Convoqué par le sélectionneur national Alain Giresse, pour participer aux préliminaires de la CAN 2012, l’attaquant du FC Séville a confirmé sa retraite internationale avec l’équipe du Mali. Un maigre espoir subsiste quant au retour de Seydou et de Sigamary.
Après les désillusions causées par l’équipe nationale du Mali en 2008 au Ghana et en 2010 en Angola (éliminée dès le 1er tour), l’attaquant des Aigles de 32 ans, Frédéric Oumar Kanouté, a confirmé son retrait de l’équipe nationale du Mali par téléphone au nouveau sélectionneur.
Ce dernier, Alain Giresse, l’a confirmé lui même au cours de la conférence de presse d’avant match contre le Cap Vert, qui s’est joué le 4 Septembre dernier à Praïa (0-1). Alain Giresse s’est contenté d’annoncer la nouvelle sans autres commentaires sur ce retrait. « J’ai eu Frédéric Oumar Kanouté au téléphone, il m’a affirmé qu’il se retire de la sélection Nationale » a souligné laconiquement Alain Giresse quelque peu dépité par la nouvelle, tombée comme une sentence.
Il s’agit pourtant de la plus grande recrue, de tous les temps, de notre Equipe fanion, parmi les Maliens nés en France. En effet, depuis le 18 janvier 2004, l‘attaquant – vedette des Aigles du Mali, est entré en lice lors des éliminatoires de la Can/2004 en Tunisie. A l’époque, Kanouté aurait pu largement prétendre à une qualification dans l’Equipe de France (son autre patrie) mais il a choisi le Mali, le pays d’origine de son père et apparaissait dès lors comme le joueur sur qui se fondait beaucoup d’espoir pour faire briller le football malien sur le plan international. Cette retraite du ballon d’or africain 2007 vient au mauvais moment pour le nouvel entraîneur et pour l’équipe d’autant que dans le même temps, son complice, Seydou Kéita, prenait ses distances, accompagné par Sigamary Diarra, qui n’est qu’à ses débuts en sélection nationale. Il est vrai que le joueur barcelonais a juste décidé de prendre du recul par rapport à l’équipe nationale. « J’ai décidé de prendre un peu de recul par rapport à l’équipe nationale. Je pense qu’il faut, aujourd’hui, donner la chance aux nouveaux joueurs qui peuvent aussi faire quelque chose. Nous, nous avons fait notre temps, il faut donner l’opportunité à d’autres… Si j’ai un regret, c’est que je n’ai pas pu offrir à l’équipe nationale un seul trophée. Mais Je ne dis pas que c’est la fin de ma carrière internationale ou bien que je ne joue plus avec les Aigles. Je veux qu’on donne la chance aux jeunes. » A-t-il confié à notre confrère du quotidien l’Indépendant.
Simple atermoiement ou vrai reculade ?
Le public sportif malien se pose encore des questions par rapport à cette décision de Seydou qui ne se fonde pas sur un sondage, ni sur une analyse de ses « partisans » très nombreux au Mali et ailleurs sur le continent. A preuve, Kanouté et Seydou étaient attendus par leurs fans Cap Verdiens, très déçus de constater qu’ils ne faisaient pas partie de l’armada malienne emmenée par Mahamadou Diarra et Adama Coulibaly, en petite forme.
Est- il besoin de signaler que ces vraies retraites, ces reculs aux allures de reculades et ses atermoiements auront un impact négatif sur le rendement des jeunes qui avaient besoin de l’encadrement des anciens pour le passage de témoin ? Si Kanouté a, à sa décharge, laissé entendre très tôt qu’il se retirait au profit de Samassa et Yattabaré, deux jeunes très prometteurs, le recul de Seydou n’a pas été élégamment réfléchi et laisse un vide au sein du milieu où il officiait avec efficacité depuis sa « coupe du Monde » avec les juniors au Nigeria. Et que dire de Sigamary ? Qui s’est présenté au dernier match amical des Aigles (Mali-Guinée 0-2 en France), avant de se retirer, à un moment où il entame une carrière au haut niveau et au moment où les autres nouveaux venus tardent à marquer leurs domaines.
Aminata Mariko