Interrogé longuement mercredi soir dans l’émission Canal Football Club sur Canal Plus, Samuel Eto’o a déclaré notamment qu’il acceptait le rôle dans lequel veut le voir Paul Le Guen mais que ce dernier devrait assumer les responsabilités en cas d’élimination prématurée des Camerounais.
« Le Cameroun a pris le choix de prendre Paul Le Guen en sélectionneur et il faut qu’il se mette face à ses responsabilités, a déclaré Samuel Eto’o, longuement interviewé mercredi soir dans le Canal Football Club sur Canal Plus. A la fin du Mondial il devra rendre dans comptes, tout comme moi en tant que joueur. Sur mon rôle je donne le maximum. J’ai joué là ou Paul m’a demandé, j’ai défendu comme un latéral, mis mes coéquipiers dans les meilleures conditions possibles. Je suis le meilleur buteur de l’histoire du foot camerounais, de l’Afrique. Si le coach me dit de jouer là, je dois le faire, car mon devoir est d’accepter des situations difficiles. J’ai toujours été correct, parfois je me suis trompé, mais je dis ce que je pense. »
A.C (Rédaction Football365.fr) – mercredi 16 juin 2010 – 23h32
L’Afrique du Sud se complique la tâche
Battus à la régulière par des Uruguayens supérieurs dans tous les domaines (3-0), les Bafana Bafana devront l’emporter face à la France, mardi prochain à Bloemfontein, pour demeurer dans leur Coupe du monde. Les coéquipiers de Diego Forlan, auteur de deux buts, prennent la tête du groupe A et peuvent envisager la qualification.
Il y avait plusieurs classes d’écart, ce soir, au Loftus Stadium de Pretoria, entre l’Afrique du Sud et l’Uruguay, qui s’affrontaient pour la deuxième journée du groupe A. Et contrairement à ce que déclarait Carlos Parreira, le sélectionneur des Bafana Bafana, à la sortie du match, le score final de 3-0 en faveur des Sud-Américains reflète bien la physionomie du match.
Au moment du coup d’envoi, tout semblait pourtant prêt pour l’exploit. Un stade quasiment plein qui reprenait en chœur l’hymne de l’Afrique du Sud. Une équipe entreprenante durant les dix premières minutes. Mais très vite, il est apparu évident que les équipiers du capitaine Aaron Mokoena n’avaient pas les moyens techniques et tactiques de lutter. L’Uruguay pressait haut et maintenait l’adversaire dans son camp. Devant, les Charruas jouaient les coups à fond avec trois attaquants remuants : Edinson Cavani, Luis Suarez et Diego Forlan. A la 24e minute, le joueur de l’Atletico Madrid exploitait un des nombreux ballons perdus par les Sud-Africains dans l’entrejeu et tirait de 30 mètres. Sa frappe, légèrement déviée par le dos de Mokoena, plongeait sous la barre d’Itumeleng Khune (1-0).
Des Bafana Bafana inoffensifs
Avec cette avance, la Céleste se regroupait en défense et maîtrisait tranquillement un adversaire inoffensif qui ne parvenait pas à cadrer un seul tir en première mi-temps. Incapables de construire et de jouer à une vitesse digne d’une phase finale de Coupe du monde, les Bafana Bafana rentraient au vestiaire avec un but de déficit, non sans avoir tremblé sur une tentative de Suarez (33e) qui frôlait le poteau et finissait dans le petit filet.
La seconde période voyait les Uruguayens se porter de nouveau à l’attaque d’entrée face à une opposition toujours aussi empruntée. A la 52e minute, le capitaine de la Céleste, Diego Lugano, manquait une tête qui semblait facile alors qu’il se trouvait seul au point de penalty à la réception d’un coup franc de Forlan. Impériaux dans la récupération, les Sud-Américains jaillissaient régulièrement au niveau de la ligne médiane pour tuer dans l’œuf toute attaque adverse.
Expulsion pour l’Afrique du Sud, penalty pour l’Uruguay
Il fallait attendre la 67e minute pour que les Sud-Africains cadrent leur premier tir (sans puissance) par l’intermédiaire de Modise. Les voilà qui haussaient le rythme durant quelques minutes. A défaut d’être dangereux, ils gardaient plus longtemps le ballon et tentaient de combiner autour de la surface de réparation uruguayenne. Malheureusement pour eux, c’est ce moment que choisit le gardien Khune pour faucher Luis Suarez, seul devant lui. Penalty pour l’Uruguay et expulsion pour le gardien africain ! Forlan, très en vue sur les coups de pied arrêtés, ne laissait aucune chance à Josephs, entré pour un miracle qui n’a pas eu lieu (80e).
Et alors que le public quittait en masse le stade, les Uruguayens déroulaient et ajoutaient même un troisième but dans une défense décimée : Alvaro Pereira reprenant comme à la parade un centre de Suarez durant le temps additionnel.
Pour Carlos Parreira, le coach sud-africain, rien n’est toutefois perdu : « J’avais dit que la qualification se jouerait lors du dernier match. Contre la France, il faudra être plus agressif. » Une victoire est désormais indispensable pour les Bafana Bafana, mardi prochain, face aux Bleus. S’ils venaient à être éliminés, ce serait une première pour un pays organisateur au premier tour d’une Coupe du monde. L’Uruguay, de son côté, n’est pas encore assurée de passer mais elle a fait un grand pas vers les huitièmes de finale.
Jean Damien Lesay, envoyé spécial à Pretoria pour RFI
16 juin 2010