“Vous ne pouvez pas acheter un vélo à 7 à 8 millions FCFA et rester sans participer aux compétitions”
Dans une interview, qu’il a bien voulu nous accorder, le nouveau président de la Fédération malienne de cyclisme, Amadou Togola, nous parle de son élection à la tête de l’instance dirigeante du cyclisme malien, les défis majeurs qu’il compte relever pour ce nouveau mandat et les ambitions de son bureau pour le cyclisme malien.
Aujourd’hui-Mali : Vous venez d’être réélu président de la Fédération malienne de cyclisme. Comment s’est déroulée cette élection ?
Amadou Togola : Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble de la presse sportive malienne pour son accompagnement jusqu’au 12 juin 2021 date à laquelle j’avais été battu lors de l’élection à la présidence de la Fédération malienne de cyclisme.
Effectivement, j’ai été réélu président de la Fédération malienne de cyclisme, après une année et cinq mois d’absence. Cela n’est pas une surprise parce qu’après 3 mois seulement, les membres des ligues régionales qui ont dissout le bureau de Sidy Bagayoko sont venus me présenter leurs excuses. Je leur ai dit que j’accepte leurs excuses avant de leur demander d’aller voir le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) afin d’exposer le problème qui les oppose à Sidy Bagayoko.
Les autorités du Cnosm ont pu ramener les gens au calme. Maintenant, une année après, le désormais ancien président de la Fédération malienne de cyclisme s’est attaqué aux responsables du Cnosm et de la Dnsep (direction nationale des sports et de l’éducation physique) inutilement. Ensuite, les responsables des 4 ligues régionales sur cinq sont venus me voir pour me demander si j’acceptais de revenir comme président de la Fédération.
Après mûre réflexion, j’ai accepté parce que si je n’avais pas accepté et que la discipline tombe, on allait quelque part m’en vouloir. Finalement, c’est à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire convoquée par les 4 ligues sur 5 qui constituent la Fédération malienne de cyclisme que j’ai été réélu président. C’est avec fierté que j’ai accepté de revenir à la tête de cette Fédération.
Comment se porte présentement le cyclisme malien ?
A mon avis, le cyclisme malien se porte très bien. Je pense qu’après tout ce qui s’est passé, les gens ont pris conscience. Aujourd’hui, je suis investi d’une telle confiance que je suis obligé de faire tout pour que cette discipline puisse aller de l’avant. Ils m’ont fait confiance, il faut que je puisse répondre à leur appel. Dans ma vie, j’ai toujours relevé les défis et je continuerai sur ce chemin.
Depuis tout petit, j’ai toujours fait le maximum lorsque les gens m’ont confié une tâche. Je ferai tout pour réussir la mission qui m’a été confiée. Je pense bien que mon retour va donner plus de confiance aux partenaires pour nous accompagner.
Quelles sont les perspectives pour ce nouveau mandat ?
D’abord, je veux m’atteler afin qu’il y ait la cohésion entre les acteurs de la discipline. Je sais que jusque-là, certains n’ont pas encore compris qu’ils ne peuvent pas avoir deux fédérations de la même discipline dans un pays. C’est surtout aux jeunes cyclistes que je m’adresse, je leur demande de regarder leur avenir. Aujourd’hui, je pense que la cohésion entre les membres du bureau est déjà un acquis parce que nous sommes très solidaires entre nous au sein du bureau. Le problème se posait au niveau des cyclistes, mais je pense que les deux dernières courses que nous avons organisées ont vraiment prouvé qu’ils sont soudés plus que jamais. Tant que nous ne parvenons pas à créer une atmosphère saine dans ce domaine, nous ne pourrons pas faire un bon résultat. Ensuite, je veux m’investir pour amener la paix au sein du cyclisme malien. Je profite de l’occasion pour lancer un appel aux cyclistes qui n’ont pas encore compris, qu’ils reviennent : la porte est grandement ouverte à tout le monde. Vous ne pouvez pas acheter un vélo à 7 à 8 millions FCFA et rester sans participer aux compétitions.
Quels sont les défis majeurs que vous comptez relever pour le mandat ?
Il faut revoir le niveau du cyclisme parce qu’après ma défaite, je me suis un peu éloigné du cyclisme. Maintenant, je veux m’investir au niveau Cnosm afin d’avoir des stages de formation pour les cyclistes. Dans le temps, nous avons eu beaucoup de formations, contrairement à ce que certaines personnes disent. Lors de mon premier mandat, l’ancien champion du Mali, Yaya Diallo, est parti deux fois au Centre mondial du cyclisme en Afrique du Sud pour un stage de formation. En plus de lui, Birama Coulibaly et Birama Diarra, l’un des plus grands sprinteurs du Mali, ont effectué des stages de mise à niveau au Centre mondial du cyclisme.
Nous allons continuer sur cette lancer pour que d’autres cyclistes puissent aussi bénéficier de ce genre de stage à l’international. En 2017, avant le Tour du Mali du cyclisme, nous avons organisé une série de formations à l’intention des juges, entraineurs et cyclistes.
Aujourd’hui, nous sommes conscients que si nous arrivons à continuer avec la formation des acteurs du cyclisme, cela ne fera que rehausser le niveau de la discipline dans notre pays. En plus de cela, l’autre défi majeur est de tout faire pour multiplier les compétitions au niveau national.
Parlez-nous des ambitions de votre bureau pour ce nouveau mandat ?
L’une des ambitions du nouveau bureau pour ce nouveau mandat est de remporter plus de maillots au niveau des compétitions internationales. Aujourd’hui, je pense que nous avons les capacités de relever ces défis parce que nous avons les matières qu’il faut, seulement les entretenir. C’est vrai que de nos jours les compétitions internationales sont rares à cause de la pandémie de la Covid-19 et de l’insécurité dans la sous-région, mais nous ferons en sorte de bien préparer nos athlètes ici et le jour où nous allons participer à des compétitions internationales que tout le monde soit surpris de la performance de nos athlètes.
Par rapport à l’organisation du Tour du Mali de cyclisme, cette année, nous allons tout mettre en œuvre pour organiser cette compétition. Pour vous rassurer, le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne nous a promis de nous accompagner sur tout ce que nous allons faire. Dans les jours à venir, nous allons prévoir l’organisation de cette grande compétition.
Au Mali, la chance que nous avons dans le domaine du cyclisme, c’est que les particuliers investissent beaucoup dans la discipline. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour remercier tous les partenaires de la Fédération malienne de cyclisme. Je sais que pendant mon absence, plusieurs partenaires sont partis, mais je suis sûr qu’avec notre retour, ils vont revenir notamment la BMS-SA, les Assurances Bleus, l’Imprimerie Lino.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Nous avons récemment rencontré le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne pour évoquer les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Je pense que les solutions vont être trouvées dans le plus bref délai.
Nous allons continuer à travailler afin que les partenaires viennent soutenir la discipline. Déjà, nous avons la confiance des partenaires et je suis sûr qu’ils vont nous accompagner pour relever les défis.
Si vous aviez un message à lancer au monde du cyclisme, lequel serait-il ?
C’est un message de cohésion, d’union et de paix que j’ai à l’endroit du monde du cyclisme malien. Il est important de dire que sans la paix, c’est difficile de créer quelque chose de durable.
Que les jeunes sachent qu’ils doivent profiter de cette jeunesse pour créer quelque chose de solide.
Pour terminer, j’invite les jeunes cyclistes à s’entraider pour le développement de leur discipline.
Réalisé par Mahamadou Traoré