Ahmad: « Ma victoire est un signe de changement à la CAF »

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Le Malgache Ahmad félicité par Suketu Patel (à gauche) et Gianni Infantino (à droite), après sa victoire à l'élection du président de la CAF

Ahmad, 57 ans, a été élu président de la Confédération africaine de football (CAF) pour quatre ans, ce 16 mars 2017 à Addis-Abeba. Dans un entretien exclusif à RFI, le Malgache assure que sa victoire n’est pas que le fruit d’un ras-le-bol envers Issa Hayatou, son adversaire et prédécesseur à la tête de la CAF.

RFI : Président Ahmad, l’ampleur de votre victoire avec 34 voix contre 20 pour Issa Hayatou, lors de l’Assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF), en a surpris beaucoup. Est-ce que vous êtes vous-même surpris par ce score ?

Ahmad : En toute honnêteté, je l’avais annoncé et je n’étais donc pas surpris. Mais durant le vote, j’avais tellement peur… J’ai même cru que j’allais perdre à un moment donné…

Vous connaissez la politique et les élections. Vous avez été ministre et vous êtes sénateur. Ce moment a-t-il toutefois été l’un des plus forts de votre vie ?

Je le pense, oui, sincèrement.

Vous connaissez également les campagnes électorales. Diriez-vous que cette campagne pour la présidence de la CAF a été plutôt dure ou plutôt digne ?

Elle a été dure par rapport à la logistique, en Afrique. Avec les transports aériens, c’est parfois compliqué d’aller d’un pays à un autre. J’ai parfois été obligé de repasser par Paris… Mais cette campagne m’a aussi permis de voir beaucoup de choses. Et, comme je l’ai dit, un président de la CAF doit avoir l’énergie pour voyager et soutenir ainsi les fédérations affiliées.

Mais y a-t-il des choses que vous auriez préféré ne pas entendre durant cette campagne ?

En politique, vous ramassez (sic) toujours tout. Mais comme je l’ai déjà dit, j’ai Bac+7, j’ai 57 ans, et j’ai un long parcours derrière moi. Pourtant, on m’a présenté comme étant une personne sans expérience. C’était trop !

Est-ce que votre victoire est aussi le signe qu’il y a un ras-le-bol envers le long règne d’Issa Hayatou, patron de la CAF de 1988 à 2017 ?

Non, c’est un signe de changement, une alternance. Ce dont je suis fier en tant qu’Africain, c’est qu’il s’agit d’une victoire de la démocratie.

Issa Hayatou, le président sortant de la CAF, a dit à la fin de l’Assemblée générale qu’il ferait tout pour vous aider. Allez-vous saisir cette main tendue ?

Sûrement. Comme je l’ai déjà expliqué, j’ai été élevé par mes grands-parents. J’ai aussi une culture arabo-islamique dans laquelle le respect des aînés prévaut. Donc, il m’a offert cette opportunité et je vais la saisir.

Quelles sont les premières mesures que vous allez prendre ?

Ce n’est pas que je doute de quoi que ce soit, mais c’est un principe que j’ai : il faut faire un audit financier et mettre en place une structure.

Vous allez effectuer des consultations pour savoir si l’on maintient la programmation habituelle de la Coupe d’Afrique des nations (tous les deux ans, en janvier/février) ?

Il y aura effectivement une large consultation mais pour tout ce qui concerne la CAF, pour qu’on puisse améliorer tout ce qui ne va pas bien. Lorsqu’on remplace quelqu’un, on doit toujours être meilleur. Il faut garder ce qui est bon dans une gestion et essayer d’écouter les autres, les critiques surtout, pour tenter d’améliorer les choses

publié: le 17 03 2017 par rfi.fr

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