“Les travaux de ce joyau sont exécutés aujourd’hui à 87 %”
Le Centre technique national de la Fédération malienne de football (Fémafoot), dont la première pierre a été posée, par le président de la Fifa, Gianni Infantino en février 2021, s’achemine vers la fin du chantier. Les travaux sont aujourd’hui exécutés à 87 %. C’est ce qui ressort de l’entretien exclusif que le responsable Forward de la Fifa auprès de la Fémafoot, Aguibou Bah, a bien voulu nous accorder, à l’occasion du 1er anniversaire du 2e mandat de Mamoutou Touré dit Bavieux à la tête de la Fémafoot.
Aujourd’hui-Mali : C’est quoi un Centre technique ?
Aguibou Bah : Un Centre Technique national est un espace dédié à la formation, à la perfection et au développement des talents d’une discipline sportive bien donnée.
Qu’est-ce qu’il peut réellement apporter au développement du football ?
Le Centre technique national est un outil important de développement du football. Comme vous le savez, il offre une académie qui permettra à la Fédération de former et suivre le développement des jeunes talents qui, dans les années à venir, vont grossir les rangs de nos sélections nationales. Au-delà de l’académie, le Centre offre une unité de perfectionnement des encadreurs, des médecins ainsi que les arbitres. La meilleure coordination de toutes ces unités concourra obligatoirement au développement de notre football.
Quel est le taux de réalisation du Centre technique de la Fédération malienne de football ?
À la date d’aujourd’hui, les travaux ont atteint un taux de réalisation de 87 %.
A l’avenir quelles sont les activités qui s’y dérouleront ?
Comme je l’avais dit, nous allons enregistrer des activités de formation des jeunes talents à travers l’ouverture d’une académie de football pour garçons et filles, elle accueillera 104 pensionnaires. Il y aura des activités de perfectionnement pour les encadreurs et autres acteurs évoluant dans l’environnement du football à travers les multiples salles de formation dont le Centre dispose.
Le centre sera également un lieu de stage pour nos équipes premières de football à travers l’ouverture d’un hôtel 4 étoiles.
Il faut noter que ce centre va avoir à son sein trois terrains de football (deux naturels et un synthétique) et une belle salle de mise en forme qui nous permettra de faciliter la rééducation de nos athlètes blessés.
Avez-vous déjà identifié des partenaires qui vont aider à. exploiter tout le potentiel du Centre au grand bonheur du football ?
Effectivement nous avons entamé des prises de contacts avec certains partenaires qui pourront nous aider à exploiter le Centre. Mais, pour l’heure, aucun partenariat n’a été bouclé.
Combien de centres de ce genre existent en Afrique?
Sans mentir, l’Afrique dispose de beaucoup de centres techniques, mais le Centre ultra moderne que la Fifa réalise aujourd’hui au Mali est unique de par sa superficie, et des activités indiquées en son sein.
Quelle est la source de financement de ce grand projet ?
Comme vous le savez le président Mamoutou Touré dans sa quête de développement des infrastructures sportives, qui est le socle du développement du football, a demandé et obtenu de la Fifa le financement de ce joyau à travers son fonds Forward 1.0 et 2.0. Les travaux sont entièrement financés par ce fonds de la Fifa.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA
Mamby Diaby dit Kèlè, président de la ligue de football de sikasso :
“Le bilan du Comité Exécutif est positif avec une moyenne de 8/10”
“Je prie le Tout-Puissant Allah pour que Bavieux Touré nous revienne vite pour qu’on puisse continuer le combat ensemble”
Me demander de faire un témoignage sur le 1er anniversaire du mandat du comité exécutif de la Fédération malienne de football, je ne saurai le faire sans pour autant commencer par d’abord vous féliciter, votre journal “Aujourd’hui Mali” et vous encourager dans ce que vous êtes en train de faire. Vous ne manquez pas d’occasion de chercher à savoir, à informer le public. Moi je dirai que ce que le comité exécutif a fait en une année dépasse mes espérances. Comme vous le savez, notre président Mamoutou Touré dit Bavieux, a été incarcéré bien avant son élection. Alors, il y avait des inquiétudes au départ. C’est vrai qu’il y avait des hommes et des femmes derrière lui, mais très sincèrement, je me posais la question comment on allait faire pour pouvoir honorer au moins les 90 % de nos engagements. Si je dis nous, je parle du comité exécutif qui nous représente parce que je suis membre à part entière de la Fédération malienne de football en tant que ligue. Donc, je vais commencer par les compétitions, malgré les difficultés de terrains, comme vous le savez, presque tous les terrains étaient en chantier, mais avec la compréhension des uns et des autres, le comité exécutif a communiqué avec des acteurs, ceux-là mêmes qui devaient jouer. Il s’agit des clubs de première division qui ont compris l’enjeu et la gravité de la situation et au cas où nous n’arrivions pas à finir nos championnats. Ils ont compris et accepté de jouer sur le terrain d’entrainement des différents clubs.
