Alain Giresse, sélectionneur des Aigles du Mali : Fin d’un règne ?

0

L’après match Zimbabwe-Mali (2-1) risque d’être très difficile à vivre pour le sélectionneur français des Aigles, Alain Giresse. Ses  choix, sa tactique et sa gestion du groupe ont mis à nu toutes les carences d’un technicien  qui disposait de tous les moyens et de toutes les cartes pour faire des performances. Autopsie  d’un management très approximatif.

La colère qui couvait depuis l’annonce de la liste des 23 Aigles  pour le match de Hararé face aux Warriors du Zimbabwe est montée d’un cran après la défaite du Mali (2-1). Une désillusion prévisible. Mais il est important de rappeler qu’Alain Giresse n’a presque jamais convaincu depuis son arrivée à la tête des Aigles. Le parcours du Mali en éliminatoires de la CAN 2012 en est une belle illustration. La défaite d’entrée (1-0) face au Cap-Vert à Praïa avait sonné l’alerte. Le public sportif malien s’était largement interrogé sur les choix du technicien des Aigles. Les victoires poussives à Bamako face au Liberia (2-1) et au Zimbabwe (1-0) n’ont jamais rassuré. Au Stade du 26-Mars, les Aigles ont gagné sans convaincre et les supporters sont toujours restés sur leur faim. En faite, ni le jeu, ni la tactique, ni l’état d’esprit des Aigles n’ont  prédominé. Mais l’espoir était revenu après ces 2 victoires consécutives à domicile qui relancaient le Mali dans la course à la qualification pour la CAN 2012. Un espoir légitime qui a fait place au doute à l’orée de la 4è journée des éliminatoires face au Zimbabwe, à Hararé le 5 juin dernier.

 Les limites du système Giresse
En réalité, le sélectionneur des Aigles nous a toujours laissés sur notre sur faim lors des conférences de presse d’avant et d’après match. Alain Giresse justifie ses choix et sa tactique sans arguments solides et sans convaincre. On se rappelle que lors de Mali-Zimbabwe, Alain Giresse s’est passé des services du meilleur défenseur central Adama Coulibaly «Police » d’Auxerre prétextant le laisser aux services de son club qui luttait contre la relégation. Paradoxalement, le capitaine Mahamadou Diarra « Djilla » de Monaco est convoqué alors que son club battait de l’aile contre la relégation en Ligue 2 française.  A Bamako contre le Zimbabwe, Djilla a dû recourir à une infiltration pour jouer ledit match malgré une diarrhée persistante.

L’on sait également que lors de Cap-Vert-Mali, Amadou Sidibé (Auxerre), sans aucun match de championnat dans les jambes, a été titularisé. Pour quel résultat ? Vous connaissez la suite.
La totale demeure le règlement du cas Seydou Kéita qui a décidé de revenir en sélection après une période de recul. Malgré sa forme du moment, le joueur du FC Barcelone s’est heurté aux divagations d’Alain Giresse.

La Femafoot s’invite au débat
Quarante-huit heures avant la publication de la liste des 23 Aigles devant se rendre à Hararé, le Comité Exécutif de la Fédération malienne de Football (Femafoot) est entré dans la danse en convoquant le sélectionneur Alain Giresse à la barre lors d’une réunion.

Le cas Seydou Kéita est à l’ordre du jour. Une fois encore le sélectionneur divague dans sa réponse. Très choqué par les propos de Giresse, un membre du Comité Exécutif monte au créneau. « Pouvez-vous nous rassurer la victoire au Zimbabwé sans Seydou Kéita ? », s’est-il adressé au sélectionneur. Et Giresse de répliquer : « Pouvez-vous aussi rassurer une victoire avec Seydou Kéita ? ». Ce jeu de ping-pong s’achève sans verdict final. Mais le sélectionneur est dos au mur. Il semble paniqué et cédé à la pression Fédérale.

