Alou Sangaré, président du centre de formation “mont rouge de Sikasso” : “Si on doit reprendre l’élection du nouveau Comité exécutif de la Femafoot, c’est évident que je serais candidat”

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8eme tour cycliste du Mali
Alou Sangare et le ministre des sports, Jean-Claude Sidibé

“J’ai déjà investi plus de 40 millions Fcfa pour aménager le terrain de 3 hectares du Centre de formation Mont Rouge”

Dirigeant sportif très respecté, le président du Centre de formation Mont Rouge, Alou Sangaré, est très déterminé à développer le football au niveau de la région de Sikasso. Pour ce faire, il vient d’acheter un terrain d’une superficie de 3 hectares pour la construction d’un complexe sportif. A la date d’aujourd’hui, il a investi plus de 40 millions de Fcfa. Dans cet entretien qu’il nous a accordé le week-end dernier à Sikasso, Alou Sangaré dit être prêt à briguer la présidence de la Fédération malienne de football.

Aujourd’hui : Qui est Alou Sangaré ? 

Alou Sangaré : Je m’appelle Alou Sangaré plus connu à Sikasso sous le nom de Alou Nèkè Kassim Sangaré. Comme vous le savez, Nèkè Kassim est le nom de mon père. Je suis le président fondateur du Centre de formation Mont Rouge de Sikasso, affilié à la Fédération malienne de football depuis quelques années. Je suis également un ancien joueur du Stade Malien de Sikasso. J’ai été membre du Comité directeur de ce club qui a fait la fierté de la région avant d’en assurer le poste de président pendant deux saisons (2000- 2002). Nous avons été champion régional. Après le Stade Malien de Sikasso, j’ai décidé de créer un Centre de formation dénommé ” Mont Rouge “.

Quels sont aujourd’hui vos projets ? 

Comme vous le savez, j’ai toujours nourri des ambitions pour  développer le football dans ma région. Il s’agira pour moi de jouer ma partition. Raison pour laquelle, j’ai décidé de mieux développer le Centre de formation de football, à travers un investissement énorme et sûr. Pour cela, j’ai acheté un terrain d’une superficie de 3 hectares en Titre foncier. Dieu merci, j’ai déjà commencé à aménager, parce que mon ambition, c’est de professionnaliser le football à Sikasso en investissant. Et pour prétendre à un vrai club, il faut obligatoirement avoir son propre terrain de football. Voilà pourquoi je me suis mis un peu en avant sur les autres.

Je suis en train de faire la clôture de ce terrain. Nous allons procéder au gazonnage courant ce mois de mars puis attaquer la construction de la tribune. C’est pour vous dire que c’est un ambitieux projet puisque j’ai mis en avant quelque chose de très important au Mali. Il s’agit de la lutte contre le chômage au niveau des jeunes. Vous savez, les jeunes aiment jouer au football. Malheureusement, parmi ces enfants, beaucoup n’ont pas la chance de jouer au plus haut niveau, notamment être professionnel ou jouer au championnat national Ligue 1. Et le hic est que le fait d’avoir l’ambition de jouer au football les amène tous à abandonner l’école. C’est pourquoi, j’ai intégré un nouveau concept dans mon projet. Il s’agit de donner l’opportunité aux jeunes de jouer le football et en même temps apprendre un métier. Ce qui fait que j’ai créé un Centre de métier. Tous ces jeunes qui ont du talent vont jouer au football, mais aussi vont apprendre chacun un métier. Ce qui fait que si l’un d’eux ne réussit pas dans le football, il aurait au moins appris un métier afin de gagner sa vie dignement.

Si tout va bien, je pense terminer ce projet d’ici la fin de l’année. Au jour d’aujourd’hui, il a démarré et l’équipe de football s’entraîne déjà. Nous sommes en train de construire l’accueil. Croyez-moi, jusqu’à présent, ce projet est entièrement financé sur fonds propres. J’ai déjà investi plus de 40 millions de Fcfa.

Vous en tant que président d’un club sikassois, comment se porte le football au niveau de la 3ème région ?

Comme vous pouvez le constater, je pense que le football sikassois se porte mal. Auparavant, des clubs comme le Tata de Sikasso ou le Stade Malien de Sikasso étaient notre fierté parce que la 3ème région était bien représentée dans l’élite du football national. Je ne dirais pas que quelqu’un est responsable. Je dirais tout simplement que tout le monde doit travailler pour que Sikasso retrouve cette place. C’est pour vous dire que nous ne travaillons pas assez pour rehausser le niveau du football à Sikasso. Une seule personne ne peut rien faire. Aujourd’hui, je suis en train de mettre tout en œuvre pour que tous les acteurs du football parlent le même langage. J’ai demandé aux autres présidents de club de se donner la main pour relever ce défi. Il s’agit de trouver ensemble les moyens pour que 2018 puisse être l’année de Sikasso. En d’autres termes, il s’agit de faire monter un autre club en première division, en plus de Bougouni.  Je profite de cette opportunité pour lancer un vibrant appel à tous les Sikassois de soutenir l’Us Bougouni puisque c’est un club de la région, à commencer par la Ligue régionale.

