Bertrand Isodore Traoré, milieu offensif Etalons Cadets :La nouvelle perle du foot burkinabè

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Repéré lors de la Coupe du Monde cadets 2009 au Nigéria à l’âge de 14 ans, Bertrand Isodore Traoré «Berto» a survolé par la même occasion la Coupe d’Afrique de la catégorie tout récemment au Rwanda. Acteur principal de la victoire finale, Berto est un surdoué. Il a déjà tapé dans l’œil des clubs majeurs d’Europe comme Chelsea. Une fierté pour sa mère et le peuple burkinabè.
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rnNé le 6 septembre 1995 à Bobo Dioulasso (Burkina Faso), Bertrand Isodore Traoré (1,80m ; 62kg) est leader des Etalons cadets, vainqueur de la CAN Cadets Rwanda 2011.
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rnSon statut de leader dépasse tout commentaire. Lors du grand dîner offert par le Président du Faso au Palais de Kosyam, le gamin Bertrand a remis son maillot floqué du n°10 au Président Blaise Compaoré. Le Chef de l’Etat, très  ému, a apprécié le geste symbolique à sa juste valeur. 
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rnFils de Traoré Minata et de Feu Traoré Isaï (ancien footballeur du Racing Club de Bobo et des Etalons du Burkina), Bertrand Isodore «Berto» (15 ans et 5 mois) est déjà entré dans l’histoire. Après avoir joué la Coupe du Monde Cadets (Nigéria 2009) à l’âge de 14 ans, Berto vient d’être sacré champion d’Afrique Cadets 2011 au Rwanda. Auteur de trois buts, l’enfant de Bobo Dioulasso a largement contribué à la consécration de son équipe.
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rnNe vous fiez pas à sa nonchalance naturelle. Sur le terrain, le jeune Bertrand a beaucoup d’arguments à faire valoir. Milieu offensif gauche, Berto est un technicien hors pair, grand dribbleur, visionnaire qui met toujours son individualisme au profit du collectif.
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rnRappelons tout de même que Berto a eu beaucoup de chance dans la vie. Benjamin d’une famille de quatre enfants (dont une fille), le petit feu follet Bertrand a fait ses premiers pas de footballeur à l’école, dans le quartier, et dans l’équipe de sa mère (Espoir de Kolsama). Avant de bénéficier de l’attention particulière de son grand-frère Alain Traoré, professionnel à Auxerre qui le dote en équipements sportifs de qualité et lui prodigue de sages conseils. «J’ai beaucoup appris avec Alain qui était d’abord au Centre de Formation Planète Champion de Ouaga. En 2008, il m’a fait partir à Auxerre pour un stage. De retour à Ouaga et après un test, j’ai été toute suite sélectionné en Equipe Nationale Cadets pour la Coupe du Monde Nigéria 2009», a témoigné Bertrand. Au terme du Mondial Cadets, Berto a été désigné meilleur jeune joueur du tournoi (14 ans) et le plus jeune buteur de l’histoire de la Coupe du Monde des Cadets. Il nous décrit d’ailleurs son but marqué contre le Costa Rica : «J’ai récupéré une balle dans les 30 m, j’ai fait un slalom dans la défense en dribblant trois joueurs avant de croiser le ballon au deuxième poteau».
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rnLa participation au Mondial Cadets a été un atout de taille pour Berto à la Coupe d’Afrique Cadets 2011. «A Kigali, je n’avais pas de pression comme l’avaient mes coéquipiers. En plus, mon expérience de la Coupe du Monde m’a permis d’évoluer à mon meilleur niveau», a-t-il expliqué.
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rnBertrand Isodore Traoré lorgne déjà son avenir. Son rêve le plus absolu est de porter un jour les couleurs de Chelsea (Angleterre). Et comme il n’a pas encore 18 ans, son agent et le club londonien sont en train de trouver la meilleure formule pour sa carrière. En attendant de voir son rêve réaliser, c’est-à-dire devenir footballeur professionnel et s’occuper de sa mère, Bertrand ambitionne  de poursuivre ses études en Europe.
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rnL’histoire de la famille Traoré mérite qu’on s’y attarde un peu. Tout n’a pas été rose. La mère de Bertrand que nous avons croisé à Pacific Hôtel (lieu d’hébergement des champions d’Afrique) nous a relaté une petite rétrospective de la famille. «Un moi après la naissance de Bertrand en septembre 1995, j’ai perdu mon mari. Ce fut un grand choc pour moi et mes enfants», a introduit Traoré Minata, rebaptisée Louise Izabelle. Agée aujourd’hui de 48 ans, Mme Traoré est mère de 4 enfants : David, Alain, Ernestine, Bertrand. Monitrice à l’action sociale pour la petite enfance, Mme Traoré a dû arrêter le travail quelques années seulement après le décès de son mari. «Je n’avais pas droit à la pension parce que mon époux n’avait pas fait 15 ans de service. C’est pourquoi j’ai démissionné pour faire le commerce et avoir du temps pour mieux s’occuper de mes enfants», a-t-elle avoué, la voix nouée d’émotion. Pour son petit commerce, la brave dame embrase presque tout : riz, bois d’échauffe,  charbon…Malgré tout, les temps sont durs. Mme Traoré nous fait alors une confidence : «Il fut un moment où je me faisais accompagner par le petit Bertrand, deux fois par jours sur la tombe de mon mari. Occasion pour moi de me recueillir et de demander son assistante». Au fil des années, l’espoir renaît. Son deuxième garçon, Alain est pensionnaire du Centre de Formation Planète Champion de Ouaga. En 2007, Alain Traoré signe un contrat pro à Auxerre. C’est la fin de la galère pour la famille Traoré. «Aujourd’hui, je ne suis plus dans le besoin. Par la grâce de Dieu, nous aidons d’autres personnes à se nourrir», a-telle poursuivi.
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rnMme Traoré est une femme heureuse. Son premier garçon, David (26 ans) vient d’obtenir son Master en informatique. Son unique fille, Ernestine (18 ans) a décroché le bac. Alain et Bertrand sont dans le football professionnel.
rnLa brave mère de famille est nostalgique de son défunt époux. « Isaï fut un très bon chef de famille et un grand footballeur. Son talent était exceptionnel. Surdoué gaucher, Isaï était un milieu offensif. Alain et Bertrand ressemblent à  leur père sur le terrain».
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rnLa vie est pleine de surprise. Mme Traoré est restée néanmoins modeste malgré que la bonne santé de ses affaires.
rnLa famille Traoré aussi tisse des liens très solides avec le Mali. Pour preuve, Mme Traoré a sa tante Wobi Ouattara à Bamako (Tomikorobougou). Pendant les vacances et lors des événements sociaux  (mariage, baptême, décès…), Mme Traoré et ses enfants séjournent dans notre capitale.
rnB. Cissouma, envoyé spécial à Ouagadougou

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