Anne Hidalgo, maire de Paris : « Nous avons atteint ce que nous avons cherché ensemble »

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A quarante heures de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris dimanche soir 11 août au stade de France, le relais a été passé aux athlètes paralympiques pour garder la flamme des jeux, qui débutent dans un peu plus de deux semaines, le 28 août, et qui animeront Paris jusqu’au 8 septembre, avec l’espoir d’une ferveur similaire à celle que vient de vivre la capitale pendant quinze jours.

Maire Socialiste de Paris, Anne Hidalgo est revenue vendredi dernier à Paris Média Centre avec la presse sur un premier bilan de cette édition parisienne riche en émotions. Elle estime que le but recherché a été atteint.

Mali Tribune : Les Jeux Olympiques, une étape réussie ?

Anne Hidalgo : Il faut être avec un athlète, l’adjoint aux sports Pierre Rabadan est là, mais là il faut attendre la fin du match qui n’est pas toute de suite. Nous avons un jeu global avec les Jeux olympiques et les Jeux Paralympiques. Une étape réussie. Fière en tant que Maire de Paris, une ville extraordinaire qui a trouvé sa place sur la planète entière. Ceux qui sont là, qui regardent les images, une ville qui a su se transformer où les JO et Paralympiques ont fait un moteur de transformation. Cela fait dix ans que nous travaillons sur ce projet.

Mali Tribune : C’est combien le coût réel des Jeux Olympiques ?

A H. : Une mauvaise affaire. On a un modèle de financement. D’après les premières données de la ville de Paris, la municipalité a déboursé 385 millions d’euros. Une enveloppe qui s’ajoute au milliard mis sur la table par l’État. Si vous faites les jeux, prenez les jeux comme une parenthèse et non un projet, alors ce n’est pas une bonne affaire. Notre projet et notre vision pour Paris une ville plus écologique, engagée avec l’accord de Paris sur le climat avait été dit et le président du CIO était à Paris avec tous les amis du monde en 2015. Les Jeux ont transformé la ville de Paris, des infrastructures rénovées   ou encore les 1.700 arrêts de bus rehaussés pour rendre possible la montée et la descente des voyageurs en fauteuil roulant. Ça n’aurait jamais été possible dans un calendrier aussi serré sans mes Jeux.

Mali Tribune : On a parlé des mécontents, notamment les chauffeurs de taxis et les restaurateurs avec une frustration couplée aux restrictions de circulation et à la fermeture imposée des terrasses à proximité des sites olympiques. N’est-ce pas une baisse de  fréquentation ?

A H. : Les mécontentements, il y a eu un précédent, la cérémonie d’ouverture plus compliquée, depuis le début des jeux, on a eu une fréquentation, les taxis viennent sur les sites, ils sont contents, la restauration idem, on a fait un travail, un travail est là pour la destination Paris. On a fait un pari de réussir, l’impact est incroyable  et mesurons avec plus d’objectivité.

Mali Tribune : Quels  conseils pour Los Angeles et sa Maire, lors de la passation ?

A H. : Nous sommes dans une proximité, notre expérience aura son effet, le maire reviendra  de nouveau avec l’ancien maire de Los  Angeles, ils  seront-là et les deux auront nos conseils, nous les maires, nous avons réussi à nous attendre et personne ne va perdre. On travaille avec Los Angeles et nous partageons la même vision. Nous allons travailler pour les deux ans à venir, notamment sur les SDF, Los Angeles est plus que Paris avec 3600 sans toits à Paris. Nous avons partagé nos espérances et travaillé ensemble avec Los Angeles.

Mali Tribune : A quoi peut-on s’attendre, pour l’objectif de l’héritage ?

A H. : Ça  changera beaucoup par la singularité, vous ne pouvez pas rester  comme ça. On parle de leçons de vie, une inclusion totale dans la vie. Par exemple à Paris on voit des gens en fauteuil roulant. Parce que la ville n’était pas organisée, une accessibilité inhabituelle. Paris, est une ville d’accueil avec des hébergements pour les SDF, nous avons depuis 2018 un centre d’hébergement pour les femmes. Elles sont installées là où j’ai accueilli la Reine d’Angleterre.  Avoir plus de places, plus de budget, l’Etat a apporté des solutions dans la situation des personnes dans la rue. On continuera de travailler sur  ce sujet. Nous avons une politique de logement avec 25 % de logement social et nous allons continuer, nous sommes très engagés pour la mixité de la ville.

Mali Tribune : L’équipe des Paralympiques pour la transition ?

A H. : Quand nous parlons pour les Jeux, rendre la ville de Paris plus accessible. Paris en 2017 et Paris de 2024, après les amuses gueules  des JO, voilà la deuxième partie de la fête, les Paralympiques, avec plus de 165 pays, un public de millions de spectateurs, des endroits emblématiques, avec  la moitié des billets vendus à 25 euros, nous avons une chance, Paris une ville accessible, l’inclusion est un choix. Les Jeux Paralympiques que Paris a obtenus depuis 15 ans, pour une première, seront les meilleurs

Mali Tribune : Il est prévu une parade avec les athlètes le 14 septembre prochain ?

A H. : Une excellente idée, un moment de fête que nous attendons.

Mali Tribune : Vous avez des constats…

A H. : Inattendus, non, submergés par des joies, par deux hommes qui ont voulu être dans cette diversité. J’ai pleuré de bonheur, quand les gens apportent des nouvelles, ça réchauffe le cœur pendant longtemps, on a vécu des liesses, c’est rien, les Paralympiques est un choc culturel, attendez-vous à cette fête et la joie de vivre, encore, encore supérieur en terme émotionnel. La question de leçons de vie des athlètes, de la joie de vivre à un niveau supérieur. Ceux qui ne perçoivent pas, ça sera et ils oublieront. On va changer d’attitude tant sur le plan culturel, j’ai vécu à Rio et Tokyo. J’ai la chair de poule quand je vous  raconte, préparez-vous à ce choc culturel.

Mali Tribune : Un dernier mot

A H. : Je remercie Tony Estanguet, Thomas Bach pour soutenir cette idée de faire les Jeux dans la ville. Des jeux inclusifs qui servent au-delà des jeux, au-delà de nos espérances. Je n’ai jamais douté du professionnalisme des professionnels  qui ont accompagné avec sérieux ces jeux. Nous avons atteint ce que nous avons cherché ensemble. Ça n’est pas une  parenthèse, mais un résultat de dix ans de travail, 20 ans d’héritage et 15 jours de folie. La Seine restera dans nos esprits, nous avons les moyens de dépolluer notre ville. Nous avons prouvé que nous pouvons et les jeux ont donné l’occasion. Ça peut paraître un mot, les arbres resteront, dans l’héritage, la pollution, le trafic, la flamme, la vasque dans un site, l’héritage la plus forte, reste l’amélioration et le maire du 18è arrondissement est là, nous avons changé la porte  de la Chapelle avec une population, un Aréna, un travail immense où il fallait plus de détermination.

Propos recueillis à Paris par

Boubacar Diakité Sarr

 

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