Au bout du compte, le championnat s’est bien déroulé, que ça soit la Ligue 1 Orange en hommes ou femmes. Sans compter l’organisation de deux Coupes du Mali (hommes) et (dames). Tout s’est bien passé.
La montée en 1ère division en hommes aussi s’est tenue avec succès. Ce qui reste maintenant, je crois, c’est la montée au niveau du football féminin. Ce retard est dû aussi au problème de terrain. Sinon, ce tournoi devait se tenir, il y a longtemps. Mais, ce n’est que partie remise, certainement nous le ferons avant le début de la saison prochaine.
Par rapport à l’accompagnement des clubs qui nous représentent dans les compétitions africaines, je crois que le comité exécutif a joué sa partition.
Après la CAN, je pense que les clubs de 1ère division et les ligues ont tous eu des gratifications spéciales de la part de ce Comité exécutif. Toutes choses qui nous ont beaucoup aidés dans la gestion financière. En plus de tout cela, ce comité exécutif a pu organiser beaucoup de formations, je ne saurai les citer ici mais je sais qu’il y a eu beaucoup de formations et que d’ailleurs les formations continuent. Sans oublier que le comité exécutif n’a manqué aucun rendez-vous, ni de la CAF, ni de la Fifa, partout le Mali était représenté. Si je devais noter ce comité exécutif, je vais lui donner 8/10.
Et lui donner 10/10, surtout s’il avait fini la montée au niveau du football féminin. Et si, on avait pu organiser, tenir le championnat national cadet et junior. Comme le savez, l’année a été perturbée par la Can-2023 en Côte d’Ivoire et par les occupations des terrains, je pense qu’ils sont excusables pour ça.
A mon avis, le bilan est globalement positif. Je pense que ça reflète réellement le travail fait par cette équipe, une équipe restée unie. Je l’encourage dans ce sens.
Honnêtement, je m’en voudrais si je ne disais pas un mot à l’endroit du président Mamoutou Touré dit Bavieux qui est toujours incarcéré. Je prie le Tout-Puissant Allah pour qu’il nous revienne vite dans les meilleures conditions et s’occuper de ce qu’il sait faire le mieux, à savoir l’encadrement des jeunes, surtout les jeunes footballeurs qui ont toujours été sa passion et avec ses multiples relations.
Encore une fois, je prie Dieu pour qu’il y ait une issue favorable et honorable, qu’il nous revienne vite pour qu’on puisse continuer le combat ensemble”.
Issa Sidibé, président de la ligue de football de Bamako :
“Le CE de la Fémafoot fait un travail remarquable tant sur le plan des compétitions, de la formation…”
Aujourd’hui, j’ai une pensée à l’endroit de Mamoutou Touré dit Bavieux qui, depuis un an, traverse un moment très difficile. Nous prions Dieu qu’il soit libre et être parmi nous pour rehausser davantage l’image du football malien sur le plan national et international. C’est le lieu de saluer le président Bavieux et les membres du comité exécutif de la Fédération malienne de football (Fémafoot) qui n’ont ménagé aucun effort pour le développement du football. Les membres de l’actuel Comité exécutif de la Fémafoot sont en train de faire un travail remarquable tant sur le plan des compétitions, de la formation et administratif.
En ce qui concerne la formation, je pense que beaucoup de choses ont été faites dans tous les domaines notamment chez les secrétaires généraux, les administrateurs, les entraîneurs et même les journalistes. La dernière formation était celle de rafraîchissement par rapport à l’obtention de la Licence Caf-A. Aujourd’hui, notre équipe nationale a atteint un niveau important même si nous voulons aller au-delà en compétition africaine qui est le rêve de l’ensemble du public sportif malien.
