Alain Giresse/Femafoot : Le divorce consommé

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«Je ne suis pas partant pour le renouvellement de mon contrat avec la Fédération malienne de football (Femafoot)». Ces propos sont du sélectionneur national des Aigles du Mali, qui, hier 14 mai 2012 évoquait devant un parterre de journalistes les raisons profondes de son divorce d’avec le Comité exécutif de la Femafoot.

Mousa Konaté vice- président femafoot

«Ces derniers jours, depuis que l’entraîneur-sélectionneur du Mali, M. Alain Giresse, a laissé entendre dans la presse son intention de ne pas accepter de renouveler le contrat le liant au Comité exécutif de la Fédération malienne de football, mon téléphone n’a pas cessé de sonner pour en savoir davantage, notamment la position du Comité exécutif en la matière. Les responsables de la Fédération n’avaient pas encore jugé opportun de communiquer sur le sujet avant d’épuiser toutes les possibilités d’entente avec M. Giresse. En effet, le souhait de la Fédération malienne de football était de poursuivre la belle aventure de la dernière Coupe d’Afrique des Nations qui a vu notre équipe nationale terminer à la 3ème  place. Ce succès, qui a été brillamment salué et fêté par toute la nation malienne, nous le devons au talent et à la détermination de nos footballeurs sous la direction de leur entraîneur-sélectionneur.

La Fédération malienne de football et les plus hautes autorités nationales ont rendu un vibrant hommage à M. Giresse et à ses protégés. Aujourd’hui encore, nous assurons M. Giresse de notre profonde gratitude pour l’œuvre accomplie et nous pouvons qu’exprimer nos sincères regrets de constater que M. Giresse a décidé de ne pas accepter le renouvellement de son contrat à la tête de notre équipe nationale. Le contrat de deux années qui liait le Mali et l’entraîneur-sélectionneur doit arriver à son terme le 31 mai 2012. En prévision de cette échéance, avant de soumettre à M. Alain Giresse un autre bail, nous avons jugé nécessaire d’apporter quelques réaménagements à certains termes du contrat»,  explique Moussa Konaté, 1e Vice-président chargé des équipes nationales au nom du Comité exécutif de la Femafoot.

Ce sont ces réaménagements qui choquent Aalin Giresse, notamment ceux portant  le Staff médical, le choix des joueurs et le téléphone. Concernant le Staff médical, la Femafoot estime que les prestations des «spécialistes» expatriés n’étaient pas ce qu’on était en droit d’attendre d’eux et leur motivation laissait à désirer.  Ces propos sont mensongers aux yeux de Giresse qui n’accepte pas non plus qu’on lui dise que désormais le sélectionneur «aura toute la latitude de proposer à son employeur la liste des joueurs sélectionnés». Cette formulation deviendra : le sélectionneur «aura toute la latitude de proposer pour validation à son employeur la liste des joueurs sélectionnés».  Veut-on lier les mains à Giresse ? Tout porte à le croire.

Concernant la facture téléphonique, la Femafoot soutient que pour ses appels téléphoniques, il avait été proposé d’allouer au sélectionneur, sur une base mensuelle, une somme ne devant pas excéder cinq cent mille francs CFA. Ainsi si la facture réelle n’atteignait pas cette somme, la Fédération ne réglait que la facture des appels effectués. Si la facture n’atteignait pas cette somme, la Fédération, pour des raisons d’orthodoxie de gestion, n’était pas tenue de verser la différence au sélectionneur. Cette disposition ayant été contestée par M. Giresse, il a été convenu d’inclure la somme des cinq cent mille dans son salaire, explique Moussa Konaté.

Faux rétorque Alain Giresse qui révèle qu’il a encore des salaires impayés ainsi que les frais de mission.

Pourquoi ce divorce brutal ? A en croire Giresse tout allait bien quand le bureau exécutif a viré à 180° en décidant souvent unilatéralement.  «Je suis tombé des nues. On vient de réaliser quelque chose de bon à la CAN et tout d’un coup, on veut détruire tout. Ce n’est pas sérieux», regrette le désormais ex-entraîneur des Aigles du Mali. A signaler qu’il y avait en fait depuis un certain temps une incompatibilité d’humeur entre le Comité exécutif de la Femafoot et Giresse. Il y a aussi la situation de crise que traverse notre pays décourage le Français ainsi que d’autres joueurs ?

En tout, avec ce départ de Giresse, le football malien risque de tomber en berne. Le président de la Fédération malienne de football, Hammadoun Kolado Cissé et son staff doivent se rendre à l’évidence qu’ils ont une fois encore échoué  et qu’ils doivent impérativement rendre le tablier.

Basile ESSO

 

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1 commentaire

  1. A quand la fin du mythe d’un sélectionneur étranger? Monsieur Dramé, dans un passé très récent, a réalisé l’exploit de placer le Stade à la tête des clubs africains de football! Ailleurs en Afrique, des pays ont connu la gloire sportive sous la houlette d’entraîneurs nationaux! Alors pourquoi la FMF au lieu de “dilapider” nos maigres revenus en recrutant des entraîneurs expatriés n’accorde pas tout simplement cette ” chance” ou plutôt ce privilège à un de nos entraîneurs compétents?

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