La question que tout le monde sportif se pose aujourd’hui, c’est savoir quand est-ce que les “Noir et Blanc” de Bamako verront le bout du tunnel. Une équipe qui était la fierté de tout un peuple, avec tous ses joueurs légendaires et emblématiques.
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Un parcours fantastique
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Créée le 19 septembre 1960 avec la fusion du Racing et de l’Avenir, l’AS Réal de Bamako a jadis connu sa période de gloire. Ce qui a permis au club de décrocher le premier titre de champion du Mali en 1981. Auparavant, elle joua la finale de la coupe des clubs champions d’Afrique en 1966. C’est sous l’impulsion et la performance de l’AS Réal que Salif Kéïta, actuel président de la FEMAFOOT, a obtenu le premier ballon d’or africain en 1970. Ainsi, des figures emblématiques furent découverts et cela, grâce à l’engagement, la volonté, le sérieux et surtout, la bonne organisation qui avaient caractérisé les dirigeants d’alors.
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Il s’agit, entre autres, de Feu Ousmane Bléni Traoré, Gigla, Idrissa Maïga “Métiou” , Salif Kéïta, Benny, Baraka, vieux Samaké… A l’époque, l’équipe était incontestablement dans le trio magique, voire en tête, suivi du Stade malien et du Djoliba. Ce qui explique que le titre de champion et la coupe du Mali se disputaient entre ces trois équipes. Ainsi, avant leur dernier titre majeur national, le Réal avait pu décrocher 8 coupes du Mali et trois titres de champion. En effet, le dernier titre majeur des “Noir et Blanc” remonte en 1991, avec la coupe du Mali. Ce qui fait neuf titres en coupe du Mali.
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Le début de la décadence
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L’équipe était surnommée “l’attaque électronique”, du fait de la vivacité de ses attaquants de l’époque; mais cette époque semble bien révolue. Les anciennes gloires se sont petit à petit transformées en désespoir et cela, depuis 1996. A partir de cette date, ce fut le début de la décadence. Ainsi, pendant 7 années, l’équipe sera complètement laissée à son propre sort. Une occasion inouïe pour les autres équipes de venir chercher leurs points.
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Pour les unes et les autres, il s’agissait de soigner leur goal -average. Tout le monde se rappelle encore des 11 buts infligés par le Stade malien de Bamako, en coupe du Mali.
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Les dirigeants de la FEMAFOOT avaient injustement empêché l’AS Réal de disputer la coupe UFOA. Tout cela dénotait du manque de vrais responsables, à l’époque. En plus, tous les joueurs potentiels étaient obligés de partir vers d’autres clubs.
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Lors de la saison 2001-2002, l’équipe a failli descendre en 2e division. Il a fallu attendre la dernière journée pour voir les “Noir et Blanc” se maintenir grâce à un match nul obtenu dans les arrêts de jeu, et cela, avec une 12e place.
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Une tentative d’envol
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C’est dans les conditions difficiles qu’en 2002, un groupe de nostalgiques s’est décidé à prendre les destinées du club en mains, histoire d’insuffler du sang neuf à l’équipe. Il s’agit de Ibrahima Bodji et ses partisans. Ainsi, l’encadrement technique fut confié aux anciens de l’équipe, avec à leur tête, Soumaïla Diakité dit “Pélé”. A l’animation, c’est-à-dire à la présidence de la section football, c’est Ibrahima Bodge qui a eu la lourde charge de faire renaître les cendres des Scorpions.
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Un programme bien élaboré fut ainsi mis en place : recrutement d’un entraîneur étranger et de joueurs expatriés, dotation des joueurs en motos, instauration des primes de match. Le résultat ne s’est pas fait attendre.
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Lors de la saison 2002-2003, le Réal fut demi-finaliste de la coupe du Mali -après 7 années d’absence-, 6e au championnat national, contrairement à la saison précédente (2001-2002) où l’équipe a frôlé la descente en 2e division, avec une 12e place obtenue à l’ultime journée du championnat.
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Le même programme est reconduit l’année suivante (2002-2003). On assiste à un engouement des supporteurs qui ont commencé à sortir la tête hors de l’eau. Partout, ce fut la constitution des comités de supporteurs. Et d’ailleurs, les djembés se faisaient entendre lors des différents matches du Réal. Conséquence : les “Noir et Blanc” se classent 3e du championnat national.
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Du coup, les observateurs sportifs déclaraient un peu partout que c’est le retour du grand Réal des années 1960 et 1970. Tout le monde était ravi et espérait que l’équipe nationale sortirait de l’ornière.
