Vendredi 6 septembre, Miroslav Kolse a gravé son nom en lettres d’or dans l’histoire du football allemand. En marquant contre l’Autriche (3-0) dans les qualifications pour la Coupe du monde, Brésil 2014, l’attaquant de 35 ans a égalé le record de buts en sélection détenu par Gerd Müller. Les deux hommes ont trouvé le chemin des filets à 68 reprises sous les couleurs de la Mannschaft, l’équipe nationale allemande. « Je suis très content pour lui », a déclaré Der Bomber, aujourd’hui âgé de 67 ans. « Miro est un grand attaquant et un type génial. Il mérite ce qui lui arrive. » De son côté, le buteur de la Lazio n’a jamais fait mystère de son admiration pour Müller. En voyant s’approcher le record de son illustre aîné, le joueur d’origine polonaise a parfois semblé gêné à l’idée d’entrer en concurrence avec son idole de toujours. Au-delà de leur adresse devant le but, Klose et Müller partagent également une grande modestie. Une telle simplicité les rend éminemment sympathiques. Pour les détails, Klose a inscrit ses 68 buts en 129 sélections, contre 62 sélections pour Müller. Klose, qui n’avait plus trouvé le chemin des filets depuis le nul (4-4) contre la Suède au mois d’octobre 2012, a donc fini par rejoindre Gerd Müller. Pour ce faire, il lui aura cependant fallu deux fois plus de sélections que son illustre prédécesseur. La moyenne du Bomber n’est donc pas près d’être égalée. « C’est une plaisanterie de me comparer à lui. Personne ne lui arrive à la cheville. Ce qu’il a accompli est tout simplement exceptionnel. Je le lui ai dit personnellement quand je l’ai rencontré », affirme Klose avec humilité et admiration. Müller et Klose ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du football moderne et l’un comme l’autre compte parmi les plus grands attaquants à avoir disputé l’épreuve suprême. Ils se partagent actuellement la deuxième place du classement des meilleurs buteurs de la compétition, derrière le Brésilien Ronaldo (15 buts). Müller a remporté le Soulier d’Or adidas de l’édition 1970 au Mexique grâce à son agilité, à sa capacité à profiter du moindre espace et à ses frappes aussi précises que surprenantes. Klose a lui aussi été sacré meilleur buteur du tournoi, 36 ans plus tard en Allemagne, mais en misant sur d’autres qualités : vitesse, jeu de tête et qualité technique. Müller estime pourtant que le parcours de son successeur est « loin d’être terminé ». La phase finale programmée l’an prochain au Brésil pourrait lui donner l’occasion de détrôner Ronaldo : « Ce serait extraordinaire. J’espère qu’il pourra encore évoluer deux ou trois ans au plus haut niveau ».
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JO 2020 : CE SERA A TOKYO
Le CIO réuni à Buenos Aires, en Argentine, a décidé d’attribuer les Jeux olympiques d’été de 2020 à la ville de Tokyo. La capitale japonaise avait déjà eu l’occasion d’accueillir les JO en 1964. Tokyo a devancé la métropole turque, Istanbul. Madrid, l’autre participant à la finale à trois, a été éliminée au premier tour. Tokyo sera donc la ville de tous les regards en 2020. La métropole nippone, dont le credo est «découvrir demain», proposera des Jeux très compacts, répartis en deux zones de compétition. L’une en front de mer et une autre baptisée «Patrimoine», reprenant une partie des sites et enceintes déjà utilisés pour les Jeux de 1964. Et la facture est estimée à 8,3 milliards de dollars (environ 4126 milliards de F cfa), incluant la construction d’infrastructures. Pour ces prochains JO, Tokyo a repris l’essentiel du projet défendu pour sa candidature pour les JO de 2016 (remportée par le Brésil) en apportant quelques améliorations. Pour convaincre le CIO qu’au Japon «les Jeux seraient entre de bonnes mains», la ville de Tokyo s’était targuée d’avoir déjà mis 4,5 milliards de dollars (environ 2227 milliards de F cfa) dans un fonds spécial en banque pour couvrir le financement des Jeux. La capitale japonaise, arrivée en tête au premier tour, a devancé Istanbul lors de l’ultime scrutin avec 60 voix contre 36. La métropole turque, qui en est à sa cinquième candidature, ne s’était jamais retrouvée si proche de son but : être la première ville d’un pays à majorité musulmane à organiser les Jeux. Candidate malheureuse en 2000, 2004, 2008 et 2012, Istanbul, opiniâtre, espérait cette fois convaincre les membres du CIO. Les supporteurs de la candidature d’Istanbul massés à proximité de la Mosquée bleue ont quitté le lieu de rassemblement en silence. Si la bataille s’annonçait serrée entre les trois, l’élimination d’emblée de Madrid a constitué néanmoins une surprise. Les bookmakers plaçaient plutôt Istanbul en troisième position. Dans les rues de la capitale espagnole, la tristesse a très rapidement supplanté l’allégresse du début de soirée. Des milliers de supporters sont restés sans voix de longues minutes après l’annonce de la victoire de Tokyo. C’était la consternation pour les milliers de personnes massées devant les écrans géants de la Puerta de Alcala, au centre de la ville.
