Le jeune Malien évolue aux New Orléans Pélicans. Il est le deuxième basketteur du Mali à fouler les parquets de NBA, après Soumaïla Samaké.
Né le 13 septembre 1996 à Kayes, Cheick Diallo, d’abord attiré par le football, a été orienté vers le basketball par son père, qui espérait tirer avantage de sa grande taille. Quelques mois suffiront au jeune joueur pour être repéré par Tidiane Dramé, organisateur de stages de détection au Mali.
Le 14 février 2012, soit six ans après ses débuts au basket, Cheick Diallo quitte Kayes, direction les Etats-Unis où il débarque à Long Island. Le jeune joueur ne parle pas anglais, sa famille lui manque, mais il s’accroche. Jusqu’à devenir une star des lycées, notamment grâce à des contres monstrueux. Après une saison manquée à l’université du Kansas, l’ailier fort est recruté en 33è position de la draft 2016 par les Los Angeles Clippers puis transféré à la Nouvelle Orléans, où il jouera la saison 2016-2017.
Cette saison avec les Pélicans, Cheick Diallo dispute 6 matches en 20 minutes, soit une moyenne de 23,3 minutes par match. Dans ces compétitions, il obtient 14,1 points et 10,3 rebonds par match, le tout avec un pourcentage très efficace de 72,4%. Imaginez ce que ces statistiques pouvaient devenir si on donnait au natif de Kayes plus de 30 minutes de jeu par match. Le joueur fait figure d’un petit échantillon, mais néanmoins prometteur et intéressant à explorer. Aujourd’hui âgé de 22 ans, Cheick Diallo présente un argument assez convaincant pour justifier sa candidature à un poste de partant en 2019-2020.
Mais qui est Cheick Diallo ? Sur sa page Facebook, le longiligne de 2m06, 99kg, nous apporte des réponses sur son histoire avec le basket-ball. «Je suis le benjamin de ma famille, j’ai quatre frères et nous sommes une famille très soudée, précise-t-il. Plus jeune, j’étais un fan inconditionnel de football, j’y ai joué très tôt comme probablement 99,9% des enfants en Afrique. A 13 ans, mon père m’a dit : Mon fils, tu as trop grandi pour continuer à jouer au foot, tu devrais faire du basket».
«C’était impensable pour moi. Je jouais au foot tous les jours avec mes amis et à Kayes, personne ne jouait au basket-ball dans mon quartier. C’est sans grande conviction que j’ai commencé le basket. Sur le terrain, j’étais vraiment mauvais pour tout vous dire. Pour moi, ça n’avait aucun sens de jouer au ballon avec les mains. Dès l’instant où j’ai commencé à y prendre plaisir, j’ai progressé. Plus tard, j’ai fait une rencontre, qui s’avérera déterminante dans ma vie; j’ai rencontré Tidiane Dramé», raconte Cheick Diallo.
En effet, ce Tidiane Dramé est le fondateur de l’Association «Mali Hope Foundation», qui a pour objectif de donner l’opportunité à de jeunes basketteurs maliens de poursuivre leurs études aux USA et d’obtenir une bourse grâce à leurs aptitudes sportives. Tous les ans, «Mali Hope Foundation» organise un camp d’entraînement au Mali afin de détecter les joueurs les plus prometteurs. C’est ainsi que Cheick Diallo a été détecté par Tidiane Dramé. «J’avais 15 ans.
En arrivant aux USA, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Je ne connaissais même pas la différence entre le basket high school, NCAA et NBA. J’étais naïf et tout était nouveau. Je me suis documenté et croyez moi ou non… YouTube m’a beaucoup aidé. J’ai intégré mon nouveau lycée, Our Savior New American à Long Island, en plein hiver. N’ayant jamais vu de vraie neige de ma vie, le choc à été plutôt brutal.
Je m’étais pourtant préparé mentalement avec les conseils de Tidiane et quelques recherches. Mais ce froid, l’éloignement de ma famille et la barrière de la langue, ont rendu mes premiers mois très difficiles», souligne Cheick Diallo. «Dieu merci, poursuivra-t-il, mon coach, ma famille d’accueil, mes professeurs et les autres étudiants d’Our Savior m’ont accueilli comme un membre à part entière de leur grande famille. Ils m’aidaient et faisaient tout le nécessaire pour que je me sente comme chez moi. Tidiane prenait de mes nouvelles tous les jours, venait me voir régulièrement et me traitait vraiment comme son propre fils».
On connaît la suite, à force de travail, Cheick Diallo a été élu MVP (meilleur joueur) du top 100 NBPA, lors d’un camp qui regroupait les 100 meilleurs joueurs du championnat lycéen du pays. Cette année là, il fait une très bonne saison et sera sélectionné dans trois événements majeurs dans le basket high school : au McDonald’s All American 2015, Nike Hoops Summit 2015 et au Jordan Brand Classic 2015.
Résultat : le natif de Kayes a été élu MVP sur deux des trois événements (McDonald’s All American et Jordan Brand Classic). Du coup le jeune basketteur malien est devenu le deuxième joueur non américain et le premier africain à avoir été élu MVP du McDonald’s All American.
«En quittant Kayes je savais que j’avais une lourde responsabilité sur les épaules et un devoir de réussite envers mes parents et ma famille. Aujourd’hui je suis très fier que mon nom soit associé aux trois lettres magiques « N B A », la meilleure ligue de basketball au monde. Je fais désormais partie des 450 joueurs ayant la chance d’évoluer en NBA …
De grands joueurs africains y sont passés avant moi : Hakeem Olajuwon; Dikembe Mutombo avec qui je suis en contact depuis mon année junior en high school et qui est toujours de très bon conseil pour moi; Soumaïla Samaké le premier malien en NBA; Manute Bol; Luol Deng; Desagana Diop; Didier M’Benga; Bismack Biyombo; Serge Ibaka; Luc Mbah a Moute; Festus Ezeli et les autres. Je veux marcher dans les traces de ces anciens qui ont montré la voie à de jeunes joueurs africains comme moi.
Seïbou S. KAMISSOKO
Le jeune Cheick Diallo a beaucoup de talent. Il doit aller au fond de son potentiel… Le NBA est assez exigeant, et le niveau est très élevé. Il faut qu’il continue à travailler dur. L’heure n’est pas à la fête de la victoire.
Certains chefs de cette fédéRATion et de beaucoup d’autres sports/amu$ements ont choppé la grosse tête pour un sport pas très primordial pour la civilisation humaine…
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