A travers Bougouni, je pense que les autres clubs de la région peuvent aussi monter. Il faut une union sacrée autour de ces clubs. J’ai déjà commencé les démarches puisque je viens de rencontrer les responsables de l’Us Bougouni pour jouer un match amical contre mon Centre de formation. Nous sommes en train de préparer cette rencontre. Et je suis prêt à prendre en charge tous les frais de déplacement. Cela nous permettra de créer un lien de fraternité entre nous. Si, aujourd’hui, l’Us Bougouni a besoin d’un joueur de mon centre, je n’hésiterai pas à le donner parce que tout simplement c’est un club de Sikasso qui nous représente en Ligue 1.

Ce qui nous manque, c’est vraiment le travail. Nous allons désormais travailler ensemble pour que le football au niveau de la région de Sikasso puisse changer d’image.

Selon vous, qu’est-ce qu’il faut aujourd’hui pour relancer le football sikassois ?

Pour relancer le football de Sikasso, il faut que la Ligue régionale se mette au travail. Je pense que le boulot de la ligue, c’est d’organiser le football dans la région, c’est de réfléchir pour que le football se développe, c’est d’approcher les responsables du ministère des Sports et de la Fédération malienne de football pour que Sikasso puisse se développer. Vous savez, mon premier souci est de développer le football dans notre région.  C’est pour vous dire que la Ligue doit mettre en place une politique pour la bonne marche de notre sport roi avec tous les acteurs.

Pensez-vous que la Ligue ne joue pas son rôle ?

Evidemment que la Ligue ne joue pas son rôle. La preuve est palpable. Moi, je suis président fondateur d’un club que j’ai créé en 2000. Il s’agit de Mont Rouge. Jusqu’à aujourd’hui, ce sont les mêmes personnes qui continuent à diriger le football sikassois. Et jusqu’à aujourd’hui, la ligue a rencontré une seule fois les responsables des clubs pour parler de la politique de développement du football. Je ne pense pas que cette ligue travaille. Elle n’est pas à la hauteur. C’est très clair. Aujourd’hui, la ligue n’arrive pas à organiser ce qu’il faut pour que le football sikassois puisse être à niveau. Elle n’arrive pas à réunir les acteurs. Cela doit être le devoir de réunir tous les acteurs.

Prenons l’exemple sur Koulikoro, je pense que le président de la Ligue, Banou Makadji, est un dirigeant très compétent. Vraiment, c’est quelqu’un que j’envie. Je vous le dis honnêtement parce qu’il se bat pour développer le football de sa région. Il aurait pu se limiter au Nianan de Koulikoro, mais il se bat pour tous les clubs. C’est ça que je veux pour que le football sikassois puisse se développer. Et il faut que tout le monde joue son rôle à commencer par la ligue.

Que pensez-vous de la mise en place du Comité de normalisation pour gérer les affaires du football malien ? 

Personnellement, je ne suis pas du tout fier de ce qui est arrivé à notre football, mais c’est arrivé. Si on n’avait réfléchi un tout petit peu, on aurait pu résoudre ce problème sans la mise en place du Comité de normalisation. Je pense qu’il faut vraiment éviter les problèmes et on ne peut pas les éviter, sans aller à la base.

Pour mettre un nouveau Comité exécutif de la Fédération malienne de football, on est obligé de reprendre dès la base. Il faut refaire les différents districts de football avec la participation de tous les clubs. Je pense que des problèmes existent partout. Au niveau de Sikasso, je dis à qui veut l’entendre que le bureau de la ligue n’a pas été mis régulièrement. Moi, j’étais candidat et j’ai été chassé de la salle avant même le début de la réunion. Le district de Kadiolo n’a pas été invité. Et les délégués du district de Yorosso ont été mis dehors. Comment une ligue régionale peut-elle écarter des cercles ? Nous n’avons rien dit parce que nous aimons notre région, parce que nous ne voulons pas faire comme ce qui s’est passé à Ségou ou à Kayes.

Etes-vous prêt à briguer la présidence de la Fédération ?

Je pense que j’étais candidat lors de la dernière Assemblée générale élective d’octobre 2017. Malheureusement, ma candidature a été rejetée même si je n’étais pas d’accord. Si on doit reprendre cette élection, c’est évident que je serais encore candidat.

             Réalisé par A.B. HAÏDARA

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