Les Aigles ont les moyens de tirer leur épingle du jeu. A une seule condition.
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rnLes supporters maliens ont dû ressentir vendredi dernier un pincement au cœur en prenant connaissance du tirage au sort du tour final de la CAN 2008. Ils se sont certainement dit que nous nous serions volontiers accommodés de retrouvailles moins rudes avec une compétition qui jusqu”ici nous a relativement réussi. Il est vrai que la poule du Mali, sans mériter l”appellation abusive de "groupe de la mort", est certainement la plus relevée en qualité globale et la plus incertaine. Mais comme d”habitude dans ce genre de situation, deux attitudes sont possibles. Soit sombrer dans l”anxiété avant même d”avoir fait rouler le ballon. Soit accepter la nature sportivement stimulante du challenge qui nous est proposé. Et qui, de notre point de vue, est "relevable".
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rnLes adeptes du stress précoce feront remarquer que chacun de nos adversaires constitue un problème en soi. Pour eux, le Bénin est passé du statut de Petit poucet à celui de l”outsider. Cela par la grâce d”une fin de parcours digne d”éloges dans sa poule de qualification. Les Écureuils ont tenu en échec à deux reprises les Aigles en leur infligeant au passage leur seul but encaissé lors des éliminatoires; ont passé une vraie correction au Togo (3-0); et ont vaincu en Sierra Leone sur le score indispensable (2-0). Les Béninois ont donc gagné en confiance et comme ils ne se sont apparemment pas départis de leur humilité et de leur solidarité, ils rechercheront d”emblée et sans complexe l”exploit face à un adversaire qu”ils ont l”avantage de bien connaître.
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rnLe Nigeria, lui, ne nous a pas particulièrement réussi en 2002 et en 2004 puisque dans ces deux éditions, il s”est octroyé une place de consolation en nous battant hors du match de classement. Enfin la Côte d”Ivoire est sans aucun doute la plus belle équipe africaine du moment. Complète dans toutes ses lignes, elle dispose d”un banc de touche impressionnant et surtout d”une phalange d”attaquants surdoués. En outre, les Éléphants qui étaient encore en rodage en Égypte se sont endurcis lors du Mondial 2006 qu”ils ont bouclé en battant la Serbie Monténegro (3-2). C”est donc un team qui approche la maturité et qui peut se permettre un luxe dévolu aux grandes formations, celui de gagner en jouant mal. Enfin, le syndrome ivoirien n”a pas été encore exorcisé par nous dans une grande compétition et même s”il ne bloquera pas psychologiquement nos sélectionnés, il conférera une assurance psychologique supplémentaire aux Éléphants.
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rnLes pessimistes pourraient invoquer le calendrier qui nous fait commencer par un match piège (contre le Bénin) et nous fait terminer par le duel le plus difficile, celui qui exclut presque toute probabilité de rattrapage. Toutes ces appréhensions sont recevables. Mais personnellement, nous préférons rester dans le camp des conquérants et proposer une autre lecture que nous pensons objective. Tout d”abord, sur la valeur de nos adversaires. Nous ne nions pas le mérite des Écureuils, mais il est bon de rappeler que leurs résultats maliens se sont construits sur une relative passivité des Aigles assis entre deux chaises et peu entreprenants. Il faut aussi se souvenir qu”à Bamako, malgré leur médiocrité, les nôtres avaient surclassé le Bénin en occasions nettes. Cette différence intrinsèque de valeur doit trouver à s”exprimer au Ghana et à notre sélection "retrouvée" de s”imposer sans trop de peine.
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rnIls nous faut ensuite rappeler qu”en 2002 et 2004 le Nigeria s”était imposé à nous dans la peine (1-0) et (2-1) dans des rencontres équilibrées. Mais il convient surtout de se souvenir qu”en 2002 lors du match de poule, les Aigles avaient tenu en échec la pléiade de vedettes des Green Eagles et avaient sérieusement secoué, en fin de partie, cette équipe pourtant donnée comme l”une des favorites de la compétition. Aujourd”hui, les Nigérians sont au creux de la vague. Ils disposent d”un effectif honorable, mais ne possèdent plus un seul de ces monstres sacrés qui par leur talent et leur coup de patte faisaient oublier la grande faiblesse nigériane, un jeu collectif succinct et une culture tactique quasi nulle. Cette panne en créateurs de qualité et en attaquants virtuoses met la sélection nigériane à portée de bon nombre d”équipes africaines dont la nôtre.
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rnQuant à la rencontre face à la Côte d”Ivoire, il faudrait certainement l”aborder comme nous l”avions fait devant le Sénégal à Tunis 2004. Les Sénégalais, auteurs d”un joli parcours au Mondial 2002 (ils avaient terminé quart de finalistes) détenaient dans notre poule un statut comparable à celui des Éléphants aujourd”hui, celui de favoris évidents.
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rnLe Mali avait obtenu le nul en jouant tactique et appliqué. Mais nous avions adopté cette ligne parce que nous avions rempli un préalable, gagner nos deux premières rencontres. Serait-il possible de répéter ce scénario en janvier prochain ?
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A priorité, ce n”est pas du tout irréalisable et le calendrier favorise une telle hypothèse. A Tunis, nous avions commencé par le plus faible du groupe (le Kenya) enchaîné avec notre égal (le Faso) et terminé par le plus dur le (Sénégal).
rnLa graduation dans la difficulté sera quasiment la même au Ghana. C”est pourquoi, ils nous est indispensable de battre le Bénin (équipe à notre portée) afin de tirer le meilleur profit du choc Nigeria/Côte d”Ivoire dans lequel notre deuxième adversaire (les Nigérians) aura laissé une partie de ses forces.
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rnCertains nous rétorqueront que nos simulations relèvent de la pure supposition. Nous leur répondons que toutes nos hypothèses reposent sur un seul et unique pari: celui de voir les Aigles jouer sur leur vraie valeur et en team soudé. Ce pari est le prolongement de ce que l”équipe nationale a montré à Lomé et qui peut être fortifié d”ici le début de la CAN. Personnellement, nous pensons que la solidité naissante de l”équipe a toutes les chances de se renforcer au fil de la compétition et de nourrir une vraie montée en puissance de la sélection malienne. Le maître-mot sera bien sûr "confiance". Ce sera lui qui bonifiera le talent indiscutable de notre E.N. Ce sera lui qui entretiendra la flamme de l”ambition.
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rnG. DRABO
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