Avec la performance que notre équipe nationale a enregistrée lors de la dernière Can en Côte d’Ivoire, je pense bien que lors de la prochaine Can, les joueurs feront tout pour remporter une première fois le trophée de la Can.
Notre présence aux Jeux olympiques de Paris-2024, dans les compétitions de catégories inférieures prouve qu’il y a eu beaucoup d’amélioration. Je pense que ces résultats sont des atouts à mettre à l’actif du comité exécutif de la Fémafoot.
Concernant les ligues de football, je pense que la construction de sièges continue pour elles. Ceux de Gao, Mopti et Sikasso sont déjà terminés et dans les jours à venir les autres vont suivre. Je profite de cette occasion pour remercier les autorités de la Transition qui, depuis leur arrivée, ont pris à bras-le-corps la rénovation de nos infrastructures sportives. Cette rénovation des infrastructures nous permet de produire non seulement du beau football sur le plan national à travers nos clubs, mais aussi avec le passage chez des pays voisins pour disputer leurs matchs internationaux”.
Me Famakan Dembélé, présidentde l’as Réal de Bamako
“Le bilan de la 1ère année du 2e mandat de Bavieux est très positif”
Je peux dire sans me tromper que le bilan de la première année du deuxième mandat de Mamoutou Touré dit Bavieux, président de la Fédération malienne de football, est très positif. Sous l’égide de Bavieux, il y a eu beaucoup de formations à l’endroit des acteurs du football notamment celles des entraîneurs, des administrateurs et bien d’autres.Il y a juste quelques jours, vient de se terminer la formation de rafraîchissement pour l’obtention de la Licence Caf-A. Au niveau du football féminin, Bavieux a apporté beaucoup de changements positifs. Dieu merci, notre équipe nationale féminine est qualifiée pour la Can féminine 2024 devant se dérouler au Maroc. Avec l’actuel comité exécutif, nous venons de démarrer le championnat féminin U17. C’est une première dans l’histoire du football malien”.
Djibril Traoré, journaliste sportif :
“Pour travailler sereinement et avec efficacité, il faut une entente autour de la chose commune”
“Les 3 ans de mandat restants du CE de la Fémafoot seront déterminants”
Parler de bilan en un an d’exercice sur un mandat de 4 ans ne me paraît pas propice même s’il y a des choses à dire ! D’abord la Can ivoirienne, à ce niveau l’objectif n’a pas été atteint et le scénario de l’élimination des Aigles du Mali en quarts de finale fut une catastrophe pour le Mali sportif, l’entame des éliminatoires de la prochaine Coupe du monde n’est vraiment pas l’idéal non plus et les Jeux olympiques ont été aussi un échec pour notre football.
Certes, la Fédération de par son rôle est aussi comptable de ces échecs, mais reconnaissons tout de même qu’elle a joué sa partition technique pour permettre à ces équipes d’être plus performantes et personne ne pourra dire le contraire. Encore une fois, les équipes de catégories d’âge ont été performantes même si à ce niveau, il faut plus de suivi pour permettre à ces jeunes de poursuivre normalement leur carrière en grandissant avec tout leur talent pour apporter leur savoir-faire quand ils seront dans l’équipe Senior.
Il faut saluer la bonne collaboration pour une des rares fois entre la Fédération malienne de football et le département chargé des Sports. Oui, la Fédération qui a une délégation de pouvoirs collabore justement avec le département des Sports dans la plupart des prises de décision comme quand il s’est agi de remercier l’entraîneur national à la suite de mauvais résultats successifs de son équipe. Je pense que malgré quelques soubresauts, l’Assemblée générale de la Fémafoot a pu se tenir sans accroc et aussi les gens ont tendance à passer sous silence la bonne tenue et dans le temps depuis belle lurette du championnat national de football, toute chose qui a permis à la Fédération d’être en phase avec le calendrier de la CAF et ses compétitions de clubs. Mais, disons le net : tout n’était pas rose à ce niveau puisque l’état de certains terrains laissait à désirer. Cette mauvaise situation sera derrière nous puisque l’Etat vient de faire un énorme effort en mettant la plupart de nos stades aux normes internationales et les mettre à la disposition du football.
En continuant de parler d’infrastructures, la Fémafoot avec l’appui inestimable de la Fifa est en passe de finir son chantier de centre technique et d’un stade de compétition dans la zone aéroportuaire, ce centre à n’en point douter sera déterminant pour assurer un lendemain radieux au football malien.
