Dans une interview qu’il bien voulu nous accorder, le président de la Fédération malienne de cyclisme, Amadou Togola, nous parle de l’assemblée générale extraordinaire que son bureau a organisée le 15 avril dernier sur l’adoption des statuts type des fédérations nationales sportives, les agissements du président sortant, Sidy Bagayoko, pour empêcher le bureau fédéral de travailler pour le développement de la discipline et l’organisation du prochain tour cycliste du Mali.
Aujourd’hui-Mali : Comment s’est déroulée l’assemblée générale extraordinaire que vous avez organisée le 15 avril 2023 sur les statuts type des fédérations nationales sportives ?
Amadou Togola : Permettez-moi tout d’abord de remercier la presse malienne pour son accompagnement constant. Je profite également de l’occasion pour remercier le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), la direction nationale des sports et de l’éducation physique (Dnsep), le département de la Jeunesse et des Sports et tous ceux qui œuvre pour la promotion du cyclisme malien. Ceci dit, nous avons organisé le 15 avril dernier une assemblée générale extraordinaire pour faire la relecture des textes conformément aux statuts types des fédérations nationales sportives en République du Mali. Depuis 2021, les documents de ce statut type étaient mis à notre disposition et le 17 juin 2021, j’avais remis ces documents au nouveau président et son équipe, mais jusqu’en 2022, ils n’avaient pas pu faire la relecture.
En 2022, lorsque je suis revenu, le département de la Jeunesse et des Sports, nous a adressé une correspondance en nous demandant de faire tout pour procéder à la relecture d’ici le 30 avril. C’est ainsi que le 15 avril 2023, nous avons procédé à cette relecture des textes en faisant appel aux cinq ligues qui composent la Fédération malienne de cyclisme notamment les ligues de Sikasso, Ségou, Koulikoro, Kayes et Bamako.
Parmi ces ligues, seule la Ligue de Sikasso n’a pas honoré de sa présence les travaux. Elle avait été bien invitée parce que c’est le directeur de la Dnsep qui avait envoyé une correspondance à toutes les ligues des régions concernées. Finalement, nous avons travaillé avec 4 ligues sur 5, je pense que cela est plus que le quorum.
Il est important de rappeler que les ligues ont reçu les documents 15 jours avant l’assemblée générale extraordinaire et ils ont eu le temps de les parcourir et faire des observations. Au finish, nous avons adopté, même si, il y a des amendements.
Quelles sont les grandes lignes des statuts type des fédérations nationales sportives ?
Il y a d’abord la gestion de litige au sein des fédérations. Dans les anciens documents, il y avait de beaucoup de discussions sur son interprétation. Lorsque les articles 27 et 28 parlent de la dissolution de la fédération et que nulle part il ne parle de dissolution du bureau fédéral, je pense que cela posait la confusion sur cet ancien document. Si une instance peut dissoudre une entité doit forcément dissoudre le bureau, mais si vous voulez tirer la couverture vers soi, vous réfutez immédiatement cela.
A mon avis, lorsqu’il s’agit de prendre une sanction contre un individu (président ou membre du bureau), c’est les 2/3 du bureau qui décident de cela, mais s’il s’agit de dissoudre le bureau fédéral, c’est l’assemblée générale des ligues qui peut faire cela parce que ce sont les ligues qui mettent le bureau fédéral en place. Dans les nouveaux textes, je pense, il est clair que l’assemblée générale extraordinaire peut être convoquée à la demande des 2/3 des membres qui composent l’assemblée, c’est-à-dire les 2/3 des ligues. Ensuite, il y a le problème de mandat. Les nouveaux documents stipulent qu’aucun président ne peut dépasser deux mandats. Il y a également un troisième point qui pouvait poser problème, c’est les quotas lors des votes. Chose à laquelle les délégués ont apporté de l’amendement.
Malgré les efforts de votre bureau pour le développement du cyclisme, il y a des gens qui continuent de mettre des bâtons dans votre roue. Quel mot avait pour ces personnes ?
Il ne faut pas dire autres gens, c’est le président sortant Sidy Bagayoko qui est en train de mettre des bâtons dans nos roues. Il est important que les gens sachent que Sidy Bagayoko n’est pas un sportif. Avant de venir à la Fédération, il a dit aux gens qu’il ne connait que de la politique. Il ne connaît pas le sport, si vous le prenez pour mettre devant une Fédération sportive, il va agir en politique. Tous ce qu’il a posé comme acte, c’est des actes politiques.
Lorsqu’il venait à la tête de la Fédération malienne de cyclisme, ce qui est sûr, c’était un agenda politique qu’il avait. C’est la raison pour laquelle tout le monde était écarté, dont les membres de son bureau. Je veux vous dire, c’est le cyclisme malien qui a la chance. Si Sidy Bagayoko avait fait quatre ans à la tête de cette Fédération, le cyclisme allait être irrécupérable.
Tous les vélos qui sont venus au niveau de la Fédération malienne de cyclisme depuis 2014 jusqu’à nos jours, c’est moi qui les avais apportés. En 2019, j’ai reçu 10 vélos et des pièces de rechange d’une valeur de plus de 100 millions de la part de l’Union cycliste internationale (UCI). Ensuite, en 2021, j’ai fait la demande au niveau de l’UCI et d’autres partenaires afin d’avoir d’autres vélos. Le 17 juin 2021, lors de la passation, j’ai dit à Sidy Bagayoko que la Fédération va bientôt recevoir des vélos de la part de nos partenaires.
Cependant, lorsque les vélos sont arrivés, il a dit sur les antennes de l’ORTM que c’est lui qui a demandé ces vélos. Actuellement, il participe au congrès de l’UCI au Kenya, mais je pense que sa présence va permettre aux membres de faire un débat sur le cas du Mali. Aujourd’hui, je suis reconnu comme le seul président de la Fédération malienne de cyclisme par les autorités sportives du Mali et je fais confiance à mon pays.
A quand le prochain Tour cycliste du Mali ?
Je ne souhaite pas brusquement organiser un Tour cycliste du Mali, mais nous sommes avec l’UCI et dès que nous aurons la confirmation de certaines choses au niveau des instances comme l’UCI et la Confédération africaine de cyclisme (Cac), nous allons vite engager l’organisation du Tour cycliste du Mali. Il pourrait se faire à la fin de cette année 2023 ou début 2024 avec la participation de plusieurs pays africains.
Aujourd’hui, vu la confiance qui existe entre la Fédération et les autorités sportives , je suis sûr qu’ils vont nous accompagner parce que le président sortant, Sidy Bagayoko, a été un casse-pied pour les autorités sportives du pays. Très honnêtement, j’ai tout mis en œuvre pour que Sidy Bagayoko puisse être bien dans sa gestion.
Pour rappel, avant de partir, j’ai laissé 8 vélos en bonne et due forme avec 18 maillots et cuissardes pour l’équipe nationale. Après 10 autres vélos avec tous leurs équipements sont venus de la part de l’UCI. Aujourd’hui, il n’y a même pas un vélo dans le magasin de la Fédération. Alors, où sont partis ces vélos ? Il va les faire sortir.
Votre mot de la fin ?
Je remercie les autorités sportives du pays pour leur ténacité envers Sidy Bagayoko. En plus de cela, je salue le courage du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Mossa Ag Attaher qui a pris sa responsabilité pour résoudre ce problème. Je l’assure que s’il reste dans sa position, l’UCI et la Cac sont obligées de le rejoindre. Après les autorités, je remercie tous les partenaires de la Fédération malienne de cyclisme pour la confiance.
Réalisé par Mahamadou Traoré