Si l”E. N. négocie bien la rencontre d”aujourd”hui, elle s”ouvrirait d”autres opportunités de se frotter aux nations européennes plus huppées.
Que dire du match Mali-Lituanie de cet après-midi, sinon qu”il est …, à 45 ans d”intervalle, la deuxième rencontre entre notre Équipe nationale et celle d”un pays européen. Le fait est rare et mérite, par conséquent, qu”on s”y arrête même s”il est certain, mondialisation oblige, qu”il y en aura d”autres. La première et seule rencontre entre notre pays et l”équipe nationale représentative d”un pays européen remonte donc au … 9 décembre 1962. Si à cette époque, l”événement n”a pas suscité de commentaires particuliers en Occident (à la différence de la rencontre d”aujourd”hui) c”est parce qu”il s”agissait d”une équipe nationale venant de derrière le "rideau de fer". La République démocratique d”Allemagne (RDA) tout comme les équipes du Bloc de l”Est n”étaient alors louées qu”à travers le talent de quelques unes de leurs individualités : le Russe Yachine, les Tchèques Masopust ou Kadraba, le Hongrois Farkas et d”autres.
La RDA, comme on l”appelait, venait pourtant de battre un mois auparavant la Tchécoslovaquie, tout récent vice-champion du monde au Chili (battue en finale de la Coupe du monde par le Brésil des Garrincha et autres Amarildo). C”est donc auréolé de ce succès que la RDA s”est présentée au stade Mamadou Konaté pour affronter en match amical et battre notre Équipe nationale (2-1) composée ce jour là de M”Baye "Elastic", Labass Diakité, Cheickna Traoré "Kolo", Issa Traoré "Laïs", Ousmane Traorté "Ousmanbléni", Abdoulaye Diawara "Blocus", Bakary Samaké "Bakaridian", Boubacar Touré, Idrissa Touré "Nani", Moussa Diallo "Ballani" et Lamine Traoré "Jules". L”option socialiste de notre pays et les relations privilégiées tissées avec les "grands frères" communistes nous ont valu, par la suite, la visite des grands clubs d”Europe de l”Est tels le Sparta Prague, le Lokomotiv Moscou et, plus tard, le Zénith de Léningrad, etc.
Mais la différence de niveau entre le football européen (professionnel) et africain (amateur) était telle qu”il était illusoire d”envisager des rencontres avec les équipes nationales des nations occidentales. Tout juste avions nous eu droit, dans le cadre de la coopération, et cela grâce à Lucien Jasseron un entraîneur français, à la visite de l”EN olympique de France au début de l”année 75. Des olympiques qui avaient pour noms Larrieu, Orlanducci, Amorfini, Laffont, Pottier, Stassiewich, Chazottes, Fernandes, Rubio, Rouyer, Delestre, Vésir, Courge, Éric Pécout et le regretté Oumar Shanoun. Ce dernier émerveilla le public par son toucher de balle même si ce fut Oliver Rouyer, le coéquipier d”un certain Michel Platini à l”AS Nancy Lorraine, qui planta deux des trois buts de la sélection française (3-1) au terme du premier épisode. Le nul (1/1) obtenu par les Aigles à l”issue d”une seconde sortie, fut méritoire.
Le bilan, en terme de confrontations avec le football européen, tient donc en deux lignes.
Mais tout pourrait changer avec le Mali-Lituanie d”aujourd”hui. Si les Aigles négocient bien cette rencontre, d”autres opportunités de se frotter aux nations européennes plus huppées, s”ouvriraient à eux. Une intéressante éventualité car la qualité de l”effectif actuel des Aigles les place au même niveau que des nations réputées. Si ses résultats confirment ce statut, l”E. N. deviendrait un sparring-partner demandé. De ce point de vue, la rencontre de ce soir apparaît aussi comme un examen de passage.
La Lituanie est la 48è nation que notre pays affronte, la première étant le Nigeria et la 47è … Madagascar.
M. DIARRA (L”Essor du 06-02-2007)
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