Tombées en demi-finale face aux Palancas Negras d’Angola, la capitaine Hamchétou Maïga Ba et ses coéquipières ont quitté le plancher les larmes aux yeux
Manque d’agressivité, manque d’efficacité sur les rebonds offensifs et défensifs et maladresse dans les tirs : voilà les trois mots qui résument l’échec des Aigles Dames en demi-finale contre l’Angola (56-51). Certes, la sélection nationale été handicapée par le faible rendement des ténors que sont Djénéba Sissoko (7 points), Djéné Diawara (10 points) et Nagnouma Coulibaly (5 points). Mais disons-le sans ambages, si les joueuses du technicien français Hervé Coudray ont chuté face aux Palancas Negras, samedi en demi-finale, c’est surtout parce qu’elles ont perdu la bataille des rebonds. Car comme il fallait s’y attendre, le match a été à la fois tactique et physique.
Les deux équipes savaient que tous les points pouvaient être importants à tout moment. Pour le manager général des Aigles, Hervé Coudray comme pour le technicien angolais, Anibal Moreira, il fallait donc limiter les erreurs au maximum et exploiter au mieux celles commises par le camp adverse. Le premier tournant de la rencontre intervient à la 5è min : alors que le Mali menait 10-5 au tableau, la table technique accorde deux points à l’Angola sur instruction de l’un des arbitres. Le banc malien et le public protestent, mais en vain. « Nous avons demandé le commissaire du match, il n’a donné aucune explication », indiquera Hervé Coudray en conférence de presse. Mais malgré ce point controversé, les Aigles Dames bouclent le quart initial avec deux points d’avance sur les Palancas Negras (18-16). Dès la reprise, l’Angola, remet les pendules à l’heure (18-18). Les deux équipes restent alors au coude à coude jusqu’à la mi-temps (24-24). Au retour des vestiaires, la sélection angolaise profite de deux pertes de balle des Aigles Dames pour porter le score à 34-27, le plus gros avantage pour les Palancas Negras. On pensait alors que les carottes étaient cuites pour la sélection nationale, surtout que les joueuses de Hervé Coudray continuaient à étaler des lacunes, tant sur le plan offensif que défensif. Mais dans un sursaut d’orgueil extraordinaire, les Aigles Dames vont enflammer la salle du 26 Mars grâce notamment à l’ailière Nasira Traoré qui marque, coup sur coup, quatre paniers et un lancer franc, après que la capitaine Hamchétou Maïga Ba eut ramené le score à 31-38 (40-38). Les nôtres pouvaient souffler puisqu’elles boucleront le troisième et avant quart temps avec cette courte, mais précieuse avance de deux points.
Au quatrième quart temps, l’Angola recolle au score et engage un nouveau mano à mano avec les Aigles Dames. La bataille dure cinq minutes et se termine à l’avantage des Palancas Negras (46-47). L’Angola tenait le bon bout et ne se relâchera plus. Toutefois, c’est à 45 secondes de la fin que le sort des Aigles Dames sera définitivement scellé. Alors que les Angolaises menaient 53-51, Meiya Tirera obtient la balle de l’égalisation à 53-53. Le pivot des Aigles avait deux possibilités : shooter ou faire la passe à Djénéba Sissoko libre de tout marquage. Meiya Tirera choisira la deuxième option, mais ne parvient malheureusement pas à assurer la passe. On connaît la suite : le ballon sera intercepté par les Angolaises qui portent le score à 55-51. Les espoirs des Aigles Dames de brandir le trophée de l’Afrobasket venaient de s’envoler à la grande déception des 3000 supporters de la salle du 26 Mars. Aussitôt après la fin du match, Meiya Tirera quittera le plancher en courant pour se réfugier seule dans les vestiaires. Mais que peut-on reprocher à l’internationale malienne quand on sait que celle-ci a été la joueuse la plus sollicitée de la demi-finale (28 min 12 secondes de présence sur le plancher) ? Rien et absolument rien, car Meiya Tirera a tout donné dans cette rencontre. Que les mains du pivot aient tremblé sur ce qui aurait pu être la balle de match pour les Aigles n’enlève rien au mérite de l’ancienne sociétaire du Djoliba qui reste l’une des meilleures basketteuses de notre pays.
D’ailleurs, la capitaine des Aigles Dames, Hamchétou Maïga Ba a tenu à dédramatiser l’échec de l’équipe en demi-finale. « C’est un jour de grande tristesse pour nous. On voulait vraiment offrir ce trophée au peuple malien qui nous a toujours soutenu. Aujourd’hui, on n’a pas joué notre basket, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Je suis désolée pour le public. Le sport est ainsi fait, nous devons rester dignes dans la défaite », dira en conférence la capitaine Hamchétou Maïga Ba. Mais à la question de savoir si elle va tenter une nouvelle aventure avec les Aigles ou mettre un terme à sa carrière internationale après cette 22è édition de l’Afrobasket, l’ailière des Aigles, observera un long silence, avant de pleurer à chaudes larmes. « Je rend hommage aux filles, surtout à Hamchétou Maïga Ba qui a eu un bébé au mois de mai, mais qui a fait des efforts extraordinaires pour participer à l’Afrobasket. Aujourd’hui, nous sommes tombés sur une équipe d’Angola qui était meilleure. Nous avons manqué d’efficacité sur les rebonds offensifs et défensifs. L’Angola a été plus agressif, en outre les Angolaises ont réussi à concrétiser les occasions », analysera le sélectionneur national, Hervé Coudray. « A un moment, il y avait un écart de 7 points. Les filles ont réussi à refaire le retard et tout restait alors possible. Malheureusement, on n’a pas su concrétiser les occasions que nous avons obtenues en fin de partie. Le résultat est décevant parce que notre objectif était le sacre continental », ajoutera Hervé Coudray. L’Angolaise Sonia Guadalupe a terminé meilleure marqueuse du match avec 14 points, soit quatre unités de plus que Djéné Diawara, la joueuse la plus en vue des Aigles Dames (10 points). Derrière la meneuse de Charleville (France), on retrouve Nasira Traoré et Djénéba Sissoko qui affichent, respectivement 9 et 7 points au compteur. Meiya Tirera a été la joueuse la plus sollicitée (28 min 12), mais le pivot de Sfax (Tunisie) n’a marqué que 4 points, contre 5 pour Nagnouma Coulibaly. Trois joueuses n’ont pas été utilisées par le technicien français : la meneuse Aïssata B. Maïga, l’ailière Adizatou Maïga et le pivot et cadette de l’équipe Astan Dabo (19 ans).
lundi 3 octobre 2011