Décidément ce 2 septembre 2023 a été un samedi noir pour le football malien. En effet, à peine qu’on commençait à nous remettre de l’émotion de la disparition de Salif Kéita dit Domingo qu’on nous annonça celle de Kabirou Bah. L’enfant prodige du Kala de Niono (région de Ségou) s’est en effet éteint le même jour en France où il résidait depuis sa retraite sportive.
C’est au Kala local que Kabirou Ba a débuté sa carrière sportive et avec qui il a remporté la coupe régionale en juin 1981 face à l’Olympique de Ségou. Pratiquant à la fois le basket-ball, le football et l’athlétisme, il se fait remarquer à la biennale de Ségou en 1979 et, plus tard, à la semaine locale de 1981.
L’année suivante, il va évoluer avec l’AS Biton de Ségou. Malheureusement, l’enfant prodige du Kala va manquer la finale de coupe du Mali à cause de ses activités professionnelles. Il était en effet photographe de son état à «une époque où le sport ne nourrissait pas son homme», nous rappelle Mohamed Soumaré, consultant sportif
C’est en 1983 et à l’occasion d’un matche entre l’AS Biton de Ségou et le FC Bassam de Côte d’Ivoire, dans le cadre de la coupe de l’Union des fédérations africaines de football (UFOA), que le public sportif malien va réellement découvrir Kabirou Bah dans ses œuvres. Evoluant comme milieu défensif, il a été le meilleur du match. Pour la circonstance, le journal «Podium» l’Agence malienne pour la presse et la publicité (AMAP) lui consacra un poster sur lequel on pouvait lire : «Kabirou, la petite perle de l’AS Biton de Ségou» !
En 1983, Kabirou Bah est présélectionné en Equipe nationale pour le tournoi Cabral de Nouakchott (Mauritanie). Les dirigeants du Stade Malien de Bamako en profitent pour le recruter en lui offrant un appareil photo shophistiqué et un local pour lui servir de studio. Une promesse que les dirigeants ségoviens n’avaient pas tenu à son égard et qui avait sans doute précipité son transfert au Stade malien.
En retour, il a été l’un des grands artisans de la victoire des «Blancs» de Hamdallaye (à l’époque) en finale de la coupe du Mali de football en 1985. «Dimanche 30 juin 1985, c’est jour de finale de coupe du Mali entre le Stade Malien de Bamako et le Djoliba AC. Le score est de 2 buts partout à quelques minutes de la mi-temps. Le Stade bénéficie d’un corner, qui est bien tiré par Abdoulaye Kaloga et repris victorieusement par Kabirou Bah. Un but auquel personne ne s’attend, surtout que l’auteur était réputé pour sa ténacité au milieu du terrain et sa propension à détruire les actions adverses», raconte Mohamed Soumaré. Au finish, le Stade remporte le trophée en s’imposant par 4-2.
Ave le Stade malien de Bamako l’enfant prodige de Niono a remporté un titre de champion, 3 coupes du Mali et surtout après avoir réalisé un doublé coupe-championnat en 1984. La même année (1984), il avait échoué en finale de la coupe de l’UFOA face au «New Nigerian Bank» de feu Stephen Keshi, Henry Nwosu et Edobor Humphrey. «Longiligne à la morphologie particulière sur ses 1,95m avec un teint clair, beau et élégant… Sa belle prestation contre le FC Bassam en 1983 avec le Biton et les finales de coupe du Mali 1984, 1985 et 1986 remportées par le Stade malien de Bamako face au Djoliba AC sont des repères pour se rappeler de ce jeune Ségovien qui avait l’art de détruire le système de jeu adverse» ! C’est ainsi que le décrivait notre confrère Ousmane Roger Sissoko dans sa chronique «Que sont-ils devenus ?», dans l’hebdomadaire «Aujourd’hui Mali».
Le 14 septembre 1987, au lendemain de la Super coupe remportée par le Stade malien face au Sigui de Kayes, Kabirou Bah s’est envolé pour la France. On a un moment perdu ses traces. Mais, on apprendra plus tard que, sur place, il a successivement décroché des boulots temporaires jusqu’à se stabiliser avec un emploi garanti qui lui a permis de bénéficier d’une pension au terme de ses longues années de travail. Marié et père de 4 enfants, il envisageait de retourner au pays. Hélas ! Le destin en a décidé autrement ! «L’enfant du Kala de Niono» s’est éclipsé pour de bon samedi dernier, 2 septembre 2023 !
Que le Tout-puissant fasse du Firdaws sa demeure éternelle au paradis !
Alphaly
Alphaly, ayez l’honnêteté intellectuelle de dire que vous aviez modifié l’article du journal Aujourd’hui Mali du 13 avril 2019, dans le cadre de la rubrique “Que sont-ils devenus?”. Soyez professionnel.
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