Après la tentative de braver l’arrêté d’interdiction de toutes compétitions hippiques pris par le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Fédération malienne de hippisme (FMH) s’est fait humilier le dimanche dernier au champ hippique de Bamako, malgré l’interdiction de toute compétition hippique avant la relecture des textes et la mise en place d’un nouveau bureau. Rappelée par le maire de la commune II, la FMH avait décidé d’organiser une course avec la complicité de Tidiani Niambélé, membre du Comité olympique.
Décidément, certains membres du Comité national olympique ont tout simplement décidé « d’assassiner » le sport malien. La tactique qui consiste à diviser pour mieux régner est une arme qu’il utilise sans état d’âme.
Ainsi, les mafieux soutenus se sont érigés en seuls maîtres du jeu au sein de leurs différentes disciplines. C’est pourquoi rien ne va plus au sein des instances dirigeantes des fédérations sportives au Mali. Sans être propriétaire des infrastructures encore moins un bailleur de fonds indispensable, le Comité olympique national et sportif (CNOS) continue néanmoins de défier inlassablement le ministère qui est pourtant en train de faire son travail de moralisation de notre sport à sa place. Jaloux de cette réussite qu’il n’a jamais eue, le CNOS s’est spécialisé en « croque-en jambe » où aucune façon n’est de trop pour mettre des bâtons dans les roues du département.
La crise qui couve depuis plus d’une année au sein de l’hippisme met à nu les lacunes d’une institution en panne de bonne gouvernance et de bon sens. En fait, comment un malade puisse soigner un autre ? Pourtant, le dossier du champ hippique est loin d’être compliqué. Un simple regard suffit pour constater les dérives statutaires que le comité olympique n’a pas su ou voulu déceler lors de l’adhésion de la discipline. Il s’agit entre autres d’un mandat de 5 ans (au lieu de 4) pour l’olympisme, un président de la ligue qui est également le secrétaire général de la Fédération, le trésorier de la ligue et de la fédération et l’unique signataire des sorties d’argents. À ceux-ci, il faut ajouter les problèmes de gouvernance et de malversation autour des deniers de la discipline. Malgré ce statut qu’il a lui-même jugé contraire l’olympisme, le CNOS continue d’autoriser la FMH à narguer ceux qui ont décrié cette situation, y compris le ministère de tutelle.
Pour Tidiani Niambélé, le sport est un jeu d’intérêt qui permet d’arrondir les fins de mois, d’échapper à la craie et de se faire une place au soleil. Malgré son incompétence démontrée par son passage « éclair » à la tête de la FEMAFOOT, il n’en a tiré aucun enseignement. Après avoir indu certains membres du cabinet du ministre « PPR » en erreur, il a tenté de récidiver le dimanche dernier. Mais sa volonté de mettre le champ hippique à feu et à sang s’est heurtée à un conseil communal de la commune II déterminé à maintenir l’ordre au niveau sur sa circonscription. Pour tenter de contourner cette interdiction qui va à l’encontre de ses intérêts, depuis le Gabon où il représente le Comité olympique à la CAN, Tidiani Niambélé a tenté d’intimider le maire qui a interdit toute compétition hippique conformément à l’arrêté du département. Après l’échec de ses tentatives mafieuses auprès du maire, il aurait menacé (au téléphone depuis Franceville) qu’il allait saisir le ministre de la Sécurité, le Général Sadio Gassama, pour annuler la décision du maire. Est-ce là le rôle d’un membre du Comité olympique ?
Mais malgré cette tentative, l’échec était déjà consommé. Sadio Gassama, qui avait été une première fois victime de la tentative d’influence de Tiéoulé Mamadou Konaté, ne s’est pas laissé prendre de nouveau au piège. Pire, il aurait donné carte blanche à la Police pour qu’elle fasse respecter la loi. Selon certaines sources, en guise de représailles ; Tidiani Niambélé aurait également poussé la FMH à réagir pour sauver la face. Comment ? De toute façon, certains partisans de la Fédération avaient sans tarder décidé d’aller saccager les écuries de l’AMPC (Fédération malienne des propriétaires de chevaux). Si la situation avait dégénéré, Tidiani Niambélé et le Comité n’auraient aucun alibi pour se défaire de leur responsabilité coupable.
Risque de bicéphalisme
Tout comme la Fédération malienne de Taekwondo, la médiation de certains membres du Comité olympique est en train d’envenimer la situation. Le principe instauré, qui consiste à prendre position pour les bourreaux contre les victimes, a prouvé ses limites. Le prix de l’accalmie au sein du Comité commence à être trop lourd pour les fédérations sportives. Le risque de la création d’une fédération plus représentative des propriétaires et de l’intérêt des chevaux est très grand temps que ce Comité se penche sur le cas du Mali.
Dans nos prochaines parutions, nous vous promettons le récit d’autres dérives de certains membres du Comité olympique.
Jean Pierre James