Afrobasket féminin 2017 : les Aigles Dames se positionnent comme favorites de la compétition

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En accueillant l’Afrobasket féminin 2017, le Mali doit relever deux défis : celui d’une bonne organisation et surtout s’adjuger un second sacre après celui de 2007 à Dakar (Sénégal). Il y a cinq ans, Hamchétou Maïga Bâ et ses coéquipières avait échoué à relever ce défi à domicile. Elles s’étaient contentées de la 3e place du tournoi à cause sans doute d’une préparation qui n’avait pas été idéale à l’époque, car le coach n’était pas disponible à 100%. Un échec dont la Fédération malienne de basketball (FMBB) a sans doute tiré des leçons car elle vient de confier les rênes de la sélection nationale féminine au Français Sylvain Lautié. Aujourd’hui, les perspectives semblent à nouveau meilleures au moment d’aborder une année 2017 qui verra le Mali accueillir encore une fois l’Afrobasket féminin en été prochain.

Pour de nombreux observateurs du basketball africain, les Maliennes font partie des favorites. Et cela d’autant plus qu’elles auront l’avantage d’évoluer devant leurs fans et pourront s’appuyer sur de nombreuses joueuses très talentueuses. La plupart des jeunes basketteuses du Mali, nation dominatrice du continent africain dans les petites catégories depuis six ans, se sentent prêtes à désormais relever le défi à l’échelon supérieur. «Notre objectif est de gagner le titre en 2017 et de rendre le Mali encore plus fier», a déclaré le président de la FMBB, Me Jean-Claude Sidibé, après l’attribution de l’organisation de la compétition au Mali. «2017 coïncide avec le dixième anniversaire de notre couronnement. Notre objectif est de gagner le titre en 2017 et de rendre le Mali encore plus fier. Nous comptons sur nos supporters pour pousser les filles vers la consécration», avait-il ajouté. Même le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) semble soutenir l’Equipe nationale féminine dans ses ambitions. «Le président IBK a dit, il y a quelques mois, vouloir faire du Mali l’Angola du basketball», a précisé Me Sidibé.

Des jeunes championnes d’Afrique (U-16 et U-18) comme Djénéba N’Diaye, Salimatou Kourouma, Adama Coulibaly… ont pris part à de nombreuses compétitions continentales et mondiales et ne manquent certainement pas d’expérience internationale. Et une génération talentueuse qui sera encadrée par des joueuses expérimentées Djéné Diawara, Djénébou Sissoko, Nagnouma Coulibaly, Aïssata Boubacar Maïga, Meiya Tirera, Kankou Coulibaly… Des vétéranes qui auront surtout à cœur de saisir une ultime opportunité de remporter ce titre qui leur échappe depuis 1997. Lors des deux dernières éditions de l’Afrobasket féminin, le Mali avait terminé à la 5e place à Maputo (Mozambique 2013) et à Yaoundé (Cameroun 2015). Même si, entre-temps, les Aigles Dames avaient remporté la médaille d’or aux Jeux Africains «Brazzaville 2015» (Congo). Même si le potentiel est réel, la concurrence sera rude avec notamment les Lionnes du Sénégal qui ne vont rien ménager pour conserver la couronne conquise au Cameroun, il y a deux ans. Les Aigles Dames vont également devoir compter avec les sélections nationales des pays comme l’Egypte, l’Angola, le Mozambique, le Nigeria et même le Cameroun qui est monté en puissance ces dernières années.

Une préparation minutieusement programmée

L’entraîneur de l’équipe nationale senior Dames de basketball, Sylvain Lautié, a déjà animé sa première conférence de presse sur la préparation de ses nouvelles protégées. C’était le lundi 9 janvier 2017 au siège de la Fédération de basket, sis au Palais des Sports «Salamatou Maïga». Accompagné du président Me Jean Claude Sidibé et de son staff, le technicien français, ancien champion d’Europe, a présenté son plan de bataille en quatre étapes avec en mire un second sacre pour fêter le 10e anniversaire du premier obtenu en 2007.

Face à la presse, le technicien a parlé de son plan de préparation en 4 points de trois étapes. Selon lui, le Mali fait face à un excitant challenge en organisant l’Afrobasket féminin de 2017. Surtout avec l’engouement populaire autour du tournoi des U-18 garçons en 2015. Le premier stade, consacré à la remise en jambe et à l’apprentissage des systèmes de jeu, est prévu du 9 au 20 juillet 2017. Une période charnière en prélude aux Jeux de la Francophonie d’Abidjan. «Les Jeux serviront de relance avec trois semaines de travail», a indiqué Sylvain Lautié. Suivra la période des matches amicaux courant août 2017 avec les différentes invitations lancées par le bureau fédéral. On aura enfin la période avant compétition et Sylvain a insisté sur cette étape de préparation sur place, c’est-à-dire au Mali. À son avis, cela nécessite «une programmation cohérente avec des moyens, des détails comme les matériels», souligne le technicien français qui sera à son 3e Afrobasket avec le Mali après Alger 2005 et Tunis 2015.

Pour relever son challenge, une réflexion s’impose dès à présent sur la meilleure équipe possible. Une stratégie pour répondre aux pressions.  «J’ai découvert l’Afrique lors de mon premier projet avec le Mali, en 2005. Pour cette première expérience, j’avais fait des erreurs. Le basket africain est plus athlétique, plus physique, beaucoup basé sur l’impact et la défense. C’est aussi une autre culture, il faut connaître les us et coutumes. Plus on participe à des projets en Afrique, plus on est capable d’être performant», a rappelé Sylvain Lautié en faisant allusion à ses expériences africaines. «La deuxième fois, en 2015, on a trouvé les bons compromis, le staff malien qui m’entourait a fait du bon travail, comme la DTN et la fédération. On a fait une très belle préparation, le Mali est passé de la quinzième à la septième place en Tunisie. On a battu le record de spectateurs sur un match de basket en Afrique avec 15 000 personnes lors du quart de finale contre la Tunisie… C’était une belle aventure, très riche humainement», a rappelé l’ancien coach professionnel qui se dit prêt pour un nouveau défi avec le Mali.

Le technicien français travaillera avec un staff composé de deux adjoints (Moussa Sogoré et Oumarou Sidiya), d’une préparatrice mentale, d’un préparateur physique, d’un intendant… Un ensemble qui est sur 5 dossiers des joueuses binationales, dont Diana Gandega, et un plan de préparation pour «prendre le temps de ne pas se tromper». Rien ne vaut que de prendre le train à quai pour éviter une course inutile à l’issue plus que jamais incertaine !

Moussa BOLLY

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