A cela, il faut ajouter les nombreuses formations et mises à niveau des acteurs de notre football et la dernière en date concernant les entraîneurs détenteurs de la licence A est très importante puisque nos entraîneurs de clubs en compétitions africaines pourront désormais cocher leurs équipes en étant sur le banc de touche, ce qui jusque-là n’était pas le cas et pour cela il faut le souligner il a fallu une implication personnelle et importante du président Mamoutou Touré ! Il ne faut pas non plus oublier la Nuit du mérite organisée par la Fédération pour encourager et récompenser certains acteurs méritants du football. Aussi, la professionnalisation de notre championnat pointe son nez même si beaucoup reste à faire à ce niveau et par les clubs et par l’Etat et par la Fédération malienne de football et par les sponsors.
Telles sont, à mon sens, les réalisations importantes de cette première année de mandat, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt ! Il reste beaucoup à faire et les 3 ans de mandat restants qui viennent de commencer seront déterminants, et le plus grand chantier, j’allais dire le plus important reste le rassemblement des acteurs de notre football et pour cela chacun doit faire un effort et l’Etat, et ceux qui ne sont pas d’avis avec l’actuelle fédération et surtout la Fédération.
Oui, pour travailler sereinement et avec efficacité, il faut une entente autour de la chose commune et cela doit être compris par tous les acteurs, sinon ce sera une sorte de chacun son tour et cela ne fera pas du tout avancer notre sport roi et notre famille”.
Modibo Coulibaly, 3e vice-president de la FEMAFOOT :
“Cette 1ère année du 2e mandat de Bavieux a été une réussite”
Je pense que ce 2e mandat a été difficile dans certains domaines, notamment l’absence du président de la Fédération malienne de football Mamoutou Touré dit Bavieux incarcéré depuis un an. Son absence ne nous a pas du tout facilité la tâche parce qu’il y a beaucoup de portes qu’on aurait pu ouvrir facilement par son intervention. Certes, les membres du comité exécutif ont fait ce qu’ils pouvaient faire, mais s’il était présent, nous sommes sûrs que nous allions faire plus.
Cependant, il faut reconnaître que l’équipe qui est sur place a fait du très bon travail. Pour la première fois, le championnat national de Ligue I a été joué dans les bonnes conditions malgré l’absence d’infrastructures. Nous avons terminé le championnat bien avant beaucoup de pays même européens. Pour une des rares fois, nous avons pu envoyer nos représentants aux compétitions africaines sans demander de dérogation. Ensuite, dans le programme de Bavieux, il avait la formation des acteurs du foot. Nous avons fait beaucoup de formations, notamment des arbitres, des médecins, des entraîneurs et d’autres.
Cette formation a également atteint l’administration. Les financiers de la Fémafoot ont suivi une formation à Dakar sur l’administration financière du football. Je pense que cela est très important dans le développement de foot au Mali. L’une des grandes missions de la Fémafoot est le développement de football à la base.
Aujourd’hui, vous avez remarqué que nos équipes nationales n’ont pas fait un mauvais parcours. Les cadets ont obtenu la médaille de bronze à la Coupe du monde U17, Indonésie 2023 en battant l’Argentine (3-0).
L’équipe nationale senior est arrivée en quart de finale de la Can-2024. Bien que nous ne soyons pas satisfaits de ce résultat parce qu’avec l’équipe que nous avions et la préparation que nous avions faite, nous pouvions espérer aller très loin dans cette compétition. En plus de cela, l’équipe nationale des moins de 23 ans s’est qualifiée pour les Jeux olympiques. Sur les 54 pays africains, il y a seulement trois pays qui se sont qualifiés directement aux JO Paris et le Mali faisait partie de ces trois pays. La qualification aux Jeux olympiques est très importante parce que cela fait 20 ans que nous n’avions pas participé aux JO en foot.
L’un dans l’autre, je pense que cette première année du 2e mandat a été une réussite malgré les difficultés“.
Réalisé par Mahamadou Traoré
Mohamed Diané, S.G. DU STADE MALIEN DE BAMAKO :
“Je suis fier de ce que le Comité Exécutif a accompli durant cette 1ère année”
Après une année d’exercice au comité exécutif, j’ai un sentiment de satisfaction. Malgré la situation très difficile, le comité exécutif de la Fédération malienne de football a mené régulièrement ses activités sous le leadership du 1er vice-président, Moussa Sylvain Diakité. Les membres du comité exécutif se sont donnés corps et âme pour mener à bien leur mission, qui est le développement du football.
