Venu à San Siro pour s’emparer de la première place du groupe H, Barcelone n’a pas tergiversé et rempli sa mission (2-3). Sans trembler. Milan avait la qualité pour jouer des coudes. Mais les Catalans semblent avoir une solution à tous les problèmes. Trop faciles les Espagnols?
AC MILAN – FC BARCELONE : 2-3
Buts : Ibrahimovic (20e), Boateng (54e) pour Milan – Van Bommel (14e c.s.c.), Messi (31e s.p.), Xavi (63e) pour Barcelon e
Une fois encore Barcelone a joué et comme souvent, Barcelone a gagné. Sans ses trois nuls de la saison, c’est une vraie routine qui s’installerait pour un champion d’Espagne toujours invaincu. Certes, les hommes de Pep Guardiola n’archi-dominent pas les différentes compétitions qu’ils disputent, laissant la première place de la Liga au Real Madrid, battu lui une fois, ou se laissant surprendre au match aller dans les arrêts de jeu. Un peu de piment, histoire de ne pas écoeurer trop vite la concurrence. Car, bien souvent, ils ont l’art de rendre simple n’importe quel match, de signer des victoires d’une implacable évidence.
Ce qui frappe souvent en regardant Barcelone évoluer, c’est cette déconcertante facilité dont Messi et consorts peuvent faire preuve. Face à l’AC Milan, mercredi à San Siro, il en fut ainsi. Si les Italiens ont été accrocheurs, ce ne fut que par brefs instants. On ne se souviendra sans doute pas beaucoup de ce 3-2. Sur le papier, il y a pourtant eu tous les ingrédients d’un match de gala: des buts splendides, deux égalisations, dont un but du houleux Zlatan Ibrahimovic face à son ancien club, et des gestes techniques de haut niveau. Mais une évidence en voyant le match: la victoire ne pouvait pas échapper à Barcelone. Sans être parfaits, les Catalans ont été efficaces dans leur gestion du match, des temps forts milanais comme de leurs coups de moins bien physique. Le spectacle fut au rendez-vous pour les spectateurs, mais finalement pas le suspense.
Guardiola: “Ils gagneraient avec un autre entraîneur”
A-t-on le droit de faire la fine bouche en regardant jouer deux ténors européens? Oui, heureusement. Pour rendre ce match mémorable, il aurait fallu un grain de folie à ce choc au sommet du groupe H, un retournement de situation qui aurait fait douter les visiteurs pour de bon et les aurait sortis de leurs automatismes trop bien huilés qui semblent devoir forcément déboucher sur des buts. Boateng a bien tenté d’allumer quelques mèches, la plus belle étant son but somptueux inscrit sous le nez d’Abidal. Mais il lui a manqué le soutien d’un Ibrahimovic aussi pesant sur le jeu qu’il le fut dans la presse après ses propos sur Pep Guardiola.
Billet en poche pour les huitièmes, les Blaugrana étaient venus chercher la première place du groupe. Alors qu’espérer lorsqu’ils prennent le match au sérieux? Rien. Milan n’a pas vu le ballon (60% de possession de balle pour le FCB), confisqué par les artistes adverses qui ont enchaîné passes et dribbles comme on enfile les perles. Mais les joueurs deMassimiliano Allegri n’ont pas démérité. Ils ont répondu présent, se sont créés plusieurs occasions sérieuses, mais sans jamais prendre un ascendant réel sur le match. “Le Barça a beaucoup de joueurs de grande classe, mais nous avons bien rivalisé”, glisse le tacticien italien à l’issue du match. “Mais, vous savez que Barcelone va toujours créer quelque chose.” Une évidence même pour leurs adversaires.
“Je dis souvent que ces joueurs gagneraient avec un autre entraîneur. Moi je ne suis pas sûr que j’aurais pu gagner tout ça avec d’autres joueurs!”, reconnaît Guardiola. Trop techniques, trop collectifs, trop faciles, si forts en somme les Blaugrana, qu’ils arrivent à rendre banal un important succès. On finirait presque par être exigeant sur la qualité de leur match. Mais c’est de la faute de ce Barcelone champagne qui place la barre si haut.