Tirant les enseignements de ses «erreurs passées», Abdoulaye Diarra (CA Montreuil) rêve de devenir un autre homme, un athlète consciencieux et très soucieux de ses performances. Son ambition aujourd’hui, c’est de battre son record personnel (2,27m) et se qualifier pour les Jeux Olympiques «J.O Rio 2016» (Brésil), où il pourra défendre les couleurs du Mali.
Le dimanche le 28 février 2016, Abdoulaye Diarra (CA Montreuil) a été sacré champion de France en salle du saut en hauteur à Clermont-Ferrand. Il s’est imposé grâce à un saut à 2,21 m. Et du coup, il égale au passage sa meilleure performance de l’hiver. C’est son troisième titre en salle, après 2008 et 2009. En cette année olympique, la salle était une étape importante pour Abdoulaye Diarra, dont les pensées sont essentiellement tournées vers les J.O de «Rio 2016». Pour se qualifier et représenter le Mali, il devra effacer les 2,29 m. Ce qui signifie faire deux centimètres de mieux que son record (2,27m), établi il y a déjà sept ans, à Reims (France). «C’est faisable. Si tout est propre, j’arriverais à gérer la technique…. J’en suis capable», estime-t-il. «Je suis bien en ce moment, je sais que je peux aller haut. Après, c’est bien de le dire, mais c’est mieux de le faire», souligne-t-il.
En 2015, le licencié du CA Montreuil pointait déjà en tête du bilan national de la hauteur, avec ses 2,24 m. À 27 ans, le double champion de France indoor (2008, 2009) a visiblement décidé de reprendre sa carrière en main. Tout est parti d’un changement de job. Après plusieurs années à faire les 3×8 dans une usine de chimie, à Anet, il s’est réorienté en septembre vers un poste de surveillant, dans un collège de Saint-Quentin-en-Yvelines. «Je travaille à plein-temps, mais les horaires me laissent la possibilité de mieux m’entraîner», indique Diarra, dont les séances sont désormais quotidiennes. Et ce, en dépit de conditions parfois compliquées. «On devait avoir une salle, mais elle est en travaux. Alors, je saute dehors tous les mercredis», disait-il, il y a quelques mois.
Avec Éric Nogaro, son nouveau coach, l’international malien a mis l’accent sur la technique. «J’ai beaucoup bossé la course d’élan. Avant, je courrais comme un bourrin. Maintenant, ça commence à être correct. Et puis, j’ai fait un travail mental. Au lieu de passer à l’arraché au troisième essai, j’essaye de passer proprement au premier. Rien de magique en fait. Je tente juste de sauter correctement», rigole-t-il. Avec le Mali, Ablo a participé au Tournoi de la Francophonie à Nice, après avoir pris part au Tournoi de la Solidarité en 2013 à Bamako. Le sauteur malien était également présent au Championnat d’Afrique de Marrakech et aux Jeux africains de Brazzaville (Congo) en septembre 2015. Il avait raté de près le podium en se classant 4ème.
À rappeler qu’Abdoulaye Diarra est né le 27 mai 1988 à Dreux (France). Il mesure 1,84 m pour 82 kg. Il a débuté l’athlétisme en 2003 par le saut en longueur. Il a ensuite commencé le triple saut en 2005, puis la hauteur la même année. Ses records sont actuellement de 2,27m à la hauteur et 16,39 m au triple saut. «J’aurais pu être handballeur. J’ai passé deux ans au Sport-études de Chartres. J’étais arrière ou ailier gauche. J’aurais pu jouer en N1 ou Pro D2», déclare-t-il, pour souligner sa passion pour le handball.
Il y a quelques années, ce jeune athlète talentueux avait avoué être un «fêtard» qui aimait faire le show… Il est également un passionné de la mode et aurait bien aimé faire des photos pour une marque de vêtements… N’empêche qu’Abdoulaye a comme idoles Malcom X et Nelson Mandela, deux légendes et deux personnalités qui ne sont plus de ce monde, mais qui peuvent bien l’inspirer dans la concrétisation de son rêve olympique. Il dit également adorer et respecter son cousin, Raphaël Diarra, qui joue au poste de libéro à l’AS Monaco et en équipe de France des moins de 20 ans.
Il a certes de l’ambition, mais Abdoulaye Diarra ne se met pas une pression stressante pour l’athlète de haut niveau qu’il est. «Je n’ai pas d’objectif particulier, à part être champion olympique. On a tous besoin de rêver pour avancer. Quand on me demande quels sont mes objectifs, je réponds : je ne sais pas, ma limite est entre le ciel et la terre», répondait-il récemment à un confrère français. Et il a l’appui de la Fédération malienne d’athlétisme (Fma) pour atteindre cet objectif. Déjà savoir où on veut aller, ce que l’on veut et comment l’atteindre, est déjà un atout précieux dans la concrétisation des rêves !
Moussa BOLLY
Comme d’habitude, c’est à l’approche des jeux que certains athlètes se réveillent pour réaliser un soi-disant rêve olympique!!! Faudrait déjà se qualifier après on parlera de médaille olympique.
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