L’élimination précoce du Stade malien de Bamako, pourtant tenant du titre, en Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF) en cette année 2010, avait soulevé des vagues de doutes et d’inquiétudes en ce qui concerne le sort de ce club de Sotuba pour le compte de la saison sportive 2009-2010. Eliminés en demi-finale de la Coupe Dame du Mali, les Blancs de Bamako n’avaient que le championnat national pour sortir la tête de l’eau.
En effet, jusqu’à la dernière journée de cette compétition nationale, ils étaient encore sur une pente glissante. Il fallait alors à tout prix empocher les trois points de cette journée, tout en espérant sur une défaite ou un nul du Djoliba AC, pour remporter le titre de champion du Mali. Ce, pari, ils ont réussi à le gagner et, pour la 13è fois dans l’histoire du football malien, ils ont enlevé le sacre. Un sacre qui vient à point nommé étant donné qu’il contribuera à renforcer la cohésion entre dirigeants, encadreurs, joueurs et supporters de cette formation sportive de la capitale.
On se rappelle encore qu’après de bons services rendus au club, le désormais ex-président, Mahamadou Samaké alias SAM, avait décidé de passer le tablier à Boukary Sidibé dit Kolon (1er vice-président de la Fédération malienne de football). Ce dernier, est-il besoin de le relever, avait été choisi à l’unanimité le 9 mai 2010 au terme de l’assemblée générale tenue au Pavillon des sports du Stade Modibo Kéïta de Bamako. Kolon qui avait alors la lourde responsabilité de s’occuper du Stade malien de Bamako, affirmait qu’en s’inspirant de son prédécesseur, «tout allait être mis en œuvre pour relever encore plus le niveau du club».
Mais, après l’élimination précoce du Stade malien de Bamako en Coupe CAF et aussi en Coupe du Mali, les débuts de la présidence de Kolon s’annonçaient sous de mauvais augures. D’autant que c’est après la campagne africaine que le limogeage de l’entraîneur des pensionnaires de Sotuba, Djibril Dramé, est intervenu. Il fallait donc se battre sur plusieurs plans en recrutant d’abord un entraîneur capable d’huiler la machine des locataires de Sotuba et leur permettre de retrouver leurs lettres de noblesse d’antan. La seconde équation à résoudre concernait le recrutement d’un entraîneur-adjoint de l’équipe. Puis, il fallait s’attaquer «au plat de résistance», c’est-à-dire carburer dur avec son staff pour sauver la saison de son club. Sur ce dernier point, il a réussi en remportant le titre de champion de la saison sportive 2009-2010. Un succès qui le sauve, car on sait que les supporters de nos clubs ne supportent pas de faux pas. Aussi nouvellement élu qu’un président soit, les supporters ne tolèreront jamais ses débuts ratés.
C’est pourquoi, Aguibou Bah, vice-président du Stade malien de Bamako, non moins président de la Commission Finances et marketing de la Femafoot, ne cache pas sa satisfaction. «Ce sacre vient après trois ans. Nous avons traversé des périodes de doute. C’est donc ce doute qui nous a permis de rester réveillés. Ce sentiment a toujours été pour nous une sonnette d’alarme chaque fois que l’on croit qu’on est les meilleurs. On est resté vigilant jusqu’au match contre le COB. Il nous fallait juste cette victoire pour être champion ; nous avions tenu à accomplir cette mission. Nous nous étions dit que le rendez-vous avec ce titre, était ce match-là», se confie-t-il à notre confrère «Les Echos». Et d’ajouter que ce titre a amplifié la responsabilité pour toutes les composantes du Stade, notamment les joueurs, le staff et les dirigeants. «Car, nous ne voulions pas de ce titre comme un accident de parcours. Nous voulions le mériter. Il doit être pour nous la consécration d’une nouvelle ère, celle qui nous permettra de nous réconcilier avec les titres et les consécrations», explique-t-il.
Certes, le minimum a été réussi en cette année 2010. Il reste maintenant à faire face à l’avenir, étant donné qu’avec ce sacre, il faudra non seulement au Stade malien de Bamako défendre son titre l’année prochaine sur le plan national tout en prétendant à la Coupe du Mali, mais défendre les couleurs maliennes en Ligue des champions d’Afrique. Une triple mission qui doit inciter la famille stadiste à se mettre tout de suite au travail.
Bruno Loma