Grand témoin de l’évolution de l’administration de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture au Mali, Hamidou Diawara est une précieuse bibliothèque qui a enfin décidé de livrer ces précieux trésors au public. Il vient ainsi d’initier une exposition photos sur la Can MALI 2002. Des images qui suscitent la nostalgie des anciens et édifient le nouvelles générations sur des lustres d’antan.
«Sur les chantiers du développement de la CAN 2002» ! Tel est le thème de l’exposition-photos du doyen Hamidou Diawara : un témoignage initié en partenariat avec le Musée national de Bamako, l’Amap et l’Ortm.
Le lancement a eu lieu Jeudi, le 11 décembre 2014 au Musée national. L’événement était parrainé par l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga (ministre de la Jeunesse et des Sports en 2002) et présidé par le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo. On notait la présence d’anciens membres du gouvernement, gouverneurs de régions, d’illustres personnalités du monde de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture… Sans compter la famille, les amis, les collègues, les journalistes… qui ont massivement fait le déplacement en hommage au professionnalisme et aussi pour témoigner des qualités humaines et professionnelles de Hamidou Diawara.
Un homme dont l’humilité amène toujours à se présenter comme «technicien audiovisuel». Mais, «Hamidou Diawara est plus que cela», témoigne Samuel Sidibé, directeur du Musée national qui a eu le redoutable privilège de présenter un patriote qui a toujours préféré l’ombre pour servir la nation.
Pour Samuel Sidibé, il est aussi un talentueux photographe, un spécialiste de l’audiovisuel qui a encadré de nombreux cameramen et photographes qui ont fait ou font encore la fierté du pays.
Passionné, le doyen Diawara ou «kôrô Diawara» a contribué à écrire et à préserver l’histoire du Mali en promenant son appareil photo ou sa camera sur presque tous les événements phares du pays de l’indépendance à nos jours. Cela va des biennales à la Can Mali 2002 en pensant par des rencontres de haut niveau dans presque tous les domaines.
C’est ainsi que Hamidou a parcouru l’Afrique et le monde avec l’Ensemble national instrumental du Mali, les ballets ainsi qu’avec les sélections nationales et les clubs du pays.
L’expo-photos qu’il vient de lancer est un regard rétrospectif sur l’organisation de Coupe d’Afrique des nations de football (Can) confiée au Mali en 2002. Une organisation conçue par les autorités de l’époque comme un ambitieux programme de développement. Cela d’autant plus qu’en dehors des stades et des terrains d’entraînement, elle a permis la réalisation de routes, d’aérodromes, d’hôtels, de quartiers résidentiels de haut standing (Villages Can à Bamako et dans les régions), le renforcement des capacités de production des centrales électriques… Sans oublier la réalisation du Centre d’entraînement pour sportifs d’élite Ousmane Traoré de Kabala et les grands travaux urbains à Bamako, Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti.
Témoin privilégié de cette grande aventure, Hamidou restitue aujourd’hui les souvenirs de ce défi relevé par la nation malienne, dont le «diatiguiya» est désormais inscrit en lettre d’or dans les annales de la Can, donc de la Caf.
Les acteurs de l’époque présents au vernissage se sont retrouvés dans les œuvres exposés et portant sur la pose de premières pierres, la progression des travaux, les inaugurations et la phase finale et les acteurs.
A commencer par le président Alpha Oumar Konaré, Ibrahim Boubacar Kéita, le regretté Mandé Sidibé, Ousmane Issoufi Maïga, des gouverneurs, les responsables de la fédération et du Cocan… Bref, un pan important et précieux de notre histoire politique, sportive, socioculturelle…
Ce qui donne à cet événement l’allure d’un regard sur le passé. Presque sans voix, les acteurs se sont le plus souvent contentés de commentaires brefs qui en disaient long sur leur émotion. Fantastique ! Magnifique ! Formidable ! Fidèle témoignage ! Pas besoin de phrases longues parce que les images sont assez édifiantes.
Douze ans après, Hamidou Diawara tenait à jouer sa partition dans ce devoir de mémoire. Une façon aussi de rendre un hommage illustré à tous les acteurs qui ont permis au Mali de relever cet immense défi à l’époque.
Surtout qu’ils étaient nombreux, les observateurs qui avaient parié sur l’incapacité de notre pays à faire face au cahier des charges de la Confédération africaine de football.
«Nous avons gagné ce pari en faisant prévaloir le courage, le sens de la responsabilité, la synergie d’actions… Nous avons relevé le défi parce que c’était ça l’ambition de tous les acteurs qui ont alors privilégié l’intérêt national sur toutes les autres considérations. Le Mali a gagné le pari de l’organisation de la Can 2002, parce que nous sommes restés unis du début à la fin de cette aventure humaine et sportive. Cette unité, nous devons toujours la privilégier. Elle s’impose plus que jamais, au moment où le pays va disputer sa 9e phase finale de Can. Unis nous gagnerons aussi le pari du sacre continental», déclare Hamidou Diawara, un retraité qui n’a jamais véritable décrocher pour la passion du métier par amour pour son pays.
L’exposition photos sera tournante. Après le lancement au Musée national, elle sillonnera les communes du District de Bamako et les capitales régionales. Cette initiative est soutenue par Bramali et Sotelma-Maltel.
Vivement une exposition photos sur les biennales artistiques, culturelles et sportives qui ont doté le Mali indépendant de nombreuses stars !
Moussa BOLLY