poule difficile composée de la Côte d’Ivoire, de l’Angola et du Soudan. Mais disons-le sans ambages, il y avait une place pour les joueurs du Faso et ces derniers ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes après ce nouvel échec (le Burkina Faso n’a plus franchi le premier tour depuis la CAN 98 qu’il a organisée). Le Sénégal, le Maroc et le Burkina Faso qui pleurent, la Guinée Equatoriale et le Gabon qui rient. Considérés comme les petits poucets de cette CAN, les deux pays hôtes du tournoi ont créé la sensation en se qualifiant haut la main pour les quarts de finale. Les Panthères du Gabon ont même fait mieux, totalisant trois victoires en autant de matches. Seule la Côte d’Ivoire a fait autant que les joueurs du technicien français, Gernot Rohr. Mais malgré sa défaite-sans conséquence-lors de la troisième journée des matches de poule contre la Zambie (0-1), la Guinée Equatoriale n’a pas non plus démérité. Au contraire, le Nzalang nacional (surnom de la sélection equato-guinéenne) a surpris tout le monde par sa prestation, se qualifiant pour les quarts de finale dès la deuxième journée. Et dire que la Guinée Equatoriale participe cette année à sa première phase finale ? Autre invité surprise du premier tour, le Soudan. Pourtant, la sélection soudanaise avait raté sa sortie initiale, mais par la suite, les joueurs du coach Mohamed Abdallah se sont bien ressaisis en faisant match nul face à l’Angola (2-2) avant de dicter leur loi devant le Burkina Faso (2-1). Au total, 61 buts ont été marqués au premier tour et pas un seul match n’a débouché sur un 0-0. Aussi, seules trois rencontres se sont soldées sur des résultats nuls. Il y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça dans une phase finale de CAN et le mérite en revient d’abord aux attaquants. Avec 7 buts, la Guinée termine avec la meilleure attaque, mais le Sily national est déjà éliminé. Derrière la Guinée, on retrouve le Gabon (6 réalisations) et la Côte d’Ivoire (5). Les Aigles (3 buts) viennent en 5è position, à égalité avec la Guinée Equatoriale et le Sénégal. Auteur de trois buts, l’Angolais Manucho occupe pour le moment la tête du classement des buteurs, à égalité avec le Gabonais, Pierre E. Aubameyang et le Marocain Hossine Kharja. La meilleure défense du premier tour est celle de la Côte d’Ivoire qui n’a encaissé aucun but. Derrière les Eléphants, on retrouve les Black stars du Ghana (1 but encaissé) tandis que le Gabon et la Guinée Equatoriale (2 buts chacun) complètent le podium. Les Aigles (3 buts encaissés) occupent la quatrième place, à égalité avec la Guinée, la Tunisie et la Zambie. Au classement général du premier tour, la Côte d’Ivoire vient en tête avec 9 points, devant le Gabon qui affiche le même nombre d’unités au compteur, mais avec une différence de buts inférieure. Le Ghana complète le podium avec 7 points, tandis que le Mali (6 points) occupe la 6è place derrière la Tunisie. Les trois derniers du classement sont le Burkina Faso (14è, 0 point, 3mj, 3d, 2bp, 6bc, -4), le Niger (15è, 0 point, 3mj, 3d, 1bp, 5bp, -4) et le Botswana (16è, 0 point, 3mj, 3d, 2bp, 9bp, -7).

S. B. T.

H. K.

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