Aussi célèbre pour son talent que pour son caractère bien trempé, pour ses émoluments que pour sa légendaire “modestie”, Samuel Eto’o est adulé par les uns, honni par les autres. Le lion indomptable ne laisse en tout cas personne indifférent.
Considéré comme le meilleur joueur africain de tous les temps, l’attaquant camerounais a privilégié le business.
Avec une préretraite dorée dans le championnat russe. Il est assurément l’un des Camerounais les plus riches. Pour un contrat global de 60 millions d’euros sur trois ans, il n’a pas hésité à quitter l’Inter Milan pour un projet sportif plus hasardeux à l’Anji Makhatchkala, au Daguestan, une République du Caucase russe. Qu’importe, le quadruple ballon d’or africain n’a plus rien à prouver sur les terrains.
Et puis, à 31 ans, il est temps de penser à l’après-football. Le businessman a donc lancé en août 2011 Set’Mobile, un opérateur de téléphonie mobile. L’entreprise viserait 3 % du marché d’ici à 2014, soit un chiffre d’affaires annuel d’au moins 20 millions d’euros. Encore faut-il qu’elle soit bien gérée… Et sur ce plan, quelques signaux sont alarmants. Le 5 septembre, soit quelques semaines seulement après le début effectif des activités par l’activation des puces Set’Mobile, le directeur général, le Français Charles Gueret, a été éjecté.
Conflit
Eto’o est aussi un personnage controversé. Il est en effet poursuivi par le fisc espagnol, qui lui réclame 3,5 millions d’euros non déclarés entre 2006 et 2009, alors qu’il évoluait au FC Barcelone. Pour sa défense, il accuse son agent, un certain José María Mesalles, de l’avoir abusé. Sur le plan sportif, ses performances au sein de la sélection nationale sont critiquées. Son rôle en tant que capitaine des Lions indomptables aussi. Eto’o a été suspendu 15 matchs par la fédération camerounaise pour avoir été à l’origine, en novembre dernier, d’une grève des joueurs qui a provoqué l’annulation d’un match amical en Algérie. Arrivé au bout de sa suspension, réduite à 4 matchs internationaux à la suite de pressions politiques, le buteur demeure invisible dans l’effectif de la sélection, dont il a d’ailleurs perdu le capitanat. Appelé pour le match opposant, le 8 septembre, son pays au Cap-Vert, Eto’o a décliné l’invitation. Le conflit est parti pour durer.
27/09/2012 à 17h:00 Par Georges Dougueli| Jeuneafrique.