D’autre part, j’ai un sentiment de déception aussi parce que la méchanceté humaine au Mali dépasse toutes les limites. A mon avis, on ne peut pas se réjouir du malheur de son prochain surtout que la personne n’est pas condamnée par la justice. En plus de cela, nous pouvons dire que durant cette première année, il y a eu énormément d’acquis, les primes des vainqueurs des compétitions nationales ont été augmentées.
Les équipes ont également bénéficié de retombée des compétitions de la Confédération africaine de football (Caf). Toutes les équipes ont bénéficié également des retombées de la Coupe d’Afrique des nations 2023. Au niveau des grands chantiers, je suis très satisfait et très fier de ce que le comité exécutif a accompli durant cette première année”.
AN 1 du second mandat de Bavieux Toure :
Une si longue absence, mais que de prouesses !
Mamoutou Touré dit Bavieux, président de la Fédération malienne de football, a bouclé le 29 août 2024, l’an 1 de son second mandat à la tête du football malien. Avec son comité exécutif élu le 29 août 2023 dans des conditions atypiques, la première saison sportive 2023-2024 s’est déroulée comme prévue. En dépit de velléités pas du tout nouvelles !
9 août 2023. Ballet diplomatique. Pardon, ballet sportif. Entre la Fifa et la Commission électorale d’instance qui organise le scrutin. Entre la liste Bavieux, conduite par son directeur de campagne, Moussa Sylvain Diakité et le ministre des Sports, Abdoul Kassim Fomba. Le premier cercle veut se rassurer des dispositions idoines prises pour une élection transparente. Le second cercle s’ingénie à reporter le scrutin au motif d’un trouble à l’ordre public imaginaire, à défaut de faire porter sur la liste unique en compétition des challengers éliminés de la course. Au final, le collège électoral décide tard dans la nuit de la conduite : prêt pour le scrutin, avec une seule liste validée par la Commission électorale d’appel de la Fémafoot.
Bavieux élu à la majorité absolue
Le lendemain 29 août 2024, le CICB réunit les mandataires des Ligues régionales, des clubs de D1, les champions régionaux et les groupements sportifs. La Fifa et la Caf sont présentes. La Liste Bavieux, seule en compétition, doit avoir la majorité absolue pour passer. Avec plus de 67 % de voix, le plébiscite est éloquent. Malgré l’absence de ce dernier, incarcéré 21 jours auparavant pour un délit extra-sportif non encore élucidé.
Pour les puristes, dès lors que l’accusation ne porte pas sur une thématique du football et dès lors que celui qui veut se succéder à lui-même est présumé innocent, donc non encore coupable, ses droits sportifs sont intacts. Elus, les 18 autres membres se sont attelés à la tâche. Comme à la normale. En déroulant la saison sportive 2023-2024, entamée un mois après. Le championnat national Ligue 1 se déroule et joue ses 30 journées à bon délai avec un Djoliba qui sera couronné Champion.
La Coupe du Mali lui emboite le pas avec plus de 200 clubs engagés. Le Stade malien épouse Dame Coupe. Le comité exécutif rehausse la valeur des trophées comparativement à la saison précédente. Chez les Dames, l’AS Mandé se succède à elle-même. Entre formations nombreuses des entraîneurs (une centaine ont eu des parchemins) et des arbitres, le bureau fédéral accompagne les équipes nationales.
Les Aigles A font une belle odyssée à la Can ivoirienne en devenant quart de finaliste. Les U23 stoppent l’hégémonie sénégalaise en se qualifiant pour la Can de leur catégorie (médaille de bronze) puis les Jeux olympiques de Paris-2024. Les cadets, eux, ramènent la médaille de bronze de la Coupe du monde indonésienne après une Can algérienne réussie.
Les promesses de campagne tiennent également : les Ligues régionales bénéficient de 30 % d’augmentation de subvention. Les champions régionaux sont subventionnés. Le Centre technique ultra moderne avance à grands pas, plus de 85 % d’avancement dans les travaux. Pratiquement, la Coupe est pleine, comme le dirait l’autre. Mais…
Les rives sont dangereuses
Si l’an 1 du second mandat de Bavieux fut un long fleuve tranquille, ce sont les rives qui furent dangereuses. Sa liste avait même était attaquée avant élection auprès de la Commission électorale d’appel pour un problème d’éthique. Nonobstant un premier échec auprès de la Commission centrale d’éthique et fair-play, les juges électoraux en dernier recours ont débouté les plaignants de leur prétention.