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En effet, pour les nostalgiques et avertis du football malien, tant qu’il n’y aura pas un équilibre de niveau entre trois ou quatre équipes, notre équipe nationale ne sera jamais forte. Ainsi, à l’époque, tout le monde était unanime à dire que dans les années 60-70, l’équipe nationale fonctionnait parfaitement grâce à la solidité de la défense du Djoliba, à l’aisance technique du milieu de terrain du Stade malien et à “l’attaque électronique” de l’AS Réal. Malheureusement, les fans du ballon rond ne venont pas ce rêve se réaliser, du moins pas pour le moment.
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Le retour d’une descente aux enfers
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Nonobstant ces résultats encourageants, certains responsables, en l’occurrence, Idrissa Maïga “Métiou”, Aliou Aya, Dr Mamadou Bouaré, Seydou Sow, Mamadou Tounkara – peut-être jaloux du prestige et des performances du club- ont monté une cabale contre l’instance dirigeante du Réal.
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Ils parvinrent à convoquer une assemblée générale extraordinaire qui confina Hibou et ses partisans au rôle de seconde zone. Toute chose qui avait pour but de les pousser vers la sortie.
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Raison invoquée par les nouveaux arrivants pour la mise à l’écart de l’ancien bureau : opacité dans la gestion du club. Ce qui relève de la comédie, eu égard aux résultats obtenus.
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Le nouveau bureau qui s’installa, dirigé presque au forceps par Métiou, n’a pu faire mieux. Au contraire, ce fut une reculade. Lors de la saison 2003-2004, l’équipe s’est classée 7e au championnat, avant d’être humiliée dès le tour préliminaire de la coupe du Mali.
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La saison suivante (2005-2006), l’équipe a stagné à la même place (7e). Face à cette catastrophe programmée, des ténors du club ont pris d’autres directions, avant que la situation n’empire. Après avoir viré le coach ivoirien, Lama Bamba, les vieux démons ont commencé à faire leur apparition. Tout le monde se rappelle encore de cette affaire de 20 000 FCFA qui n’a pu être réglée, lors de la 9e journée de championnat, le 25 février 2006, face à la Commune II…
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Puisque le ridicule ne tue pas, c’est Hibou qui a payé ladite somme de sa poche. Ce qui a permis aux joueurs de revenir à de meilleurs sentiments, avant d’accepter de jouer finalement ce match. Ceux qui avaient accusé Hibou de gestion opaque étaient restés invisibles, ce jour-là, dans les vestiaires du stade. Pour la saison dernière (2006-2007), la catastrophe a pu être évitée à trois journées de la fin. En effet, l’équipe était restée sous la menace d’une descente en 2e division, pour finalement se classer…10e !
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Pour les supporteurs qui ont finalement compris l’attitude de leurs dirigeants actuels, seul le retour de l’ancien bureau pourra changer cette donne. “On a tout compris: ces gens se préoccupent uniquement que de leurs intérêts personnels. Ils ne se sont jamais préoccupés du club. La preuve : ils se sont tous précipités aux instances sportives, à la fédération, à la ligue…”, a déclaré un supporteur.
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Un autre, d’enchaîner : “Il est regrettable que Métiou et ses partisans, après avoir accusé Hibou à tort, ne s’occupent que de leurs intérêts, au lieu de privilégier l’intérêt collectif. Pourtant, leur objectif devrait être la bonne santé du club afin que le Réal revienne dans le gotha du football national, voire africain.” Ce climat délétère continue d’habiter l’équipe, en ce début de nouvelle saison 2007-2008.
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En effet, concernant les différents tournois organisés par la ligue de Bamako, les ”Noir et Blanc” n’arrivent plus à répondre à l’appel. On a même tendance à croire que l’équipe n’existe pas.
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L’AS Réal a été éliminée souvent même aux préliminaires dans toutes les coupes. Il s’agit des coupes BDM-SA, INPS, Port Autonome d’Abidjan, Western Union. Pourtant, l’équipe est pleine de joueurs talentueux. C’est dire qu’il y a un manque criard d’organisation des responsables. Selon nos informations, certains joueurs aspirent à quitter le club avant le début des choses sérieuses.
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Si rien n’est fait, la prestigieuse équipe des années 60-70 risque de disparaître des annales du football malien. L’AS Réal va-t-elle voler en éclats ? L’équipe peut-elle encore se ressaisir à temps ?
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Voilà autant d’interrogations qui assaillent le public sportif malien. Mais nous osons croire que l’adage selon lequel “les grands clubs ne meurent jamais” ne sera pas démenti par les fidèles sympathisants de l’AS Réal de Bamako.
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Un appel pressant est donc lancé à tous les supporteurs et sympathisants du club, pour que cette glorieuse équipe ne disparaisse pas, et qu’il ne soit pas permis à une poignée de personnes de diriger à leur guise les destinées d’un club aussi prestigieux.
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Sadou BOCOUM
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