Alain Giresse : La Femafoot prise au piège ?

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Alain Giresse

Après la piètre prestation des Aigles du Mali à la CAN  Gabon 2017, le limogeage de l’entraîneur Alain Giresse s’imposait, à défaut d’obtenir sa démission. Mais problème : la Fédération Malienne de Football est prise au piège par le  contrat  qu’elle a signé avec le technicien français. Négocier son départ, le limoger, ou le laisser continuer jusqu’en novembre 2017, fin de son contrat, voici les trois options dans le dossier du coach des Aigles. Quelle sera la décision finale de la Femafoot ? Quelles seront les conséquences en cas de limogeage de Giresse? Notre analyse. 

Les conséquences de la grave crise qui secoue notre football, et la mauvaise préparation des Aigles ne sauraient être un alibi pour accorder des circonstances atténuantes au coach Alain Giresse. Et pour cause, pour l’une des rares fois l’unanimité a été faite autour de la défaillance de l’encadrement technique pour expliquer (justifier ?) la piètre prestation des Aigles à la CAN 2017 : une défaite, et deux matches nuls. Ce bilan s’est avéré insuffisant pour continuer la course. Pourtant il aura fallu que l’entraîneur Alain Giresse revoie sa copie après la première sortie des Aigles, pour redresser la barre. Mais hélas il a brillé par ses mauvais choix. Comme nous avons pu constater le faux pas inaugural contre le Ghana nous a  été fatal. Les maliens ont assisté à l’élimination prématurée de leur équipe nationale. Logiquement des têtes devraient tomber. Et cela à commencer par l’entraîneur principal, dès l’instant que sa responsabilité est établie. Mais il se trouve que la Fédération Malienne de football (Femafoot)  est coincée dans le contrat qui la lie au technicien Français. Elle ne saurait le limoger sans conséquence juridique.  Aujourd’hui le dossier de Giresse est devenu une « patate chaude » dans les mains du président de la Femafoot. Il est désemparé !

Au-delà du dilemme pour la gestion de cette affaire, le président de la Femafoot, Boubacar Baba Diarra, est en mauvaise posture face au technicien Français. Sinon Alain Giresse devrait rendre sa démission immédiatement après l’élimination des Aigles dès le premier tour. Même si son contrat doit expirer en novembre 2017, Giresse, pour une question de morale, doit logiquement mettre un terme à sa collaboration avec la Femafoot. Il a échoué !

D’autres sélectionneurs l’ont fait après leur échec à la même CAN. L’entraîneur Belge des Fennecs d’Algérie, Georges Leekens en  admettant  son échec  a démissionné… Pourtant son contrat  signé sur la base d’objectifs précis  devrait durer jusqu’en 2019. Mais il n’était pas évident que le technicien Belge reste à la tête des Fennecs toute cette période. C’est-à-dire que cela dépendra  des résultats de l’EN lors de ses prochaines échéances.  Et la Fédération Algérienne de football pourrait le démettre sans indemnités si l’équipe nationale n’atteint pas les demies finales de la CAN, ou si elle était éliminée de la coupe du monde. Son bilan est bien plus que mitigé, car outre cette élimination prématurée à la CAN, l’Algérie a également hypothéqué ses chances de qualification au Mondial 2018 en Russie après la défaite (3-1) lors des éliminatoires face au Nigéria.

Logiquement, le Belge a pris la mesure de son échec : deux matches nuls et une défaite, il  a démissionné. La troisième place du groupe B, synonyme d’élimination, a été une grande désillusion pour des Fennecs figurants parmi les favoris de la CAN. Cela a été facile parce que les dirigeants Algériens ont eu le bon reflexe de mettre des gardes fous autour du contrat. Ce qui a manqué chez le président de la Femafoot.

En plus de lui le coach des Eléphants de la Côte d’Ivoire à démissionné. Il  est incompréhensible que le tenant du titre soit éliminé de la compétition dès le premier tour. Michel Dussuyer  a facilité la tâche à la Fédération Ivoirienne de Football, en argumentant son départ par son incapacité à gérer le groupe.

Mais paradoxalement Alain Giresse ne  se reproche rien et pense même que l’équipe nationale du Mali n’avait pas  le niveau pour réaliser un bon parcourt au Gabon.  Puisque beaucoup d’entraîneurs Européens viennent généralement en Afrique pour se faire de l’argent, Alain Giresse veut continuer son contrat dans la plus grande  sérénité, et il n’a aucune crainte pour sa sécurité. Si c’était le cas l’ambassade de la France  lui aurait mis en garde, comme ce fut le cas après les événements malheureux de mars 2012.

Pour la gestion du dossier du technicien Français trois cas de figure sont envisageables : négocier son départ à l’invitant de démissionner, le débarquer quoique cela puisse coûter ou le laisser continuer jusqu’en novembre 2017, fin de son contrat. L’analyse des trois éventualités conclut à notre avis à une question. Dans la mesure où Alain Giresse n’est pas dans une logique de démissionner ou de  négocier son départ, est ce que son limogeage (aux conséquences budgétaires faramineuses) serait envisagé par les instances (Femafoot)? Ou encore vat-on le laisser achever son contrat, qui prend fin en novembre 2017 ?  Pour le moment la seule compétition en cours demeure les éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018. Et le Mali est mal embarquée dans ces éliminatoires. Après deux journées à 80% le Mali est pratiquement éliminé.

O. Roger Sissoko

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1 commentaire

  1. Arrêtons de crier au diable! Pourquoi la Femafoot n’a pas défini des dispositions claires dans le contrat prévoyant la résiliation dudit contrat au cas où l’équipe malienne n’atteindrait pas le 2ème tour de la CAN.

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