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Zone Europe : LES GROS BRAS NE TREMBLENT PAS
Cinq leaders ont assuré leur statut en s’imposant, trois autres ont concédé le nul et seule la Bosnie-Herzégovine s’est inclinée, qui plus est à domicile, lors de la huitième journée des qualifications
Les grandes nations traditionnelles comme l’Espagne, championne du monde en titre, la Belgique, l’Italie et l’Allemagne, ont fait un pas de géant vers le Brésil. Les Pays-Bas aussi même s’ils ont trébuché sans conséquence en Estonie alors que le Monténégro, auteur d’un bon nul en Pologne, se voit rejoint par l’Angleterre et que le Portugal malgré sa victoire 4-1 en Irlande du Nord n’est plus maître de son destin face à la Russie. Pour cette journée, le Portugal n’avait pas le droit de perdre. Après six buts, trois expulsés et un numéro de haute voltige de Cristiano Ronaldo il a rempli son contrat et s’accroche à sa première place. Malgré toute la bonne volonté et l’esprit de corps des Irlandais, l’expérience était du côté du Portugal dont les joueurs ont su garder leur sang-froid. Cristiano Ronaldo a marqué sur deux coups de tête magistraux et sur un coup franc légèrement dévié. Mais le Portugal qui n’a plus que deux matches à jouer n’est plus maître de son destin. Et pour cause, la Russie a également gagné en dominant logiquement le Luxembourg. Les Russes, qui restaient sur deux défaites consécutives, se rassurent ainsi et restent à deux points du Portugal, mais avec un match en moins contre le Luxembourg. Dans le groupe A, la Croatie a obtenu le nul 1-1 en Serbie. Mais malgré ce résultat, les Croates ont laissé s’échapper la Belgique vainqueur 2-0 du Pays de Galles et qui compte désormais cinq points d’avance. Les hommes de Marc Wilmots ont géré le match en Ecosse avec beaucoup de maîtrise, concrétisant par Steven Defour et Kevin Mirallas, ce qui va leur permettre d’effectuer sans pression leur prochain déplacement en Croatie. Malgré l’absence de six titulaires blessés ou suspendus, l’Italie (groupe B) a rempli son contrat en Bulagrie en allant décrocher les trois points sur un but d’Alberto Gilardino, Gianluigi Buffon se chargeant ensuite du reste. Les hommes de Cesare Prandelli comptent désormais sept points d’avance. L’Allemagne (groupe C) sans forcer son talent, a remporté sa sixième victoire avec des buts de Miroslav Klose, Toni Kroos et Thomas Mueller, et peut déjà presque réserver ses billets pour le Brésil. De son côté, la Suède n’a pas laissé l’occasion de prendre la seconde place du groupe en allant s’imposer à Dublin grâce à Johan Elmander et Anders Svensson malgré l’ouverture du score par l’inusable et incontournable Robbie Kean. Dominatrice mais toujours aussi peu réaliste, la France (groupe I) n’a pu venir à bout de la Géorgie et de son étonnant gardien Giorgi Loria. Les Bleus, qui devront vraisemblablement passer par les barrages, ont battu un triste record d’inefficacité avec 479 minutes sans marquer. Les champions du monde espagnols, avec Iker Casillas titulaire dans les buts, ont naturellement profité de l’occasion pour prendre trois points d’avance grâce aux réalisations de Jordi Alba et Alvaro Negredo en Finlande.