L’élève va-t-il dépasser le maître ? Le quart de finale entre le Bayern Munich et le Real Madrid sera l’occasion de voir de nombreuses stars du football mondial s’affronter mais les yeux seront également rivés vers les deux bancs de touche. D’un côté, Carlo Ancelotti, entraîneur du Bayern Munich, au pedigree impressionnant et au palmarès long comme le bras, triple vainqueur de la C1, de l’autre, Zinedine Zidane, son disciple, vainqueur de la plus prestigieuse des compétitions dès sa première saison comme entraîneur principal.
“Zidane est déjà un grand entraîneur, j’ai toujours dit qu’il avait ce qu’il fallait pour devenir un bon entraîneur, en plus il a commencé à un niveau très bas (troisième division). C’était mon assistant à Madrid puis il a entraîné la Castilla, l’équipe filiale. L’expérience en tant que joueur te sert un peu quand tu deviens entraîneur car tu dois étudier, il faut t’améliorer chaque jour et te forger ta propre expérience et Zidane a fait cela. Il est très charismatique et les joueurs le respectent, ça c’est très important”, a reconnu Carlo Ancelotti dans un entretien pour l’UEFA quelques jours après le tirage au sort.
L’ascension fulgurante de Zidane
Zinedine Zidane a été adoubé par son maître. Si le champion du monde 1998 en est là aujourd’hui, c’est bien évidemment avant tout grâce à son travail, sa réputation d’ancien joueur, mais c’est aussi grâce à la confiance accordée par Carlo Ancelotti. Alors que le Français continuait de se chercher concernant sa reconversion et s’était vu refuser un accès au staff par José Mourinho, l’Italien a été le premier à lui faire confiance dans sa quête d’entraîner. En juin 2013, à son arrivée dans la capitale espagnole, le recordman de victoires en tant qu’entraîneur en C1 a pris sous son aile Zinedine Zidane en le désignant parmi ses adjoints.
En une saison, l’ancien meneur de jeu du Real Madrid a beaucoup appris aux côtés de Carlo Ancelotti. Après avoir remporté la Decima dans l’ombre de son mentor, Zinedine Zidane a volé de ses propres ailes. Entre sa nomination comme adjoint de l’Italien et aujourd’hui, le natif de Marseille en a fait du chemin. Un an et demi à la tête de la Castilla, une promotion à la tête de l’équipe première du Real Madrid dans l’urgence et six mois plus tard une première Ligue des champions à son actif sur un banc de touche en tant qu’entraîneur principal.
Ancelotti, une longévité hors du commun
Zinedine Zidane marche dans les pas de l’entraîneur du Bayern Munich et fait même mieux sur certains aspects. Le Real Madrid a établi un nouveau record d’invincibilité de quarante matches consécutifs sans défaite sous la tutelle du Français et ce dernier a remporté 78% de ses matches depuis sa nomination à la tête des Merengue. Un pourcentage mirobolant et supérieur à celui de José Mourinho et Carlo Ancelotti au même stade. S’il parvient à mener les siens au titre de champion d’Espagne, il fera mieux que ses deux prédécesseurs en étant sacré sur le plan national et européen, une première à la Maison Blanche depuis Vicente del Bosque, mais seule la longévité pourra permettre à Zidane d’entrer dans la même sphère que l’ancien entraîneur du PSG.
En plus de vingt ans de carrière en tant qu’entraîneur, l’Italien de 57 ans a gagné partout (ou presque) où il est passé. Dix-huit titres majeurs dont trois C1, plus de cinq cent quatre-vingt-dix victoires au compteur, Carlo Ancelotti est l’un des plus grands de sa génération et force le respect de ses confrères. Néanmoins, Zinedine Zidane entend bien prouver que l’élève a dépassé le maître : “J’ai été l’assistant de Carlo Ancelotti, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et qui a été beaucoup apprécié ici au club. Mais aujourd’hui, sans vouloir lui manquer de respect, on fait le même métier, on va jouer l’un contre l’autre et on va tous les deux vouloir gagner ce match de Ligue des champions”. Les deux hommes se connaissent à merveille et auront à cœur de marquer les esprits pour leurs retrouvailles. L’élève va-t-il battre son maître ou se faire renvoyer à ses études ? Une chose est sûre, pour Zidane c’est l’occasion en or de s’affranchir définitivement et de montrer qu’il fait bel et bien partie de l’élite des techniciens.