Assemblée générale de la FEMAFOOT : Apres la FIFA, le tas très attendu

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L’avenir du football malien suspendu à une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS). Certains pourraient parler d’exagération, voir d’alarmisme mais les faits sont là et traduisent parfaitement la situation, à trois semaines de la date de l’Assemblée générale élective du comité exécutif de la Fédération malienne de football (5 et 6 octobre à Mopti). Suite à l’invalidation de la liste de Boubacar Baba Diarra par la commission Recours de la fédération et à l’échec des négociations sur un règlement de l’affaire à l’amiable, le Collectif du 11 juillet (une association qui regroupe une dizaine de clubs de première Division) a, en effet, décidé de saisir le Tribunal arbitral du sport et depuis le 9 septembre, tous les regards de la planète foot du Mali est tourné vers cette juridiction dont les décisions sont sans appel. Autrement dit, l’affaire dépasse désormais les compétences de la FIFA et une grande partie de l’élection du futur président du comité exécutif de la FEMAFOOT (la Fédération malienne de football) se jouera devant le TAS. Selon nos informations, la juridiction de Lausanne (Suisse) doit rendre son verdict la semaine prochaine, entre les 21 et 23 septembre. Trois scénarios sont possibles. Soit le TAS valide la liste de Boubacar Baba Diarra ou confirme la décision de disqualification de la commission Recours de la FEMAFOOT, soit il invalide celle du président sortant, Hammadoun Kollado Cissé accusé par le Collectif du 11 juillet de n’avoir pas respecté le nombre de personnes qui doivent composer le comité exécutif de la fédération (21 au lieu de 22 selon le Collectif). Une quatrième hypothèse, peu probable celle-ci, est la validation des deux listes qui s’ajouteront alors à celle de Boukary Sidibé dit Kolon pour le rendez-vous tant attendu de la Venise. Ni la médiation du Comité national olympique et sportif (CNOS), ni l’appel au consensus de la FIFA (la Fédération internationale de football association) n’ont donc permis de trouver un accord entre l’actuel comité exécutif de la FEMAFOOT et le Collectif du 11 juillet sur le cas Boubacar Baba Diarra. Les deux parties s’accusent mutuellement de mauvaise foi et se rejettent la responsabilité de l’échec des négociations pour un règlement à l’amiable. Mais comment en est-on arrivé là ? Un rappel des faits est nécessaire pour comprendre cette affaire qui empoisonne le monde du football national depuis plusieurs mois et qui risque d’avoir de graves conséquences sur la bonne marche du ballon rond malien. Il y a deux mois, trois candidats, Hammadoun Kollado Cissé (l’actuel président de la FEMAFOOT), Boukary Sidibé dit Kolon (président du Stade malien) et son homologue du Djoliba, Boubacar Baba Diarra déposèrent leur dossier de candidature pour l’élection du président de la fédération prévue les 5 et 6 octobre à Mopti. Après dépouillement, la commission chargée de l’élection invalide les listes de Boukary Sidibé et Boubacar Baba Diarra pour non conformité au statut et règlement de la fédération. Les deux candidats recalés interjettent appel auprès de la commission Recours qui infirme l’invalidation de la liste du président du Stade malien, mais confirme celle du premier responsable du Djoliba. Quelques jours plus tard, le Collectif du 11 juillet décide de saisir la FIFA qui demande aux deux parties de régler l’affaire à l’amiable et de privilégier le dialogue. Dans sa correspondance adressée au secrétaire général de la FEMAFOOT, l’instance dirigeante du football insistera sur son souhait de voir les trois candidats participer à la prochaine élection du président de la fédération. Le Collectif du 11 juillet pensait alors avoir obtenu gain de cause, mais vendredi dernier, le comité exécutif de la FEMAFOOT n’a publié que deux listes pour l’Assemblée générale des 5 et 6 octobre : la liste de Hammadoun Kollado Cissé et celle de Boukary Sidibé dit Kolon. C’est cette décision qui a poussé le Collectif à saisir le TAS. Mais auparavant, la FEMAFOOT avait envoyé une correspondance à la FIFA dans laquelle elle accusait le Collectif du 11 d’avoir refusé de retirer sa plainte auprès du TAS contre la validation de la liste de Boubacar Baba Diarra, donc un règlement de l’affaire à l’amiable. Mais le Collectif du 11 juillet a une tout autre version. Selon un responsable de l’association, la proposition de l’actuel comité exécutif était un piège qui visait simplement à pousser le Collectif à retirer sa plainte. La preuve, poursuit notre interlocuteur, quand le Collectif a proposé à la FEMAFOOT de faire contresigner ou superviser la convention portant sur le règlement de l’affaire à l’amiable soit par la FIFA, soit par le TAS avant le retrait de la plainte, celle-ci ne s’est plus manifestée. «On voulait nous piéger mais le piège n’a pas fonctionné», conclura notre interlocuteur. -UNE ASSEMBLéE à PLUSIEURS INCONNUeS-Il y a donc beaucoup d’incertitudes autour de l’Assemblée générale des 5 et 6 octobre car, théoriquement, Boukary Sidibé dit Kolon est le seul candidat assuré pour le moment de participer à l’élection du futur président du comité exécutif de la FEMAFOOT. Pour Hammadoun Kollado Cissé et Boubacar Baba Diarra, tout dépendra de la décision du Tribunal arbitral du sport dont le verdict va irrémédiablement éliminer l’un des deux candidats. Si le tribunal de Lausanne donne raison au Collectif du 11 juillet, cela entraînerait l’invalidation de la liste de l’actuel président du comité exécutif de la FEMAFOOT. Le cas contraire, Boubacar Baba Diarra devra renoncer à ses ambitions de prendre la tête du football malien après avoir été vice-président dans le bureau de Salif Keïta. Pour le moment, le grand gagnant de ce bras de fer entre la FEMAFOOT et le Collectif du 11 juillet est sans conteste Boukary Sidibé dit Kolon. On sait que le premier responsable du Stade malien est membre du Collectif du 11 juillet et à ce titre, il pourra compter sur une alliance avec le camp de Boubacar Baba Diarra en cas de disqualification de ce dernier. Mais que se passera si la liste de Hammadoun Kollado Cissé est invalidée et que les deux candidats du Collectif du 11 juillet se retrouvent en «finale» ? On ne peut également écarter cette hypothèse qui obligera alors le Collectif du 11 juillet à revoir sa stratégie et à trancher entre ces deux candidats. A trois semaines donc de l’Assemblée générale l’incertitude est totale et il est difficile, voire impossible de se prononcer sur le nom de celui qui présidera aux destinés du ballon rond malien pour les quatre prochaines années. Cela est d’autant plus vrai que le TAS peut annuler les résultats de l’élection même après l’Assemblée générale.

 

S. B. TOUNKARA

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