 Giresse défie Femafoot

Jeudi 26 mai 2011, lors d’un point de presse au siège de la Femafoot, le sélectionneur des Aigles, le Français Alain Giresse, dans ses petits souliers dévoile la liste des 23 joueurs pour le match Zimbabwe-Mali. Contre toute attente, le nom du Barcelonais Seydou Kéita n’y figure pas. Giresse se dédouane avec un ton dubitatif : « J’ai déjà un groupe qui pourrait ne pas être réceptif à l’intégration de Seydou Kéita …Et puis, il ne faut pas dévaloriser les joueurs qui ont toujours répondu à l’appel …»

Le hic de la liste d’Alain Giresse est la convocation du capitaine Mahamadou Diarra «Djilla» de l’AS Monaco qui ne joue pas avec son club depuis plus d’un mois.
Le point de presse se termine alors en queue de poisson ! Des confrères ont dû quitter la salle avant le terme des propos du sélectionneur. C’est un grand tollé dans le milieu des fans des Aigles.
                
…Et la catastrophe arriva !
Alain Giresse est convaincu de ses choix. Il dit vouloir se tromper avec ses idées, mourir avec sa conviction. Hélas, à sa grande surprise, quatre joueurs déclarent forfaits pour le stage de Johannesburg avant de rallier Hararé. Il s’agit des défenseurs  Adama Coulibaly, Drissa Diakité (deux cadres) et les frères Yattabaré (le milieu Sambou et l’attaquant Moustapha).  L’équipe venait d’être mutilée ! Pour un match aussi important, Alain Giresse se plante sur son onze de départ en alignant une équipe expérimentale. Pire, il  incorpore le milieu offensif Ismaël Kéita (Nantes) au poste de latéral droit et le néophyte latéral Mohamed Fofana (Toulouse) dans l’axe central. Des choix approximatifs reléguant du coup sur le banc de touche  des défenseurs confirmés comme Abdoulaye Y  Maïga (USMA), Ousmane Berhté (Jomo Cosmos) et des milieux en forme comme Samba Sow (Lens) et Amadou Sidibé (Auxerre). C’est d’ailleurs sans surprise que Mohamed Fofana cède sa place à Abdoulaye Y Maïga (46’).

Et le capitaine Mahamadou Diarra «Djilla» dans tout ça ? Pour une des rarissimes fois, il fait banquette peut-être contre son gré. En dépit de sa méforme, il remplace Ismaël Kéita (62’) alors que les deux équipes étaient à égalité (1-1). Pour couronner son état de méforme Djilla se fait expulser en fin de  partie par un carton rouge direct.

On ne saurait passer sous silence l’entrée ratée de l’attaquant Tènèma N’Diaye (Metz) à la place du Bordelais Cheick Tidiane Diabaté dans les quinze dernières minutes.
Tous ces mauvais choix tactiques du sélectionneur ont permis aux Zimbabwéens de s’imposer à la faveur d’un penalty (90’) tiré en deux temps.

           Alain Giresse sous tutelle 
Le Mali perd une bonne occasion de se mettre à l’abri. Au contraire, il se met sous pression pour les deux dernières rencontres face au Cap-Vert (à Bamako) et au Liberia  à (Monrovia).

Après la grande débâcle face au Zimbabwe, Alain Giresse est tranquillement rentré chez lui en France en attendant de probables décisions de son employeur, Femafoot.

La question que tous les Maliens se posent est de savoir si le technicien français Alain Giresse pourra-t-il faire qualifier les Aigles du Mali pour la CAN 2012, ce grand rendez-vous biennal africain ?

L’heure est désormais à la gestion des deux matches restants. Honnêtement ! Pour réussir le pari, il faut créer dans un premier temps une union sacrée autour des Aigles et faire appel à tous les joueurs valables. Dans un second temps, il faut mettre Alain Giresse sous tutelle d’une commission provisoire qui regroupera des membres du Comité Exécutif de la Femafoot, du département chargé des Sports, des techniciens, des anciens joueurs, des journalistes et d’autres personnes ressources.
Une démission du Français Alain Giresse n’est pas à exclure vu l’ampleur de la situation.

Baba Cissouma  

 .

Commentaires via Facebook :