Au lendemain du match nul (1-1) contre le Rwanda, un internaute du site Maliweb répondant au pseudonyme de Touré Ben Mahamat martelait l’air dépité “Moi, je regrette le départ d’Alain Giresse, mais quoi dire et que faire ? Nos dirigeants ne savent pas ce qu’ils veulent”. Ce constat est bien le prolongement de notre réflexion depuis l’an passé.
En effet, il y a une année de cela, à travers un article intitulé “Carton Rouge pour la Femafoot !!!”, nous avions alerté sur les hasardeux errements de l’instance dirigeante de notre football qui décidait curieusement d’évincer Giresse pour des questions de prérogatives, et non pour des prétentions salariales malgré les évidentes prouesses du technicien français.
Pour être un observateur assidu de l’évolution des Aigles depuis la CAN 2002 organisée chez nous, nous pouvons affirmer, au même titre que des milliers d’autres Maliens, que l’équipe de 2012 sous la houlette de Giresse était la plus solide de cette dernière décennie. Giresse avait su construire un bloc cohérent et impressionnant qui était agréable à voir jouer et qui procurait de la fierté. Au retour de la CAN 2012 avec une honorable 3ème place, mais surtout une prometteuse envolée des Aigles sur les années suivantes, Giresse avait apprécié l’accueil réservé aux Aigles par le public sportif avec à sa tête l’ancien chef d’Etat ATT. Sûr de sa force et conscient de la naissance d’une nouvelle ère, le technicien français avait promis que « jouer le prochain mondial est un objectif pour le Mali ».
Et puis voilà ! Malgré le coup d’état, Giresse voulait toujours continuer avec ses poulains. Mais la Femafoot en a décidé autrement ! Et malheureusement pour la Femafoot, le temps demeure un juge patient et implacable ; il laisse guérir facilement les plaies superficielles et permet sournoisement le développement de la gangrène dont la sentence est irréversible. Pendant ce temps, en bons mortels, nous pensons que les problèmes sont résolus, alors qu’en vérité ils ne sont que déplacés et accumulés. A Ouagadougou contre l’Algérie puis lors de la récente CAN 2013, Amadou Pathé Diallo et Patrice Carteron ont en réalité profité et surfé sur la dynamique créée par Alain Giresse.
Et l’ironie du sort nous amène à dire plutôt que « jouer le prochain mondial est un objectif raisonnable pour une équipe drivée par Alain Giresse ». L’homme a frôlé cet objectif sur la dernière marche avec les Panthères du Gabon, pendant que les dirigeants Maliens ont eux-mêmes créé les conditions de la non-atteinte de l’objectif. Aujourd’hui, Giresse poursuit son objectif avec les Lions de la Téranga. Et le Sénégal qui est toujours dans la course n’a besoin que d’un match nul à Dakar en Septembre prochain pour accéder au 3ème tour. Nous demeurons convaincus que Giresse réussira sa mission.
La déstabilisation et le complexe de supériorité
Qu’on le veuille ou pas, le grand tintamarre provoqué par le départ de Carteron a eu un impact psychologique négatif sur le groupe. Ce départ surgit sur la dernière ligne, au moment où l’équipe a besoin de plus de sérénité : menaces juridiques et attaques par presses interposées, répudiation du coach sur le lieu de regroupement en Bretagne, signature de contrat au TP Mazembé… Mais les athlètes ne sont pas faits de pierres, et à un certain moment, cela affecte psychologiquement. Quand on sait que c’est la préparation mentale qui conditionne l’effort physique, il est vraiment difficile de s’en prendre aux joueurs en cas de contre-performances ! Il faut plutôt s’en prendre au lieu du trébuchement comme on le dit si bien en langue nationale.
En outre, avec deux matchs successifs à domicile, le calendrier des rencontres était réellement favorable aux Aigles. Et l’imprudence a fait vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Et les visiteurs ont profité de cette regrettable suffisance pour asseoir leur stratégie, comme le reconnaît si bien Richard Tardy (DTN du Rwanda) “Je pense aussi que les Maliens nous ont un peu pris de haut et cela a motivé davantage nos jeunes joueurs”.
