« Le maintien d’Alain Giresse à la tête des Aigles du Mali est plus que jamais capital », commente un supporter. De nos jours, Giresse est sans doute l’homme qui a ravi la confiance des Maliens grâce au travail et à l’honneur retrouvé des Aigles, mais aussi à la constitution d’un groupe de jeunes en plein épanouissement (les joueurs).
Aussi, le public sportif malien ne s’interroge actuellement plus sur sort de l’équipe nationale : il s’inquiète plutôt de son avenir et surtout, du maintien du technicien français et sélectionneur national des Aigles. Du coup, cette sollicitation du maintien d’Alain Giresse prouve la reconnaissance des Maliens. Malgré quelques réticences contre Giresse avant la CAN, les choses n’étaient pas comprises par les défenseurs de la cause du football malien : c’est dire tout simplement que ça n’allait pas. En effet, le public sportif malien sait déjà que l’acte concret (à la CAN) de l’équipe nationale et surtout, sa bonne ossature ne sont désormais plus un secret tant au Mali qu’ailleurs. En tout cas, les commentaires des supporteurs maliens militent largement en faveur du maintien de Giresse avec ces jeunes qui sont fiers d’être Aigles maliens.
Cependant, cette préoccupation des supporters maliens résulte d’une éventuelle concurrence d’autres pays africains qui ont eux aussi besoin d’un éducateur de la trempe de Giresse. Le Gabon et le Mali restent jusqu’ici impressionnants pour avoir déjoué bien des pronostics aussi négatifs les uns que les autres les concernant. Ces deux pays doivent aujourd’hui à Alain Giresse leur ascendance footballistique sur le continent. Toute chose qui interpelle aujourd’hui les autorités maliennes et celles du football malien afin qu’elles prennent cette problématique à bras-le-corps pour aider l’équipe à « grandir, mûrir et s’aguerrir davantage », comme le souhaitent les populations maliennes. Pour cela, il s’agira, non pas de faire l’impossible, mais plutôt le nécessaire. Dès le lendemain de la CAN 2012, les supporteurs et fans du football en particulier et du sport malien en général ont manifesté leur satisfaction face au sursaut d’orgueil inattendu des Aigles qui, combatifs et agressifs avec un jeu de fond, ont replongé d’office beaucoup de Maliens dans le souvenir de Yaoundé 72, selon certains commentateurs. A cette époque, l’équipe malienne était crainte et respectée de par le monde. D’autres n’ont pas hésité à considérer cette équipe comme une renaissance de l’espoir du football malien.
D’ores et déjà, le cri de cœur des supporters nécessite une analyse objective par rapport à la gestion et au soutien efficient des Aigles car « en football, on gagne en groupe », souligne un spécialiste en sport. C’est cet esprit collégial entre joueurs, encadrement technique et dirigeants qui a certainement su détourner et confisquer les « souillures éreintantes » que t subissaient Alain Giresse et ses poulains qui, à l’étonnement général, ont décroché la Médaille de bronze. Mais la balle reste encore dans le camp de la FEMAFOOT. Le public sportif sait encore compter sur la clairvoyance et le travail minutieux de la Fédération.
Soumana Touré Miguel