Un vent de critique se soulève outre-Manche. Au coeur, se trouvent Chelsea et Andre Villas-Boas. La faute à deux défaites consécutives en Premier League (1-0 à QPR et 3-5 contre Arsenal) et une contre-performance à Genk en Ligue des Champions (1-1).
Ce passage à vide pourrait être jugé anecdotique mais il pousse nombre d’observateurs des aventures des Blues à se poser des questions sur le travail d’Andre Villas-Boas, débarqué cet été à coups de millions d’euros. La cible des journalistes londoniens est la philosophie offensive prônée par le technicien portugais. Arrivé à Londres durant l’été, André Villas-Boas a été recruté pour ramener des trophées à Londres mais aussi pour apporter un peu plus de spectacle au jeu des Blues. C’était le souhait de Roman Abramovich, le propriétaire russe du club. Avec 23 buts inscrits en Premier League, Chelsea présente la troisième meilleure attaque du championnat derrière Manchester United (27) et City (36). Pour beaucoup, ce n’est pas encore suffisant même si le club londonien laisse entrevoir les esquisses d’un visage plus séduisant avec un bloc plus haut et un côté joueur. Mais voilà, les zones d’ombre sont pointées du doigt. La défense notamment. Si Jose Bosingwa laisse souvent trop d’espaces dans son dos, ce ne sont pas les individualités qui font débat. Plus joueur, Chelsea se découvre et se montre forcément plus fragile. Après 10 matches de Premier League, l’équipe d’AVB n’a conservé sa cage inviolée qu’une seule fois (0-0 à Stoke, 1ere journée). Une première depuis la saison 1990-91 pour le club londonien. La « naïveté » d’Andre Villas-Boas est aussi mise en exergue. Face à Manchester United (défaite 3-1) et Arsenal (3-5) – les deux « cadors » rencontrés par Chelsea -, les Blues ont cherché à jouer l’offensive et se sont fait punir. On reproche à Villas-Boas de ne pas avoir su s’adapter en fermant les vannes pour ces duels au sommet.
Alors, à Stamford Bridge, on se remémore avec nostalgie la période des 1-0 sous l’égide de José Mourinho. Ils soulignent qu’avec le Special One, les Blues n’avaient encaissé que 15 buts sur l’ensemble de sa première saison sur le banc de Chelsea. Soit le nombre de buts pris par Chelsea cette saison après 10 matches. En clair, qu’importe le contenu pourvu que l’on ait l’ivresse de la victoire. Pour le moment, André Villas-Boas, qui doit composer avec l’absence d’un cadre comme Michael Essien, reste fidèle à sa logique. « Le football offensif est une part de la culture anglaise. Ça devrait être la fierté du football anglais et je pense que cela l’est. Donc, nous ne devrions pas changer », se défend-il dans le Telegraph. Après 10 matches de Premier League, ce n’est pas illogique. Rome ne s’est pas construite en un jour. Et les résultats étaient prometteurs avant cette mauvaise passe. Mais une nouvelle contre-performance face à Blackburn (18e) pourrait l’obliger à revoir sa copie.
