Au Centre d”entraînement pour sportifs d”élite de Kabala, la concentration était de mise hier, premier jour de regroupement des Aigles.
Le groupe convoqué par le sélectionneur national Jean François Jodar affichait complet et le mental training des mousquetaires chargés d”arracher le ticket du groupe 9 était conviviale. "Le moral est bon, mais il faut qu”il soit excellent vendredi avant d”affronter le Togo", dira Jean François Jodar. "Quand on va disputer un tel match, il faut que tout soit parfait sur le plan technique, tactique et surtout psychologique. Je suis satisfait d”avoir retrouvé tous les joueurs convoqués, même si j”ai ajouté Drissa Coulibaly du CSK pour compléter la liste à 19. Mamadou Diarra dit Djila a un problème au niveau des adducteurs, donc il faut adjoindre un suppléant au cas où les médecins ne parviendraient pas à le récupérer complètement", expliquera le technicien français.
Les joueurs sont tous présents à Kabala, les visages complètement transformés par l”enjeu de cette finale du groupe 9. Amadou Pathé Diallo, l”entraîneur adjoint multiplie les va et vient dans les chambres afin de s”assurer que personne ne manque de rien. Frédéric Oumar Kanouté n”est pas prêt de descendre, assis sur sa natte de prière, un Coran devant lui, l”attaquant du FC Séville fait sa prière. "Le moral est au beau fixe, confirmera le sociétaire du Mouloudia Club d”Oran, Moussa Coulibaly. C”est un match difficile, mais nous saurons relever le défi de la qualification pour le Ghana. Toute l”équipe est décidée à donner le maximum pour réaliser cette mission et combler l”attente de tout le peuple malien", poursuivra le meilleur joueur étranger du championnat algérien de la saison écoulée.
Et Jean-François Jodar de renchérir : "J”ai expliqué aux joueurs, la complexité et la délicatesse de la mission. Je leur ai dit crûment ce que le public malien attend d”eux à Lomé. Nous sommes un peu dans le rôle d”outsiders, il nous faut faire obligatoirement un match de référence et pouvoir continuer la progression et se présenter au Ghana dans de bonnes prédispositions. Si on ne parvient pas à se qualifier, ce sera la fin d”un groupe. Il faudra alors repartir sur de nouvelles bases. Mais pour l”instant, on n”envisage même pas cette probabilité d”échouer à Lomé. J”ai demandé aux garçons de tout faire pour que cette finale du groupe 9 reste un grand souvenir".
L”espoir d”une victoire à Lomé qui envahit les Aigles à Kabala, l”emportera-t-il sur la peur d”une mauvaise prestation au stade de Kéké, vendredi prochain ? "Il faut nécessairement un vainqueur et ça sera nous", répond Seydou Keïta. Le coéquipier de Frédéric Oumar kanouté au F.C. Séville, ne veut même pas penser à une autre possibilité, comme par exemple un nul du Bénin à Freetown qui permettra aux nôtres de conserver la tête du groupe en cas de nul à Lomé. "Notre mot d”ordre est la victoire, rien que la victoire. C”est une obligation et nous ne comptons pas faillir à cette mission. Chacun est conscient de la difficulté de la tâche, mais tout le monde veut puiser dans ses tripes pour gagner à Lomé. On espère sur un bon arbitrage et il faut que tout le monde soit à 100% de ses moyens. Nous n”avons pas le choix et ce public malien ne mérite d”ailleurs pas cela", insistera Seydoublen Keita.
Le demi offensif des Aigles montre du doigt le groupe de supporters de l”Équipe nationale venu remettre aux joueurs le drapeau national. "Nous sommes venus leur témoigner tout notre soutien. Ils ne seront pas seuls à Lomé, puisque nous serons derrière eux au stade de Kéké. Nous avons confiance en eux pour arracher la qualification", dira le président de l”Association des supporters indépendants des Aigles du Mali (ASIAM), Cheickna Demba.
Il est 12 h 45, les Aigles descendent de leur appartement et se dirigent vers le restaurant. C”est l”heure de la soupe. Le menu est bien consistant : filet de boeuf piqué au four, riz parfumé avec sauce à la blanquette, salade martiniquaise en entrée et un panier de fruits de toute nature comme dessert. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamane Niang fait aussitôt une visite surprise. Le nouveau patron du sport malien qui doit rencontrer l”équipe aujourd”hui à Kabala, était venu juste pour partager le déjeuner avec Djila et ses coéquipiers. "Pas d”entretien avec la presse, je suis venu seulement tâter l”ambiance et voir les conditions d”accueil, en attendant demain (Ndlr : aujourd”hui), où je leur témoignerai au nom du Premier ministre, du gouvernement et du président de la République, le soutien total et l”encouragement du peuple malien", se contentera de dire le ministre Niang.
M. N. TRAORÉ
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Stephen Keshi, Entraineur des Eperviers : « La victoire est impérative »
Alors que les Eperviers s”apprêtent à affronter les Aigles du Mali à Lomé, nous avons pu joindre au téléphone Stephen Keshi. L’entraîneur du Togo compte sur ses joueurs pour rester concentrés. Le technicien nigérian des Eperviers se méfie d”une équipe malienne qui a tendance à se créer des occasions et qui n”a pas pour habitude de refuser le jeu. Entretien !
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Les Echos : Que représente ce match face au Mali ?
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Stephen Keshi : On est dans la situation où la qualification pour « Ghana-2008 » devient une nécessité. Il faut gagner ce match à domicile avant d”espérer autre chose. Dans le stade de Kegué, vendredi face au Mali, il y aura, je vous l’assure, de l”ambiance.
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Les Echos : Que pensez-vous du Mali ?
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S. K. : Nous avons suivi le parcours des Aigles jusqu’ici. Pas seulement les résultats, mais surtout la manière. Ce n”est pas si évident que ça contre eux. A l”aller, chez eux, le 1-0 pour nous était flatteur. Lors de leur match contre le Bénin, ils font nul à l”aller comme au retour. Mais, pour les Béninois, c”est presqu’un miracle. Les Maliens provoquent. Avec des joueurs comme Djilla, Kanouté ou Seydou, il se passe toujours quelque chose. Ce sont là des joueurs qui méritent respect, surtout qu’ils évoluent dans les meilleurs championnats du monde. Contre eux, il faut toujours rester vigilants.
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Les Echos : Avez-vous eu la confirmation du retour d’Emmanuel Adebayor et compagnie ?
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S. K. : Je me réserve de ne pouvoir vous en dire plus sur ce sujet. Sinon attendons le 12 octobre pour constater les présents et les absents.
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Propos recueillis, au téléphone, par Boubacar Diakité Sarr
Les ECHOS du 9 octobre 2007
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