Reste à se pourvoir devant le Tribunal arbitral des sports qui enregistre deux requêtes simultanément. Elles se faneront en chemin, les adversaires incapables de payer les frais de justice. Cependant, ces derniers n’abdiquent pas et attaquent la décision de proclamation des résultats de l’AG élective du 29 août 2023, par l’entremise de la Ligue régionale de football de Tombouctou.
L’audience de cette affaire est prévue ce 17 septembre à Lausanne en Suisse. Elle aura lieu, peu de temps avant la sentence qui sera rendue entre la Fémafoot et LCBA. Ce club se prévaut de rester en D1 et machinalement voudrait que le Tas statue sur d’autres sujets qu’il conteste : nullité de la décision de nomination du 1er vice-président de la Fémafoot par exemple. Verdict au plus tard le 22 octobre 2024.
Dernier baroud d’honneur sur les rives du Djoliba des frondeurs et adversaires du bureau fédéral, ils la transportent sur La Seine en instrumentalisant des joueurs de l’équipe nationale pour se mettre en retrait de la sélection. Le feuilleton des Hamari Traoré a pris fin avec le match Mali-Mozambique qui se jouera aujourd’hui à Bamako avec ses coéquipiers au mieux de leur forme et de leur physique.
ICHAKA DIAKITé, PRéSIDENT DE L’UNION SPORTIVE DE BOUGOUNI :
“Grâce à Bavieux Touré, le Mali sera doté d’un Centre Technique plus moderne”
“Pour la 1ère fois, toutes les compétitions ont été exécutées dans le temps”
Le premier mandat du président Mamoutou Touré dit Bavieux de 2019-2023 a été très difficile pour les premières années parce qu’à l’époque, le football malien venait de quitter une crise qui avait affecté tous les segments du football, notamment les dirigeants, les supporters, et même les journalistes. Il y avait une très grande division au sein de football malien. Je pense qu’au premier mandat, le président Mamoutou Touré dit Bavieux s’est attelé à réunir tous les acteurs du football afin que nous puissions aller dans le même sens. Entre-temps, il a réfléchi sur les grands travaux de développement du football malien.
Après son élection au sein du comité exécutif de la Caf et de la Fifa, il a entamé la mise en œuvre des grands travaux, notamment le nouveau Centre technique avec l’accompagnement de l’Etat. Avec l’implication de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Mossa Ag Attaher, nous avons eu un terrain de 20 ha dans la zone aéroportuaire pour la construction de ce centre qui est à plus de 85 % de taux de réalisation aujourd’hui. Le Centre technique est un point de départ pour le développement de football. Nous avons eu le cas de plusieurs pays comme le Maroc, la Mauritanie et le Nigeria qui, avec un centre technique ultramoderne, ont pu développer leur football. Aujourd’hui, ces centres techniques sont devenus des endroits de formation pour nos techniciens qui veulent se perfectionner dans le domaine de l’arbitrage, le coaching et autres. En plus de cela, le président Touré et son équipe ont pu doter plusieurs ligues régionales de football d’un siège de qualité. Déjà, plusieurs sièges de ligue sont terminés notamment celles de Gao, Sikasso. Je pense qu’avant la fin de ce second mandat les autres sièges seront terminés. Au cours de cette première année du deuxième mandat, il y a eu beaucoup de formations pour les acteurs du football notamment les entraîneurs, les arbitres, les secrétaires généraux, et même les journalistes. Nous avons déjà fait deux Can et la veille de chaque Can, nous avons formé les journalistes. Même les dirigeants que nous sommes ont eu de formation sur le management. C’est absolument nécessaire que les acteurs du football soient formés parce que cela va avec le professionnalisme du football. En plus de cela, il y a eu des compétitions régulièrement. Toutes les compétitions ont été exécutées dans le temps, notamment le championnat national, la Coupe du Mali et même les compétitions de catégorie d’âge. Toutes les équipes nationales ont été qualifiées à toutes les phases finales”.
Réalisé par Mahamadou Traoré