Et comme si l’avertissement des Rwandais ne suffisait pas, on est arrivé à penser que le Mali prendrait les 6 points restants en battant le Bénin puis l’Algérie chez elle. L’interview accordée la semaine passée par un responsable de la Femafoot sur le site sportif algérien www.compétition.dz (réalisée par Amirouche Boudjedou) est sans appel : “Rien n’est encore perdu. Il reste deux matchs et six points à glaner… On va jouer le match du Bénin et je ne doute pas qu’on va le remporter, parce que le Rwanda était un simple accident et après cela, on viendra en Algérie et on fera en sorte d’arracher la qualification chez vous à Blida. Tout ce qu’on a à faire, c’est de gagner nos deux matchs”. L’optimisme est une bonne disposition. Mais dans notre situation, c’est quand même fort de se projeter sur le match de Septembre sans au préalable vaincre la bande à Sessègnon. Et même en battant le Bénin, c’est illusoire d’affronter le « nif » algérien et de ramener 3 points de Blida.
Le ras-le-bol de Diabaté
Nous avons assisté, sans prendre position, aux accusations par presses interposées entre la Femafoot et Carteron. Mais avec le “pétage de plomb” de Cheick Tidiane Diabaté lors de l’émission sportive du dimanche sur la radio Jekafo, nous avons cru être en train d’écouter un conte épique communément appelé “mana”, tellement que cela paraissait invraisemblable ! Carteron est parti au mauvais moment. Il avait ses raisons (pas forcément les plus justes). Mais après avoir écouté le “Dja foul” de Diabaté, nous sommes contraints d’admettre les dires de Carteron quand il disait que le système était pourri !
Diabaté a assené ses mille vérités jusqu’à indexer le niengoya (égoïsme) qui sévit dans la société malienne. Diabaté est un lion qui rugit dans les stades, et principalement celui du 26 Mars. Il l’a dit et il l’a démontré ! Et en dehors des stades, il est aussi inoffensif qu’une chèvre. On dit aussi chez nous que pour qu’une chèvre morde comme il l’a fait à pleines dents, c’est qu’elle a été trop acculée !
Merci Seydoublen !
Le grand attaquant de Bordeaux n’a pas manqué d’égrener à la face de ceux qui le combattent, que malgré son jeune âge, il a servi pendant plusieurs années le Mali en tant que minime, cadet, junior, espoir, et continue de servir avec abnégation dans l’équipe A.
Cette trajectoire nous rappelle bien le brillant parcours de son aîné Seydou Keita qui a servi le Mali avec patriotisme, et pour qui nous avons eu beaucoup de peine le dimanche. Seydoublen a beaucoup couru pour arracher le ballon dans les pieds des Béninois pour ensuite assurer les relances. Mais c’est comme ça ! Les Aigles ne pouvaient pas réussir. Au départ, il y avait un coup à jouer pour le Mali, mais la gestion et l’environnement ont détruit les espérances. Seydoublen a fait ce qu’il pouvait pour son pays, et nous lui disons Merci pour tous les sacrifices. Sans eau saine, le poisson n’ira point !
Entre temps le Mali n’ira pas au Brésil. Et pour aller un jour au Mondial, nos dirigeants doivent d’abord savoir ce qu’ils veulent (pour paraphraser l’internaute Touré Ben Mahamat). La simple question qui s’impose à nous est la suivante : entre l’Algérie qui part glaner 6 points sur 6 possibles à l’extérieur, et le Mali qui se contente de pêcher 2 points sur 6 à domicile, qui mérite de continuer la course pour le Mondial 2014 ? Nous sommes convaincus que cette fois-ci, le chauvinisme aveugle ne l’emportera pas sur le fair-play et l’honnêteté sportive.
A.MORBA
Chère internautes. La campagne à commencer pour le renouvellement du du bureau fédéral. Je vous pris de consulter les article de Match en 2009 avant juillet pour vous convaincre que ce journal n’a pas de crédibilité
Credibilité ou pas, cet homme sait de quoi il parle. J’ai perso aimé son argumentation, ce qui est rare de nos jours en matière de presse. Il a raconté ce que tout le monde savait et surtout a donnée ses sources. J’attendais pas mieux de toi Fatum. Critiquer c’est bon, surtout de façon négative, mais je crois que l’argumentation est meilleure et merci à Morba.
Cheick a dit sa part de vérité, seydoublen l’a reconforté dans sa position et malheureusement celui (Giresse) qui vait dansé le djandjo au stade Modibo keita n’est plus disponible. Mettez les jeunes dans les conditions et le reste viendra
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