Au sortir d’une saison ratée sur tous les plans, les Blancs se retrouvent ce week-end pour une assemblée générale statutaire de haute importance. Désigné comme le principal responsable de l’échec cuisant, le président du club Cheikh Fanta Mady Diallo joue sa survie à la tête du club. Le bilan est désastreux et déplorable. Le Stade malien de Bamako a terminé 4e du championnat national, avec onze défaites, huit matches nuls et quinze victoires. S’y ajoute son élimination dès le tour préliminaire de la Ligue africaine des champions. Ces résultats s’expliquent par un certain nombre de facteurs. Primo l’échec des recrutements, aucun joueur recruté n’a été à la hauteur. Ceux que le club a libérés ont créé la sensation ailleurs. Secundo une gestion calamiteuse de la barre technique, avec quatre entraîneurs et parmi lesquels un Français qui coachait à partir des gradins. Pourquoi ? Parce qu’il ne répond pas aux critères techniques pour entraîner un club en compétition internationale. Tertio des primes de matches au compte-gouttes, des arriérés de salaires cumulés, une démotivation totale découlant d’une situation financière opaque. Une institution sacrée comme le Stade malien de Bamako ne méritait-elle pas mieux. L’assemblée générale de ce samedi tirera toutes les conséquences et les sages aux yeux des supporters jouent leur crédibilité devant le Tribunal de l’histoire.
Les sages du club en prenant la lourde responsabilité d’introniser Cheick Diallo comme président du Stade malien de Bamako avaient de réelles ambitions. Lesquelles ? Mener la danse au plan national, en survolant les compétions nationales, puis s’engager dans les compétitions internationales avec l’objectif prioritaire de jouer la phase de poules de la prestigieuse Ligue des champions. Telles étaient les ambitions de la grande famille stadiste. C’est pour cela que les sages ont choisi de confier les rênes à leur ancien footballeur mythique, qui était aussi devenu par la suite entraîneur, puis conseiller du président.
C’est justement au bout de son parcours et de son engagement que Cheick a été choisi, à défaut, pour pallier le départ forcé de Me Boubacar K. Coulibaly. Cheick Diallo n’était pas alors le choix idéal pour occuper la présidence, mais il était le plus disponible et le plus apte à rassembler les compétences autour de la gestion du club. C’est du moins ce que l’on pensait. Malheureusement et très rapidement, l’homme se révéla incompétent et incapable, et le Stade malien a commencé à battre de l’aile, pour finalement connaître une saison blanche.
Pas seulement que la saison a été blanche, elle a été aussi éprouvante à tout point de vue. Chaque sortie de l’équipe donnait l’occasion d’une pale reproduction et confirmait la faiblesse de sa qualité. La direction a peiné à faire des recrutements.
Pis, elle a fait des choix hasardeux d’entraîneurs incapables de bonifier un effectif déjà en déconfiture. En clair, Cheick Diallo a échoué sur toute la ligne et ce serait bien le moment pour les décideurs stadistes d’en tirer les conséquences pour un meilleur avenir.
Faut-il rappeler que la disgrâce du Stade malien se situe dans le temps. Seulement la situation s’est empirée sous le règne de Cheick Diallo. Il ne s’agissait plus de remporter la Coupe du Mali ou de s’emparer du titre de champion, mais de faire mieux que le sacre africain du Stade malien de 2009 en Coupe de la Confédération africaine de football (Caf). Or cela n’a pas été le cas.
La réalité est que la disgrâce du Stade malien ne remonte pas à Cheick Diallo, mais plutôt au temps où Mahamadou Samaké dit Sam a décidé de passer le témoin. Au-delà d’une organisation administrative extraordinaire du club, une stabilité enviable, et au lendemain du sacre, Sam a pris la lourde responsabilité de s’en aller. Autrement dit c’est à partir de ce moment que la progression et les ambitions du club ont été stoppées. Sam a-t-il commis l’erreur de jeter l’enfant avec l’eau du bain ?
Aujourd’hui, à la veille d’une assemblée générale cruciale, il y a certainement matière à exploiter, à traiter. L’enjeu tourne autour du remplacement du président. Sa tête de président sera mise à prix. Car cette année le Stade malien de Bamako sort bredouille d’une saison où il avait l’ambition de faire le doublé, ou en tout cas remporter l’une des compétitions majeures. Mais cette année comme cela lui arrive rarement, le club n’a eu ni l’un, ni l’autre. Il est sevré de compétition internationale l’année prochaine.
La faute se situe principalement au niveau du premier responsable : Cheick Fantamady Diallo coordinateur général, puis président du Stade malien de Bamako. Son bilan s’est révélé catastrophique, sa gestion des hommes n’a pas été à la hauteur. Depuis qu’il été élu président, le club a plongé dans un désordre inexplicable. La production de l’équipe cette année est non seulement inquiétante, mais aussi elle ne présage pas un bel avenir.
Le Stade malien de Bamako est dans la déconfiture totale parce que le club a l’habitude de compter sur de gros bailleurs pour mener sa politique : des recrutements judicieux, une meilleure organisation administrative. Mais il semble que rien de tout cela ne soit réuni sous la responsabilité actuelle.
Tous ceux qui peuvent apporter quelque chose sont loin du club, cela découle logiquement soit d’un problème relationnel soit du management égocentrique de l’actuel président. La plus grosse erreur aura été de donner l’ascension à Cheick Diallo à la tête du Stade malien de Bamako. L’heure n’est-elle pas arrivée pour rectifier un tir qui a fait plus de victimes ?
Wait and see…
O. Roger Tél (00223) 63 88 24 23