AigloScopie : carton rouge pour la Fémafoot !!!

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Sans être un fervent supporter du Capitaine qui a fait irruption le 22 Mars dernier, je dois admettre qu’il y a un bien-fondé dans sa frustration et son antipathie à l’égard des dirigeants du Mali sur les deux dernières décennies. Le Capitaine soutient mordicus que si le pays est par terre aujourd’hui, c’est bien la faute à la gestion chaotique de ceux qui ont eu en charge la destinée du Mali depuis la révolution de 1991. Cette révolution qui était pourtant porteuse d’espoir s’est au fil des ans muée en une illusion dans un semblant de démocratie exemplaire, de bonne gouvernance et de gestion consensuelle.

Hammadoun Kola Cissé, Président FMF

Eh oui, la montagne a accouché d’une souris ! Et pour illustrer cet état de faits, point n’est besoin de parler des choses les plus graves : nous ne parlerons point de l’intégrité territoriale car le Nord du Mali est devenu un no man’s land où rebelles, bandits et mouvements islamistes font la danse des souris narguant le chat édenté et sans griffes. Nous ne parlerons point de l’éducation où la pullulation des écoles privées n’obéit qu’au seul souci de capter les ressources de l’Etat, au détriment de la mission pédagogique prioritaire ; aujourd’hui, on n’est pas surpris que les étudiants de nos facultés soient mal à l’aise quand on les défie de prendre part à un dialogue en français pendant cinq minutes. Nous ne parlerons point non plus de la santé car tout le monde a vu comment le programme du Fonds Global a été déchiqueté en salle d’opération avec comme chirurgiens Ministre de santé, DAF et autres coordinateurs. Nous n’allons même pas parler de la bonne gouvernance et de la gestion des ressources publiques, car les rapports du Vérificateur Général faisaient plus dans le cérémonial que dans la répression.

En revanche, nous parlerons d’une chose bien plus simple : le football. Oui, quand les choses sérieuses telles que la souveraineté et la gestion de l’Etat ne peuvent procurer du plaisir et de la fierté au peuple, le football lui est un tremplin pour le rayonnement de l’image d’un pays, et le peuple est heureux et fier de voir son équipe jouer, gagner, dominer, figurer parmi les meilleures et donner envie.

Ce sentiment de fierté, nous l’avons ressenti lors de la dernière CAN où les Aigles avaient fière allure et avaient proposé un football des plus élaborés du tournoi. Tous les observateurs, aussi bien nationaux qu’étrangers, ont salué l’empreinte du sélectionneur Alain Giresse et le travail colossal qu’il a accompli en si peu de temps !

Il est difficile d’entrainer au Mali …

Bien que nous ayons découvert, avec le résultat obtenu à la CAN, la vraie valeur de Giresse, il ne faut pas perdre de vue qu’il a fait face à toutes sortes d’adversités dans l’exercice de ses fonctions. Primo, il a ramassé une équipe en lambeaux au lendemain de Angola 2010 où des cadres comme Kanouté, Momo et Seydoublen avaient décidé de tourner le dos. Il fallait tout reconstruire. Secundo, avec une telle situation, les phases éliminatoires ont évidemment été laborieuses et la presse sportive avait lancé des flèches acerbes contre Giresse, sollicitant même qu’il soit mis « sous tutelle » pour la phase finale de la CAN 2012. Tercio, le dernier coup de massue a été donnée par la fédération qui a relevé son adjoint sans l’en aviser, seulement à quelques jours de la CAN, et Giresse de s’étonner : « Ce n’est pas moi qui ai demandé ça, et d’ailleurs je n’avais rien à reprocher à Cheikh ».

Accueilli comme un héros

Malgré toutes ces embûches, Alain Giresse a su bâtir une équipe compétitive. Et bien que les blessures de dernière minute l’aient privé de Kalilou, Police et El Hadj Mahamane, il a quand même eu le flair de dénicher Samba Diakité, de donner plus de galons à Samba Sow, Bakaye Traoré et Abdou Traoré. Le capitanat a toujours été problématique chez les Aigles, et personne ne contestera qu’à Cédric Kanté, le brassard lui sied comme un gant. A la différence du passé, on a senti l’envie de jouer chez les  jeunes, on a senti que quelque chose les soudait et les motivait, on n’avait plus peur de les voir jouer, on était fier d’être Malien… Et en acteur majeur des Aigles depuis plus d’une décennie, Seydoublen est tombé sous le charme du travail de Giresse : « Ça fait longtemps que je joue pour le Mali, mais je n’ai jamais ressenti ce que je ressens aujourd’hui… ». Et Giresse conscient des possibilités de son équipe prévoyait que « jouer le prochain mondial est un objectif pour nous ». Cette espérance est bien partagée par le journaliste Isaac Tiénou qui, sur un plateau de l’ORTM, affirmait qu’il fallait compter avec cette équipe pour les joutes futures. Il fallait rapidement confirmer Giresse dans ses fonctions et créer le cadre pour qu’il travaille dans les meilleures conditions possibles afin que la dynamique soit maintenue.

