Même s’ils restent encore dans la course pour la qualification à la Can « Ghana-2008 », les Aigles se sont compliqués la tâche en concédant à domicile le nul (1-1) aux Ecureuils du Bénin. Les poulains de Jean-François Jodar sont au bord d’un vrai précipice. Il est temps que le technicien français ouvre les yeux pour regarder la réalité en face.rn
« Certes, les choses se compliquent un peu, mais c”est dans les situations difficiles qu”on peut mesurer ses vraies valeurs », disait Soumaïla Coulibaly à la fin du match Mali-Bénin (1-1). Malheureusement, le visage que lui et ses coéquipiers nous ont montré au cours des moments difficiles de ce match est loin de nous satisfaire. Certes les occasions n’ont pas manqué de notre côté. Mais le manque de baraka ne peut pas justifier ce nul aux allures de défaite pour la grande partie du public sportif malien.
rn
Face aux Ecureuils, les Aigles ont surtout péché individuellement et collectivement. Si les Aigles ont une valeur, ils ont joué en deçà de celle-ci. Excepté Seydou Kéita, tous les cadres de l’équipe nationale sont passés à côté de la rencontre. A commencer par le capitaine, Djilla, en panne de répondant physique et surtout orphelin de Djibril Sidibé sur lequel il se repose le plus souvent pour soutenir l’attaque.
rn
Quels que soient les arguments avancés par Jodar, le nul de dimanche dernier est en partie lié à un déficit de coaching. L’entraîneur a aligné par exemple en milieu des joueurs qui ont passé le plus clair du temps à se marcher sur les pieds qu’à construire. Jamais le milieu de terrain des Aigles n”a réussi à imposer son jeu. Ce qui a sevré les attaquants comme Mamadou Diallo le plus souvent contraint de remonter haut chercher le ballon avant de se lancer dans une course folle pour essayer de surprendre les défenseurs. Il est incompréhensible que l’entraîneur ne soit pas parvenu à trouver la solution au regroupement défensif béninois en changeant son option de départ.
rn
« Le match a été difficile pour nous. Personnellement, je m”attendais à ça et je n”ai pas cessé de le dire aux joueurs », a déclaré Jodar à nos confrères de L’Essor. Cette déclaration équivaut à un aveu d’impuissance de sa part. Il savait que le match allait être difficile, mais il n’a, à aucun moment, été capable de résoudre l’équation béninoise. En réalité, il a péché en jouant la carte des « stars » pour faire plaisir à nous ne savons qui. Il n’a pas su faire la meilleure lecture de cette rencontre pour apporter des solutions aux équations posées par l’adversaire.
rn
Un milieu perdant
rn
Et la question que nous nous posons aujourd’hui, c’est de savoir quel est concrètement l’apport de ses adjoints dans son coaching ? Faire jouer en même temps Djilla, Seydou Kéita, Soumaïla Coulibaly et Momo a rarement apporté des résultats satisfaisants. Cela n’a pas commencé aujourd’hui et presque tous les prédécesseurs de Jodar en ont fait l’amère expérience. S’est-il entêté à jouer le coup ou ignorait-il cette donne que ses adjoints devaient pourtant lui communiquer ?
rn
Djilla et ses coéquipiers avaient impérativement besoin d”une victoire pour se maintenir à la tête du groupe 9 devant le Togo victorieux (3-1) de la Sierra Leone. Désormais, ils se retrouvent à la seconde place avec un point de retard (5 contre 6 aux Togolais) sur les Eperviers. Certes rien n”est encore joué dans le groupe, mais la marge de manoeuvre s”est considérablement retrécie pour les nôtres désormais condamnés à des exploits à Cotonou et Lomé pour tenir leurs adversaires directs en respect.
rn
En tout cas, même si les carottes ne sont pas cuites pour le technicien français et ses poulains, ils avancent vers le précipice. « Rien n”est encore perdu, les garçons sont conscients de la tâche qui les attend. Et ce n”est pas parce que nous allons jouer à l”extérieur que cela peut constituer un handicap. Nous avons encore trois journées à disputer et je vous dis que nous n”allons pas perdants », espère encore Jodar. Mais, cela ne change en rien la réalité parce que le Mali est de moins en moins maître de son destin.
rn
Et peu de Maliens partagent aujourd’hui l’optimisme de Soumaïla Coulibaly pour qui, « nous n”avons pas pu marquer ici, c”est dommage. Toutefois, rien n”est encore perdu, nous gardons encore notre chance de qualification. Ce n”est pas parce que nous avons été tenus en échec à Bamako que nous ne pouvons pas gagner le match retour devant le public béninois ».
rn
C’est maintenant à lui et à ses coéquipiers de prouver leur vraie valeur, c’est-à-dire celle qu’ils affichent avec les clubs dans les championnats et les autres compétitions européens. Et ils doivent commencer par remporter le derby du 3 juin prochain à Cotonou.
rn
Moussa Bolly
rn
rn
CONFERENCE DE PRESSE DE JODAR
rn
« Fred a été pris d’une crise de dysenterie »
rn
Après le décevant match nul (1-1) face au Bénin en 3e journée des éliminatoires de la Can Ghana-2008, le sélectionneur national a animé une conférence de presse hier matin au siège de la Fédération malienne de football. La conférence s’est tenue dans une atmosphère très tendue. En préambule, Jodar a félicité l’équipe nationale espoir pour sa qualification face au Mozambique et a déploré les incidents survenus avec les journalistes à la fin du match contre le Bénin.
rn
Par la suite, le technicien français a admis que le match nul concédé face au Bénin est un mauvais résultat et qu’il va falloir batailler dur pour décrocher la qualification pour Ghana-2008. Cependant, Jodar a affirmé que le point positif est que le Mali reste invaincu dans ces éliminatoires.
rn
Comme points négatifs, le sélectionneur national des Aigles a regretté l’inefficacité offensive de ses joueurs et l’absence d’un bon tireur de coups francs au sein du groupe. En témoignent les deux buts en trois sorties et le nombre incalculable de coups de pied arrêtés gâchés. Le technicien a aussi regretté le fait que nous avons beaucoup de milieux de terrain à vocation défensive et peu d’attaquants et de joueurs de couloir.
rn
Concernant le choix des joueurs et des changements opérés pendant la rencontre, Jodar estime avoir fait les bons choix et les assume par conséquent. Tout en excluant toute ingérence dans sa gestion du groupe, Jodar a expliqué les raisons du remplacement du meilleur buteur de la Liga espagnole : « Fred a été pris d’une crise de dysenterie à 15 h. Physiquement, il ne pouvait plus ».
rn
Quant au choix très contesté de la Lituanie pour préparer le match contre le Bénin, le coach français a déclaré que « les joueurs ont marre de jouer les matchs amicaux contre les équipes africaines ».
rn
Pour le reste des éliminatoires de la Can-2008, Jodar reste optimiste. « Rien n’est perdu, tout est possible, mais à condition de lutter jusqu’au bout pour espérer une qualification ». Il a ajouté qu’il y aura un autre entraîneur national au cas où le Mali ne se qualifierait pas.
rn
Rappelons que les Aigles sont 2e du groupe 9 des éliminatoires de la Can 2008 avec 5 points à une longueur du Togo qui en a 6.
rn
Ogopémo Ouologuem
rn
(stagiaire)
“