BBC : Ce déplacement au Soudan du Sud aurait pu être un match piège. Vous deviez être particulièrement satisfait de cette victoire (3-0) obtenue sans trembler à Juba ?
Alain Giresse : Nous étions prévenus des conditions qu’on allait rencontrer. Donc nous nous étions préparés en fonction de ça en France. Ensuite, on a essayé de s’adapter et de mettre en place un système et des conditions de jeu qui allaient nous permettre de pouvoir être performants. Ça a été bien respecté et le résultat est là.
Il y avait plusieurs absents pour ce match. Vous avez fait appel à des joueurs inexpérimentés comme Moussa Doumbia du FC Rostov. Au-delà de son but, vous a-t-il suffisamment convaincu pour être appelé plus souvent en sélection ?
Effectivement, je me suis appuyé sur des joueurs qui étaient proches de l’équipe nationale pour compenser les absences. Maintenant, il faut savoir rester prudents : la vérité d’un match n’est pas celle du suivant. Certains joueurs étaient absents sur blessure, d’autres se sont montrés, comme Doumbia, mais aussi d’autres qui démarraient aussi pour la première fois. C’est un groupe qui commence à prendre, à se modifier progressivement. Il faut désormais donner un peu plus d’homogénéité à l’ensemble de l’équipe.
Reste-t-il des places à prendre dans ce groupe en vue de la CAN 2017 ? On sait que ça pousse avec les jeunes maliens qui avaient réussis en 2015 (vice-champion du monde au Mondial U-17, troisièmes au Mondial U-20). Un milieu comme Adama Traoré de l’AS Monaco, élu meilleur joueur du Mondial U-20 l’an dernier, doit-il s’inquiéter ?
Adama Traoré est un cas exceptionnel car malheureusement il a eu la jambe cassée. C’est à cause de cela qu’on ne l’a pas vu dans le groupe, mais je pense qu’on pourra le retrouver bientôt. Cela dit, on ne franchit pas aussi facilement les catégories pour passer d’une compétition de moins de 17 ou 20 ans à une CAN. Il faut être prudent, avancer doucement. C’est ce qu’on a fait à travers ce match au Soudan du Sud. Après, il ne faut pas se dire que ça y est, c’est fini ! Le football ne fonctionne pas comme ça. Les étapes se franchissent doucement mais sûrement et c’est dans cet esprit-là qu’il faut que l’on travaille
Concernant le cas de Cheikh Tidiane Diabaté, son départ des Girondins de Bordeaux pour la Turquie et le club d’Osmanlispor, ce sera un frein à d’autres convocations ?
On va le suivre comme on suit tous les joueurs dans les divers championnats. C’est vrai qu’il y a des championnats qui sont plus visibles que d’autres. Ce sera un peu plus compliqué de le voir. Mais ça dépendra aussi de ses performances. Pour un attaquant, quand on marque beaucoup de buts, même dans le championnat turc, c’est un signe intéressant.
Il y a quelques mois, on avait évoqué des discussions entre vous et la Fémafoot. Votre avenir de sélectionneur des Aigles semblait alors incertain. Vous confirmez que vous serez le coach du Mali à la CAN 2017 ?
Non, je n’ai pas eu de discussions particulières avec la Fédération malienne de football. Je ne vois pas pourquoi il y en aurait eu car j’étais sous contrat. Des bruits ont tourné autour de mon nom sur d’autres destinations, mais ces rumeurs ne venaient ni de la Fédération ni de ma part. Ça fait partie du monde du football… En tout cas, ces rumeurs étaient loin de ma situation contractuelle avec le Mali.
Donc vous confirmez que vous en serez ?
Ah (rires) ! D’ici le mois de janvier, il y a des matches et des matches…. Et dans le football, il ne faut jamais voir les choses sur le long terme !