Hélas ! Le Mali malade de ses dirigeants…

Sans y être préparé, nous apprenons avec stupéfaction sur RFI le mercredi soir que Giresse ne continuerait pas avec les Aigles au-delà de la fin de son contrat qui arrive à terme en fin Mai 2012. Raison ? Le Français et la fédération ne se sont pas mis d’accord sur le contenu du contrat. Cette annonce est d’autant plus rocambolesque que les éliminatoires de la prochaine CAN de  2013 commencent le mois prochain.

De prime abord, nous avions pensé à des raisons financières. Mais avec l’intervention en direct de Giresse pendant l’émission sportive sur RFI, il parle plutôt de prérogatives. Selon lui, il a refusé de signer parce que la fédération a inséré dans les clauses du contrat une commission de validation de ses choix, ce qui est un moyen à ses yeux pour l’entraver dans la plénitude de sa fonction.

En outre, pour indexer le manque de professionnalisme et de considération, il compare sa situation avec celle d’Hervé Renard (Zambie) qui s’est vu proposer un renouvellement de contrat pour résultats satisfaisants dès le 17 Février 2012, alors que la Femafoot a traîné jusqu’au 07 Mai 2012 avant de proposer un document dont le contenu est en contradiction avec la satisfaction générale du travail accompli. On a senti beaucoup d’amertume dans la voix de Giresse, d’autant plus qu’il avait écarté d’autres propositions juste après la CAN, arguant qu’il avait commencé une aventure avec le Mali et que ce pays demeurait son choix prioritaire.

Est-ce que la Fémafoot a pensé à la réaction des joueurs qui ont su brillamment s’adapter au style du technicien français ? Est-ce qu’elle pense qu’elle trouvera un sélectionneur qui fera mieux que Giresse, vu que les phases éliminatoires commencent déjà au mois prochain ? Est-ce qu’elle a pensé à l’état d’âme de tous les Maliens pour qui la fierté est aujourd’hui une denrée rare à cause de la crise socio-politique et de souveraineté que  nous subissons ?

Est-ce que la Fémafoot a le droit de nous priver de cette fierté encore debout que pouvait nous procurer notre football ? Est-ce que Giresse qui nous a procuré tant de bonheur mérite ce manque de respect et de confiance ? Que Dieu sauve le Mali !

Une contribution de Alhousseyni MORBA

Al.morba@yahoo.fr

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5 COMMENTAIRES

  1. ces dirigents de la femafoot ne sont que des charognards, s’ils sont fort jusqu’au point de valider le choix d’un entrainer je pense qu’il serait mieux qu’ils soient eux meme les entraineurs, ce ne sont que des vauriens.

  2. FMF:defintion: farfelus maliens de football.presidee par qqun qui n’a pas de rapport avec le football. 8)

  3. Je ne suis pas etonne de cette action de femafoot.car ils ont toujours brille par leur paradoxe et leur marche contre le vent.kola cisse ne me dit rien, car il est place la bas pour remlplir les poches,mais c’est konate que j’ai toujous reve de le voir au sommet de femafoot se rejullit lui aussi de cette action pradoxale.
    Alain devrait etre dotter de tous les pouvoirs et etre juger selon ses resultats fournis.il me parait que les dirrigeants de(tout-foutu a l’air du mali)ont d’autres criteres pour maintenir ou limoger un selectionneur pas par ses qualificatios ni ses resultas obtenus lors du tournoi precedent mais leur propre grandeur et leur orgueil mal-place,vue les raisons relatees par ces medicres dirigeants.
    Je lance un appel vibrant au monde footballestique du Mali de sortir massivement pour protestr contre decision et reclamer le maintien de Giresse,a defaut; reclamer le depart de KOLA de ATT.

  4. Exceptés les anges de la mort, les autres n’osent
    plus foulés ni le sol ni l’espace aerien malien.
    Ils ont tout simplement peur de se compromettre et
    ainsi devenir mediocres.
    Notre pays est devenu en 2 decades la contrée ou la
    médiocrité et seule la médiocrité excèlle.

  5. Un très bon article qui rappelle une fois de plus que le probleme du foot ball dans notre pays n’a d’autres ennemis que ces membres de la FEMAFOOT corrompus.Voila encore qu’au moment ou notre equipe nationale commence a retrouvé ses repères on veut faire partir un entraineur.On devait prolonger son contrat au lendemain de la CAN 2012 sans condition puisqu’il est allé au dela de qu’on lui avait imposé comme objectif a atteindre .Compte tenu des evenements je pense que c’est le moment révoir les conditions de mise en place des memebres de cette féderation.

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