Alain Giresse, sélectionneur des Aigles du Mali : Mention médiocre

Au terme des éliminatoires CAN 2012, le Mali (10 points) s’est qualifié sur le fil à la faveur du goal différentiel  particulier contre le Cap-Vert (10 points). Une qualification sans gloire qui interpelle le sélectionneur Alain Giresse. Ses  choix, sa tactique et sa gestion du groupe ont mis à nu toutes les carences d’un technicien  qui disposait de tous les moyens et de toutes les cartes pour faire des performances. Autopsie  d’un management très approximatif .

Le technicien français Alain Giresse n’a presque jamais convaincu depuis son arrivée à la tête des Aigles. Le parcours du Mali en éliminatoires de la CAN 2012 en est une belle illustration. Avec une bonne quarantaine de joueurs sélectionnés.

La défaite d’entrée (1-0) face au Cap-Vert à Praia avait sonné l’alerte. Le public sportif malien s’était largement interrogé sur les choix du technicien des Aigles. Les victoires poussives à Bamako face au Liberia (2-1) et au Zimbabwe (1-0) n’ont jamais rassuré. Ni le jeu, ni la tactique, ni l’état d’esprit des Aigles n’ont  prédominé. Mais l’espoir était revenu après ces 2 victoires consécutives à domicile qui relançaient le Mali dans la course à la qualification pour la CAN 2012. Un espoir légitime qui a fait place au doute à l’orée de la 4e journée des éliminatoires face au Zimbabwe.

On se rappelle que lors de Cap-Vert-Mali (1ère journée), Amadou Sidibé (Auxerre), sans aucun match de championnat français dans les jambes, a été titularisé. On sait également que lors de Mali-Zimbabwe (3e journée), Alain Giresse s’est passé des services du meilleur défenseur central Adama Coulibaly «Police» d’Auxerre prétextant le laisser aux services de son club qui luttait contre la relégation. Paradoxalement, le capitaine Mahamadou Diarra «Djilla» de Monaco est convoqué alors que son club battait de l’aile contre la relégation en Ligue 2 française.  A Bamako contre le Zimbabwe, Djilla a dû recourir à une infiltration pour jouer ledit match malgré une diarrhée persistante. Que dire du cas Seydou Kéita qui a décidé de revenir en sélection après une période de recul. Malgré sa forme du moment, le joueur du FC Barcelone s’est heurté aux divagations d’Alain Giresse. Et ce malgré les injonctions du  Comité Exécutif de la Fédération malienne de Football (Fémafoot).
La liste des Aigles pour Zimbabwe-Mali (4e journée) est une défiance à l’égard de la Fémafoot.  Contre toute attente, le nom du Barcelonais Seydou Kéita n’y figure pas. Giresse se dédouane avec un ton dubitatif : « J’ai déjà un groupe qui pourrait ne pas être réceptif à l’intégration de Seydou Kéita …Et puis, il ne faut pas dévaloriser les joueurs qui ont toujours répondu à l’appel …»

Le hic de la liste d’Alain Giresse est la convocation du capitaine Mahamadou Diarra «Djilla» de l’AS Monaco qui ne joue pas avec son club depuis plus d’un mois.

 Pour un match aussi important, Alain Giresse se plante sur son onze de départ en alignant une équipe expérimentale. Pire, il  incorpore le milieu offensif Ismaël Kéita (Nantes) au poste de latéral droit et le néophyte latéral Mohamed Fofana (Toulouse) dans l’axe central. Des choix approximatifs reléguant du coup sur le banc de touche  des défenseurs confirmés comme Abdoulaye Y  Maïga (USMA), Ousmane Berhté (Jomo Cosmos) et des milieux en forme comme Samba Sow (Lens) et Amadou Sidibé (Auxerre). C’est d’ailleurs sans surprise que Mohamed Fofana cède sa place à Abdoulaye Y Maïga (46’).
 Pour une des rarissimes fois, le capitaine Mahamadou Diarra fait banquette peut-être contre son gré. En dépit de sa méforme, il remplace Ismaël Kéita (62’) alors que les deux équipes étaient à égalité (1-1). Pour couronner son état de méforme, Djilla se fait expulser en fin de  partie par un carton rouge direct. Le Mali est défait (2-1) à Hararé.

Depuis cette débâcle, le sélectionneur Alain Giresse fait profil bas. Il est sous pression. C’est fort logiquement qu’il fait appel enfin au Barcelonais  Seydou Kéita pour l’important match Mali-Cap Vert (5e journée). La suite est connue. Le Mali s’impose proprement (3-0) avec un Seydou Kéita des grands jours et prend pour la première fois la tête du groupe A. Ce fut le meilleur match des Aigles dans les éliminatoires.

La fin des éliminatoires laisse un arrière goût amer. A Monrovia, le Mali, accroché par le Libéria (2-2), se qualifie grâce à la victoire du Cap-Vert sur le Zimbabwe (2-1). Lors de cet ultime match de  Monrovia, Alain Giresse a encore commis une bourde technique. En seconde période, il fait entrer Modibo Maïga (convalescent) à la place du virevoltant El Hadji Mahamane  Traoré. Conséquence : Modibo se blesse en moins de 10 minutes et remplacé par Moustaph Yattabaré. Giresse se perd dans ses choix !

Après avoir marqué le but de la victoire et de la qualification directe à la 87’, le Mali se fait rejoindre au score dans les arrêts de jeu (2-2). Une égalisation qui a secoué le Ministre des Sports, Djiguiba Kéita «PPR» :«Je vous assure que j’ai perdu 3 kilos au Stadium de Monrovia», lançait le ministre lors de la visite effectuée au champ hippique le mardi 11 octobre dernier.  

Au vu de tout ce qui précède, le technicien français Alain Giresse peut-il apporter quelque chose aux Aigles du Mali lors de la phase finale de la CAN 2012 ?

Un autre challenge qui relève du haut niveau avec les meilleures sélections africaines. Toute chose qui tranche avec la phase des éliminatoires.

La succession d’Alain Giresse est à juste titre plus que jamais ouverte.

                                                                        Baba Cissouma

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