Bras de fer ministre des Sports-FIFA: les risques et les conséquences pour le Mali

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Après le refus du ministre des Sports de revenir sur sa décision de dissolution de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT), comme prôné par la FIFA, notre pays, qui attend impatiemment son sort qui doit être décidé à l’issue d’un conclave de cette instance, dans les jours à venir, ne risque pas moins gros. Il s’agit notamment du manque de compétition pour nos équipes nationales et clubs nationaux sur les plans national, régional et international.

Au lendemain de la dissolution du bureau de la FEMAFOOT par le ministre des Sports, tout le Mali retient son souffle en attendant la décision de la FIFA qui doit incessamment plancher sur notre sort.

Dialogue de sourds
À la suite de cette décision, la réaction de la FIFA (Fédération internationale de football association) ne s’est pas fait attendre. Fidèle à ses habitudes, l’instance mondiale a adressé un courrier au président du bureau fédéral dissout dans lequel, elle a demandé au ministre des Sports de revenir sur sa décision la normalisation des relations de notre pays avec elle.

Pour la FIFA, ce qui s’est passé dans notre pays n’est ni moins ni plus qu’une ingérence des pouvoirs publics dans les affaires de la fédération. Il n’y a pas question d’interdire au bureau fédéral diriger par Boubacar Baba DIARRA de poursuivre son mandat. Aussi, le fait que le ministère des Sports intervient pour dissoudre la FEMAFOOT ne saurait être toléré.

« La décision ministérielle du mars 82 017 va à l’encontre de ce principe et sa mise en œuvre constituerait une interférence dans les affaires internes de la FEMAFOOT », avait soutenu la FIFA dans sa lettre adressée au président Boubacar Baba DIARRA.

Cependant, de son côté, c’est une autre interprétation que le ministre des Sports, Housseini Amion GUINDO, fait de sa décision plutôt qu’une ingérence comme la qualifie la FIFA. Pour le ministre, notre pays est en train d’appliquer ses textes sur son territoire.

« Le Mali est un pays qui est aussi capable d’appliquer ses textes sur son territoire national », a-t-il avancé. Une manière pour le ministre des Sports, qu’il n’entend pas céder à un quelconque chantage, d’une organisation internationale soit-elle nommée FIFA. Le délai donné par la FIFA à notre gouvernement est déjà consommé.
Toujours le ministre des Sports, dans la logique de défendre sa décision qui engage tout le gouvernement, lance ceci à la FIFA : « Il faut que la FIFA comprenne que notre football nous appartient et ne saura être l’affaire de quelqu’un d’autre en dehors de nous. Nous sommes un État et nous sommes un État sérieux. Nous comptons que nous soyons pris comme un état sérieux ».

Désormais, toutes les attentions sont focalisées sur notre pays, qui semble se mettre dans une position de défier la FIFA. À l’image du Nigéria, du Tchad, du Cameroun et la Guinée Conakry qui ont déjà écopé des sanctions de la part de la FIFA, notre pays est loin d’être à l’abri d’une foudre de la FIFA avec ses conséquences incalculables pour notre football qui était arrivé à se hisser sur une position respectable.

Les possibles sanctions et leurs conséquences
En prenant cette décision ‘’courageuse’’, le ministre des Sports sait déjà en avance ce que notre pays risque en termes de sanctions et ses conséquences sur le football de notre pays. Il a même laissé entendre que si notre pays venait à être sanctionné par la FIFA, ce serait la faute au bureau fédéral de Boubacar Baba DIARRA.
Aussi, envisage-t-il, d’attaquer la décision de la FIFA si celle-ci venait à sanctionner notre pays auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS).

Dans ce cas de figure, plusieurs observateurs indiquent, en référence aux cas similaires qui se sont produits, à travers le continent que la FIFA pourrait suspendre notre pays à toutes les compétitions régionale, continentale ou internationale, y compris dans les compétitions interclubs ainsi que de matchs amicaux.

À cet égard, nos clubs qui sont engagés dans les compétitions africaines pourront dire adieu à leur participation à ces rencontres. D’ailleurs, le Djoliba AC, qui vient jouer la 16e finale aller de la coupe CAF 2017, le dimanche dernier au stade Modibo KEITA, a battu l’équipe Al Masry par le score de (2-0). Idem pour les autres clubs de notre pays engagés dans les compétitions africaines.

En plus, cette affaire intervient à quelques semaines seulement de la participation de nos cadets à la Coupe du monde de leur catégorie prévue au mois d’avril prochain en Inde. Notre sélection nationale, qualifiée à la phase finale de cette compétition, a de fortes chances de ne pas y participer si la FIFA mettait en exécution ses menaces.

Dans la même logique, ce sera également la fin de course pour les Aigles engagés dans les éliminatoires de la Coupe du monde, Russie 2018.

En outre, ces possibles sanctions seront un barrage pour notre pays, à travers la FEMAFOOT, pour prétendre à des programmes de développement proposés par l’instance internationale du Foot à ses membres. À n’en point douter, selon plusieurs observateurs indépendants, ces sanctions, dont notre pays risque auront de lourdes conséquences sur son football dans les mois et années à venir. Par conséquent, les Maliens doivent s’attendre à la baisse de la performance de leurs joueurs, à des fuites de jeunes talents vers d’autres pays de la sous-région, à la paralysie des activités liées au football, d’une manière globale.

Par Sikou BAH

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