Basketball malien : A la limite du succès : les questions embarrassantes et les malaises

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Vingt ans de couverture médiatique du basketball malien doivent suffire pour parler et ouvrir le débat sur, quelque peu des sujets embarrassants et des malaises qui minent cette discipline que j’aime tant. Au-delà des succès, en termes de management et de pratiques, unanimement appréciés même par les profanes, il y a bien des chantiers à déblayer, à améliorer, à innover et des horizons à scruter pour des perspectives meilleures.

Le basketball malien a pris un nouveau visage depuis 2000 avec l’arrivée aux affaires de Hamane Niang et ses équipes (deux mandats) à la tête du bureau fédéral. L’organisation des compétitions délocalisées appelées par-ci meeting ou par-là conférence n’était pas une première au Mali. Mais avec Hamane Niang, cela a connu un succès retentissant. La première force de Hamane et ses équipes successives a été, malgré les moyens limités, de rassembler le maximum de personnes du monde du basketball et d’autres autour de la discipline, la deuxième fut l’organisation de ces compétitions dans le maximum de villes et de localités avec des labels authentiques comme la ‘’Conférence du coton’’, ‘’la Conférence des rails’’, la Conférence des dunes ou des oasis’’… sur toute l’étendue du territoire dans son découpage géographique et administratif. C’est de là qu’est parti les succès qui ont été soutenus par la réalisation des infrastructures et la prise en main du basket par les basketteurs eux-mêmes.

La question embarrassante

Quinze années de basket en autant de trophées surtout dans la catégorie des espoirs et des jeunes notamment chez les filles. La question récurrente qui venait sur les lèvres des observateurs était ‘’Pourquoi toujours filles et pas les garçons ?’’ Et rien pour les seniors masculins ? De source proche des techniciens, les filles viennent au basket plus tôt que les garçons. L’exemple illustrant cette première raison est que les joueuses qui ont commencé au Centre Alkaya Touré CAT à Huit (8) ans étaient parmi les artisans du premier trophée en équipe nationale du Mali des juniors filles en 2006 à Cotonou. Tandis que les garçons vont voir à ailleurs surtout en football avant de venir au basket. La deuxième raison aussi importante que la première c’est la discipline. ‘’Les filles sont plus disciplinées sur tous les plans que les garçons’’ ont dit les techniciens. Ces deux raisons, mises bout en bout, font que les filles réussissent mieux que les garçons. Puis que la question a été chantée et qu’elle n’a pas eu de démenti, les successeurs de Hamane Niang ont essayé une première en organisant le premier afrobasket des cadets masculins ici à Bamako en 2015. L’objectif du premier trophée en homme n’a pas été atteint. Mais le signe indien fut vaincu avec le sacre historique des cadets à l’Ile Maurice (2017) et les juniors, les Aiglons en 2018, quinze ans après la relance, l’engouement et le développement du basketball malien. Déjà, en off avec l’actuel Président, Harouna B. Maïga, il nous a confié que le Mali a assez de trophées dans les catégories des jeunes chez les femmes, que lui et son bureau se fixent comme objectif ‘’remporter un trophée en senior surtout en messieurs’’ avant la fin du mandat prévue en 2022. Seulement cet objectif soulève une autre question c’est-à-dire avec quelle équipe. Est-ce qu’il faut miser sur les jeunes qui ont franchi tous les paliers des centres de formation ici au Mali, faire un savant dosage entre les meilleurs jeunes et les professionnels les mieux en forme ou continuer à sélectionner dans le rang des expatriés ? Concernant la dernière possibilité, c’est-à-dire la carte des expatriés, il y a une carte non jouée. Celle de la mobilisation de ceux évoluant au haut niveau. Car, ni les équipes de Hamane ni celles de Me Jean Claude n’a pu réussir cela. Un trophée continental à court termes passe forcément par ce schéma.

Et les malaises ?

Le basketball malien n’est pas encore alité mais il présente des signes de maladies. C’est le moment d’en parler et de mettre à plat tous les problèmes révélés ou en latences. De plus en plus, la confiance s’envole, la cohésion s’effiloche. A mots couverts des plaintes et des complaintes bourdonnent. Tout le monde se plaint de tout le monde. Il y a ceux qui se sentent marginaliser et ceux qui se sont marginalisés eux-mêmes. Ici aussi l’exemple frappant est le cas de collège d’entraîneurs lors des grands rendez-vous. Avant c’était visible, publique comme en 2007 à la campagne de l’Afrobasket senior dames à Dakar. Aujourd’hui c’est dans les mots, en langage diplomatique, rien de concret. Si le monde du basket ne se ressaisit pas, il sera en proie à une crise sans précédent comme chez l’autre. Une crise qui risque de plonger les quinze ans de succès dans les souvenirs lointains. Quelque part, les succès aussi ont engendré ce manque de confiance, de cohésion et de solidarité. La manne financière injectée dans ce sport en est aussi pour quelque chose sinon au commencement chacun se contentait de peu mais maintenant tout le monde envi la part de responsabilités et de privilèges de l’autre en pensant que c’est lui qui mérite cela. Hum ! Le monde nous regarde, faisons en sorte que la montagne n’accouche pas d’une souris. Mettons de côtés les querelles de personnes, les guerres d’intérêt et les méchancetés gratuites. Un triangle qui sonne la fin de toute chose et en toute chose. Allez les Aigles de basket pour d’autres succès.

Le Sportif du pays

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